2013-02-15

 

La première centaine

À force de manipuler les données du DALIAF, je me suis laissé tenter par une nouvelle exploration de mon propre fonds.  J'avais déjà livré en 2009 un billet sur mes revenus d'homme de lettres, sur une période de quinze ans, et un autre billet  sur mes publications accumulées sur une période de vingt-cinq ans.  Cette fois, j'ai rouvert mon tableur pour compiler mes nouvelles publiées depuis ma première en 1984.  Ce qui m'a frappé, c'est que, mine de rien, j'en suis à 99 nouvelles parues.

Ma prochaine nouvelle publiée sera donc ma centième !  Cette publication aura lieu en 2013, vingt-neuf ans après la première, mais je ne sais pas encore si ce sera en Europe ou aux États-Unis.  Pour l'instant, je n'ai pas de nouvelle en attente de publication au Canada et la nouvelle que j'ai vendue aux États-Unis ne paraîtra pas de sitôt, je crois, donc ce sera probablement en France.

Outre un poème en anglais, paru en 1999, les chiffres de ma production de nouvelles sont les suivants :

Nouvelles signées sous mon seul nom : 99
Nouvelles signées avec Yves Meynard sous le nom de Laurent McAllister : 10
Nouvelle signée avec Phyllis Gotlieb : 1
Nouvelle signée en équipe : 1

De ces 111 nouvelles, 9 ont été écrites en anglais à l'origine.  Si je tiens compte des réimpressions et des traductions, le nombre total de mes parutions s'élève actuellement à 197.  Normalement, je devrais également atteindre le seuil des 200 dans le courant de l'année.  Si j'effectue une répartition par décennie, les totaux donnent ceci :



Textes Parutions
1980   12   13
1990   51   78
2000    44   96
2010      4   10

Comme mes nouvelles sont souvent des textes assez conséquents et non des contes de quelques pages, je doute d'atteindre un jour les deux cents textes.  Il faudra donc que je fête dignement ma centième publication d'un texte original.

2013-02-14

 

La mesure de la quantité dans la SFCF

Les deux billets précédents ont tenté de cerner les auteurs canoniques de la SFCF.  Ni la liste des créateurs les plus primés ni celle des écrivains les plus édités dans des anthologies et collectifs ne suffisent à constituer un palmarès définitif, mais le croisement des deux permet d'esquisser la première ébauche d'un canon.

Outre la qualité, il est aussi possible de mesurer quantitativement la production de la SFCF.  Après avoir dépouillé le DALIAF, j'ai complété un dépouillement plus détaillé pour les seuls auteurs de science-fiction, en recensant leurs publications (en français et en anglais, mais sans dénombrer les autres publications) qui relèvent de la science-fiction (réimpressions et rééditions comprises).  Ceci m'a permis de corriger quelques erreurs et d'intégrer quelques auteurs supplémentaires.  Néanmoins, cette liste reste dominée par les auteurs du DALIAF qui ont publié jusqu'en 2008, même si j'ai incorporé les mises à jour proposées par le DALIAF pour les auteurs majeurs et tenu compte de quelques autres parutions récentes pour une poignée d'auteurs significatifs.  Il convient de noter aussi que j'ai respecté la classification du DALIAF — dans la plupart des cas — de l'appartenance des textes à la science-fiction, au fantastique ou à la fantasy.

Ce nouveau dépouillement permet d'affirmer qu'entre 1838 et aujourd'hui, au moins 819 auteurs canadiens d'expression française ont signé au moins un texte de science-fiction.  J'ai aussi inclus dans ce dénombrement les recueils et les collectifs qui comptent au moins un texte de science-fiction.  La catégorie des « volumes romanesques » comprend les livres parus sous la forme d'un volume, que ce volume soit un roman complet ou un tome inscrit dans une trilogie ou une série.  Les traductions en anglais sont comptées à part, mais je ne crois pas avoir compté les rééditions simples (sous un même titre, sans remaniement significatif du texte d'origine), des romans comme des nouvelles, à l'instar de Janelle dans le DALIAF.

