2009-07-31

 

Les trous du mois

En juillet, mon blogue restera farci de trous, même si quelques billets pourraient encore émerger des profondeurs. Ces trous resteront un hommage à un mois complètement occupé par l'enseignement de mon cours à l'Université d'Ottawa (deux fois par semaine, une centaine d'étudiants), mon travail (entièrement bénévole) sur le congrès mondial et la dernière main apportée à deux textes (c'est-à-dire la nouvelle « Les terrasses de Brera » et le recueil Les Marées à venir) en vue d'une parution à temps pour Anticipation. Bref, j'ai été complètement accaparé par ces trois missions, sans parler du voyage habituel à Boston et d'un autre voyage qui devient traditionnel, le grand pélerinage du Round-Up de Saint-Séverin.

Mais s'il y a une chose qui peut me consoler, c'est la nullité de la plupart des films sortis durant cette période, du moins si j'en juge par les commentaires. Je n'ai franchement pas l'impression d'avoir manqué grand-chose. Par contre, je ne peux que regretter de n'avoir pas eu le temps de lire non plus, au point où je n'ai pas jugé bon de voter pour les prix Aurora ou Hugo... Pourtant, que de livres prometteurs qui s'empilent chez moi!

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2009-07-30

 

Ma sœur, l'écrivaine

Il va falloir que je m'y fasse, je ne suis plus le seul auteur publié de la famille. Je profite donc de l'occasion pour saluer ma petite sœur et pour signaler la parution de MKTG : Le marketing en action (483 pages) aux Éditions du Renouveau pédagogique Inc. (ERPI), un ouvrage signé Gilbert Rock, Marie-Josée Ledoux et Sylvie Trudel. (Deux de ces trois personnes ne sont pas de ma famille : devinez lesquelles.) Mieux encore, une division d'ERPI, Diffusion du Livre Mirabel (DLM), distribue au Canada les ouvrages des éditions Bragelonne, dont Suprématie de Laurent McAllister qui sort aussi au Canada cet été. Coïncidences amusantes et fraternelles, donc : deux gros livres écrits en collaboration qui sortent la même saison de la même maison d'édition... Seulement MKTG : Le marketing en action se vend 59,95$, ce qui a l'avantage de faire paraître fort modeste le prix de vente de 39,95$ de Suprématie. Il va falloir que je remercie ma sœur ou ERPI, c'est selon... En attendant de la jalouser puisque les chances sont excellentes que MKTG : Le marketing en action se retrouvent entre beaucoup plus de mains québécoises cet automne, dans les classes du collégial, que Suprématie dans toute la province ou le Canada francophone!

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2009-07-25

 

Un roman pas tout à fait quadra

Comme je l'avais souhaité à demi-mot en avril, le roman de Laurent McAllister, Suprématie, sera vendu à 39,95$ au Canada. Il est déjà annoncé comme disponible sur le site de Renaud-Bray et il est recensé sur celui de Chapters/Indigo.

Astuce suprême, ce prix de 39,95$ qui évite au roman de sombrer dans les eaux de la quarantaine (de piastres) épargne aussi aux acheteurs les frais de port, du moins chez Chapters et Renaud-Bray. Chez Amazon Canada, on fait mieux, puisque Suprématie est offert en ce moment à 25,17$. En prime, on peut lire un extrait du premier chapitre.

Quant au recueil de Laurent McAllister, Les Leçons de la cruauté, il commence à apparaître dans les catalogues des vendeurs en-ligne. Il commence aussi à faire parler de lui. Je suis passé en entrevue sur les ondes virtuelles de la radio universitaire de l'UQAM, CHOQ.FM, et on peut trouver en-ligne l'enregistrement où je parle justement du recueil, de Laurent McAllister et des secrets révélés dans les pages de cet ouvrage...

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2009-07-23

 

Faire la course, c'est la perdre

L'enfant qui court ravit et rajeunit nos coeurs
car il court pour courir, vif, rieur et léger
comme un vent joyeux épris de rapidité,
et courant hors du temps, il est toujours vainqueur.