En français, la production de ces auteurs de science-fiction comprendrait 615 volumes romanesques, 175 recueils, 1675 nouvelles, 21 poèmes ou pièces de théâtre et 61 autres parutions (principalement des feuilletons partiels ou complets, un feuilleton complet ne comptant que pour une parution, mais aussi des anthologies).  En anglais, leur production s'élèverait à 10 volumes romanesques, 5 recueils, 104 nouvelles, 2 poèmes ou pièces de théâtre et 4 autres parutions.  Si on écarte le total par trop trompeur des recueils, cela permet d'affirmer que la science-fiction canadienne d'expression française a engendré un corpus qui regroupe plus de 600 livres et 1600 nouvelles.

Ces données permettent d'évaluer approximativement l'aspect quantitatif de la production des auteurs de science-fiction au Canada francophone.  Par exemple, dans la catégorie des volumes romanesques, les auteurs les plus prolifiques sont :

Trudel Jean-Louis 22
Pelletier Francine 20
Côté Denis 14
Laframboise Michèle 12
Rochon Esther 10
Somcynsky Jean-François 10
Vonarburg Élisabeth 10
D'Anterny Fredrick 9
Gagnon Maurice 9
Lortie Alain 9

Ce classement risque d'en surprendre plusieurs, mais je rappelle qu'il exclut les ouvrages de fantastique ou de fantasy, ce qui donne une coloration assez différente à ce palmarès.  Évidemment, en distinguant tous les volumes d'une série, j'accorde une prime aux auteurs jeunesse qui ont signé des séries constituées d'ouvrages courts, mais cette solution m'a semblé plus simple qu'une tentative nécessairement arbitraire de regrouper tous les ouvrages faisant partie d'une même série (comme Tyranaël) sans regrouper ceux qui s'inscrivent dans une histoire du futur (comme les aventures de l'organisation Argus de Sernine).

Du coup, le classement des nouvelliers est moins sujet à ces ambiguïtés et il est sans doute moins surprenant.  Le top 10 de la production de nouvelles de science-fiction inclut les auteurs suivants :

Trudel  Jean-Louis 73
Vonarburg  Élisabeth 60
April  Jean-Pierre 43
Meynard  Yves
41
Bélil  Michel 38
Pelletier  Francine 37
Lortie  Alain 29
Somcynsky  Jean-François 28
Rochon  Esther 27
Roy-Desruisseaux  Maxime 26

Cette fois, on se retrouve en territoire familier, exception faite du jeune Maxime Roy-Desruisseaux qui se classe d'emblée dans un groupe d'auteurs chevronnés.  Histoire de compléter ce tour d'horizon, voici les auteurs qui ont signé le plus de recueils incluant au moins un texte de science-fiction :


Vonarburg Élisabeth 7
Boisvert Claude 6
April Jean-Pierre 5
Trudel Jean-Louis 4
Lortie Alain 4
Paquin Wilfrid 4

(Les auteurs ayant trois recueils à leur crédit sont si nombreux que j'ai fixé la barre à 4.)  Si l'inclusion d'auteurs comme Vonarburg, April et Lortie est logique, l'apparition de Boisvert et Paquin dans cette liste est plus étonnante puisqu'ils ne figuraient pas dans le top 10 des nouvelliers. 

Le critère de la quantité permet indubitablement d'enrichir la liste des auteurs canoniques.  Des auteurs absents de plusieurs des autres compilations apparaissent ici, comme Denis Côté, Michèle Laframboise, Yves Meynard et moi-même.  Reste à souhaiter que les spécialistes en tiennent aussi compte dans leurs historiques.

2013-02-13

 

De la mesure de la qualité dans la SFCF (2)

Dans un premier billet, j'avais dressé une liste des créateurs les plus primés dans le milieu de la SFCF après avoir compilé les résultats des prix spécialisés de la SFCF, toutes catégories confondues.  La liste résultante râtissait toutefois très large puisqu'elle incluait des personnes récompensées pour leur travail d'éditeur, de critique, de rédacteur en chef ou d'artiste.  Pour se faire une idée des auteurs de science-fiction les plus reconnus par le milieu de la SFCF, il est toutefois possible de se tourner vers les anthologies et collectifs publiés depuis 1983.

Cette solution n'est pas idéale.  L'anthologie ou collectif de SFCF est passé de mode.  Si on écarte les anthologies et collectifs dominés par le fantastique ou la fantasy, ainsi que L'Année de la science-fiction et du fantastique (considéré comme périodique annuel), une seule anthologie de SFCF est sortie depuis le début du vingt-et-unième siècle et elle était purement historique : La Décennie charnière.  Toutes les autres anthologies dominées par la science-fiction sont parues au siècle dernier, même en incluant dans cette catégorie des collectifs : Aurores boréales 1, Les Années-lumière et Espaces imaginaires 1 en 1983, Espaces imaginaires 2 en 1984, Dix Nouvelles de science-fiction québécoise, Planéria, Aurores boréales 2 et Espaces imaginaires 3 en 1985, Espaces imaginaires 4 en 1986, l'Anthologie de la science-fiction québécoise contemporaine, SF : Dix années de SFQ et Dérives 5 en 1988, C.I.N.Q., Les Enfants d'Énéïdes et Sous des soleils étrangers en 1989, Demain, l'avenir en 1990, SOL en 1991, Orbite d'approche 1 et Par chemins inventés en 1992, Orbite d'approche 2 en 1993, Orbite d'approche 3 et Sourires en 1994, Escales sur Solaris en 1995, Tesseracts Q en 1996, Orbite d'approche 4 en 1997, Transes lucides en 1999 et Futurs sur mesure en 2000.

Compte tenu de cette liste, il allait de soi que les auteurs représentés dans ces anthologies et collectifs appartiendraient pour la plupart à la génération des Grands Anciens apparus à la fin des années soixante-dix.  Ainsi, la compilation de toutes ces anthologies permet de recenser les dix auteurs les plus présents dans ces anthologies.  Ce sont :

13  Sernine, Daniel
11  Dion, Jean
11  Rochon, Esther
9  April, Jean-Pierre
9  Pelletier, Francine
9  Vonarburg, Élisabeth
8  Somcynsky, Jean-François
7  Champetier, Joël
6  Bergeron, Alain
6  Pettigrew, Jean

Si on s'en tient aux anthologies et collectifs qui revendiquaient une mission plus ou moins « historique » ou un désir de représentativité, soit Aurores boréales 1, Les Années-lumière, Dix Nouvelles de SFQ, Aurores boréales 2, l'Anthologie de la SFQ contemporaine, SF : Dix années de SFQ, Sous des soleils étrangers, Les Enfants d'Énéides, Escales sur Solaris, Tesseracts Q et Transes lucides, on obtient une liste à peine différente :

9  Dion, Jean
9  Sernine, Daniel
8  Vonarburg, Élisabeth
7  April, Jean-Pierre
7  Rochon, Esther
6  Somcynsky, Jean-François
5  Bergeron, Alain
5  Champetier, Joël
5  Pelletier, Francine
5  Pettigrew, Jean

Enfin, si on restreint encore plus la sélection pour ne retenir que les anthologies qui avaient vocation de somme, soit Aurores boréales 1, Les Années-lumièreAurores boréales 2, l'Anthologie de la SFQ contemporaine, SF : Dix années de SFQ, Sous des soleils étrangersEscales sur Solaris, Tesseracts Q et Transes lucides, le classement des neuf auteurs les plus représentés (il y a une sextuple égalité ensuite, ce qui m'oblige à choisir entre une liste de 9 et une liste de 15) ne change guère :


7  Dion, Jean
7  Sernine, Daniel
6  Vonarburg, Élisabeth
6  Rochon, Esther
4  April, Jean-Pierre
4  Bergeron, Alain
4  Champetier, Joël
4  Pettigrew, Jean
4  Somcynsky, Jean-François

Bref, ces anthologies permettent d'identifier sans peine un top 10 qui comprend, en ordre alphabétique :


April, Jean-Pierre
Bergeron, Alain
Champetier, Joël
Dion, Jean
Pelletier, Francine
Pettigrew, Jean
Rochon, Esther
Sernine, Daniel
Somcynsky, Jean-François
Vonarburg, Élisabeth

Au besoin, on peut ajouter Michel Bélil, Bertrand Bergeron et Agnès Guitard, qui arrivent ensuite dans les trois classements, tandis que des auteurs comme Yves Meynard, Michel Lamontagne et moi-même ne nous glissons que dans l'un ou l'autre des classements.