Mais l'homme qui court n'a plus ce rire moqueur
de l'enfant affranchi de toute gravité
L'homme est lourd quand il court et ne peut éviter
de traîner à chaque pas tracas et rancoeurs.

L'homme galope parce qu'il y a urgence
ou court pour respecter encore une échéance
Mais l'enfant s'envole par désir ou plaisir

Vole, fille ou garçon! Jouis de l'élan pur
qui oublie tout souci pour l'horizon saisir
Et crie de ta voix de cristal qui point ne dure

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2009-07-22

 

Le droit d'auteur au Canada

Comme le signalait un ami, ce n'est pas d'hier que le droit d'auteur est débattu au Canada, comme en témoigne ce document de 1902. Mais une nouvelle ronde de discussions débute et elle fera appel cette fois aux avis du public. Le site des Consultations sur le droit d'auteur annonce des tables rondes et assemblées publiques afin de solliciter les réactions des Canadiens.

Est-ce vraiment un prélude à l'écriture d'une nouvelle loi? Les Conservateurs de Harper recherchent-ils une manière de couvrir un projet déjà prêt? Ou s'agit-il d'une manœuvre d'évitement destinée à retarder l'échéance au-delà de la prochaine élection afin de ne pas se mettre à dos une nouvelle partie de l'électorat?

La dernière tentative des Conservateurs avait suscité de nombreuses résistances et j'avais expliqué en janvier 2008 ma prudence face aux mesures envisagées. Heureusement, le projet de loi mijoté par les ministres conservateurs et justement décrié n'avait pas survécu aux préparatifs de l'élection de 2008. Mais, au vu des manœuvres précédentes, on peut douter de la sincérité des intentions du gouvernement et de son désir d'être à l'écoute de l'ensemble des Canadiens...

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2009-07-20

 

Étirer le cordon ombilical

L'autre jour, je faisais jouer pour mes étudiants un témoignage de Thomas Edison enregistré pour la radio au début du vingtième siècle. Edison se souvenait de la pose d'un câble télégraphique au fond de l'océan Atlantique pour unir l'Ancien et le Nouveau Monde comme d'un moment historique marquant du siècle précédent, autant dans l'histoire de l'électricité que dans celle de l'humanité. Après un faux départ en 1858, la liaison avait été réalisée pour de bon en 1866.

Aujourd'hui, nous nous souvenons d'un autre triomphe de la technique, près d'un siècle après le point tournant de 1866. L'alunissage en 1969 d'Armstrong et Aldrin — et le premier pas (VIDEO) d'Armstrong — a fait croire à un point tournant, souligné de toutes les façons possibles (est-ce par hasard que le nom de famille des deux premiers humains sur la Lune commençait par la lettre A?). Des centaines de millions de personnes auraient regardé Armstrong marcher sur la Lune et les preuves de l'importance accordée à cet événement historique sont nombreuses, du cahier spécial de La Presse qui comptait 80 pages jusqu'aux messages inscrits sur un disque de silice commémoratif (.PDF) laissé sur la Lune, qui incluait ces mots de Pierre Elliott Trudeau : « Man has reached out and touched the tranquil moon. Puisse ce haut fait permettre à l'homme de redécouvrir la terre et d'y trouver la paix. (May that high accomplishment allow man to rediscover the Earth and find peace.)» En fait, le texte exact de ces messages est assez difficile à trouver... mais ce sont les seuls mots de français dans le communiqué de la NASA.

Pourtant, cet alunissage a-t-il été un point tournant? Quelques années après la pose du premier câble télégraphique, les câbles océaniques et transcontinentaux se multipliaient, le téléphone était inventé, puis la radio, puis la télévision, puis internet... Nous vivons encore à l'ère des communications et des interconnexions. Mais vivons-nous à l'ère de l'espace, malgré les satellites (de télécommunication) et les sondes spatiales?

Si les câbles télégraphiques ont été de nouveaux cordons ombilicaux irriguant toutes les sociétés de la planète et si les voyages vers la Lune ont pu faire croire que l'humanité allait rompre le cordon ombilical, celui-ci a résisté à la tension et personne n'a eu envie de l'étirer de nouveau depuis plus de trente ans...

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2009-07-18

 

Un regroupement de traducteurs de SF

Des traducteurs japonais de science-fiction viennent de lancer le site 26 to 50 et le blogue du même nom, 26to50, pour faire connaître leurs traductions, de nouveaux auteurs et de nouveaux textes.

La traduction de la science-fiction présente des défis particuliers. Jean-Marc Gouanvic a signé sur ce sujet — et le cas du transfert moderne de la SF des États-Unis à la France — un ouvrage, Sociologie de la traduction. La science-fiction américaine dans l’espace culturel français des années 1950 (Arras, 1999), dont Judith Lavoie a signé une recension (.PDF) dans la revue TTR. Cet essai (.PDF) consacré aux efforts de Judith Merril de mener à bien la traduction d'une anthologie des meilleurs textes de SF japonaise vaut aussi le détour. Il ne faut pas oublier que c'est grâce à Judith que les anthologies Tesseracts ont fait une place dès le début aux traductions de textes français alors qu'un Robert J. Sawyer n'a pas hésité à publier Distant Early Warnings, une anthologie regroupant « Canada's Best Science Fiction », sans inclure un seul texte écrit en français à l'origine. (Admettons qu'il rendait la politesse aux anthologies de SF « québécoise » qui excluent Grant, Kingsbury, Lalumière, etc.)

Mais ce que Gouanvic a mieux compris que Merril, sans doute, c'est que la traduction de la science-fiction ne suffit pas si on veut qu'elle soit lue ailleurs. Il faut aussi qu'il y ait un milieu (éditorial ou fanique) susceptible de recevoir les traductions venues d'ailleurs. La création de ce milieu en Amérique du Nord n'est pas chose facile.

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2009-07-03

 

La sélection (naturelle?) des scientifiques

Un billet du blogue BackRe(Action) signale un article (.PDF) de Bruce G. Charlton dans la revue scientifique Medical Hypotheses qui pose la question « Why are modern scientists so dull? How science selects for perseverance and sociability at the expense of intelligence and creativity ». La blogueuse qui signe le billet critique la méthodologie, mais peut-être parce qu'elle se sent attaquée puisqu'elle fait partie de l'institution scientifique... Inversement, Charlton souffre peut-être de ce complexe d'infériorité que l'on retrouve de temps en temps (et pas si rarement que ça) chez les adeptes des sciences sociales et humaines face aux sciences exactes.

Certes, la solution proposée par Charlton n'est pas convaincante, mais la blogueuse se coupe dans sa conclusion :

« Scientists themselves are well aware of the need for revolutionary science/risky projects/transformative research. They also know brilliant people can be complicated. They know the value of disagreement. They are smart people and most of them know who Kuhn, Feyerabend and Popper are. They are in academia because they are dedicated to science and truth-seeking. The problem is not that they don't know what to do. The problem is that "the system" does not allow them to follow their instincts and various sorts of pressure (most notably financial and time pressure) deviate their interests. This in turn has consequences for the selection process. In the long run this can lead to a detrimental population of the academic research environment. »

Déballons ceci. Tout d'abord, que les chercheurs soient conscients du besoin d'explorer des hypothèses plus hardies n'équivaut pas à dire qu'ils sont prêts à le faire... Non sequitur. Ensuite, l'autrice conclut que le problème est systémique et que le système détourne les chercheurs des pistes les plus intéressantes, ce qui tend à sélectionner certains comportements. Or, c'est justement ce que Charlton concluait, à la seule différence qu'il y voyait la sélection de tempéraments, et non de comportements. Au bout du compte, le résultat est le même, et la solution se fait attendre. Mais Charlton a au moins eu l'audace de proposer une solution possible pour changer ce système de sélection — tandis que la blogueuse se borne à réclamer, implicitement, des ressources infinies pour les chercheurs, ce qui ne semble guère réaliste.

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