Bien entendu, le défaut de cette procédure pour identifier les auteurs canoniques est évident : il privilégie les auteurs des années soixante-dix et quatre-vingt en négligeant complètement les auteurs qui ont fait leur marque depuis 1990 — il y a vingt-trois ans.

2013-02-12

 

De la mesure de la qualité dans la SFCF (1)

La SFCF existe depuis bientôt 175 ans, si on s'en tient aux ouvrages susceptibles d'en relever, mais il est également possible de soutenir qu'elle n'existe comme institution que depuis les années soixante-dix.  Ce n'est qu'avec la création du fanzine Requiem (1974), puis de prix littéraires (le prix Dagon en 1977 et les prix Boréal à partir de 1980), qu'une collectivité de créateurs de SFCF se dote des moyens de désigner ce qui appartient à la SFCF et ce qui se distingue du reste.  C'est le début de la constitution d'un canon littéraire même si la priorité du critère historique l'emporte parfois sur celui de la filiation ou de la désignation d'une référence.

Le fait est qu'en science-fiction, la valeur exemplaire d'une œuvre du passé ne va pas de soi.  Même si un ouvrage mérite de survivre de par la qualité de sa langue, l'intérêt de son intrigue ou l'originalité de ses personnages, le contenu scientifique ou proprement science-fictif est appelé à devenir suranné à plus ou moins long terme, de sorte que le récit peut basculer du jeu intellectuel dans le mythe.

La difficulté n'est pas moins grande si on considère une période plus courte.  On peut toujours trouver un critique pour donner son avis et classer les ouvrages selon ses critères, mais ceux-ci peuvent être influencés par des préférences personnelles.  Réunir un groupe de critiques?  Rien ne dit qu'ils ne partageront pas les mêmes préférences personnelles s'ils sont issus du même milieu : c'est le propre des cliques.  Toutefois, plus on élargit le groupe de critiques, plus celui-ci devient représentatif du milieu considéré.  Par conséquent, si on considère qu'un canon littéraire n'est pas un ensemble d'ouvrages aux qualités éternelles et immuables, mais plutôt un ensemble d'ouvrages susceptibles de faire l'unanimité au sein du milieu dont ce canon est en quelque sorte l'émanation, on peut se fier aux classements cumulatifs capables de correspondre à une espèce de moyenne statistique des jugements portés sur les ouvrages d'une époque.

S'entendre sur un canon littéraire n'est d'ailleurs pas entièrement innocent.  Le terme vient du grec « kanôn », qui renvoyait à une « règle étalon », et ce sens originel explique que le mot suggère encore qu'un canon est une référence qui permet de déterminer d'autres ouvrages sont à la hauteur de leurs modèles.  Plus récemment, l'expression s'est imposée pour désigner une liste consacrée d'ouvrages jouissant d'une grande reconnaissance. Plus utilitairement, on l'emploie pour parler des textes littéraires étudiés dans les écoles et les universités, parfois désignés à l'attention des enseignants par les autorités compétentes, mais parfois entérinés par une longue tradition dont l'origine se perd dans la nuit des temps.  La prescription du canon peut donc se faire au niveau des autorités supérieures, ou tout simplement au niveau des enseignants qui obligent les étudiants à lire tel ou tel ouvrage.  Dans un cas comme dans l'autre, on parle de lectures imposées qui constituent le socle d'une culture commune — et profitent naturellement aux éditeurs et aux auteurs représentés.

Ce qui m'amène à me pencher sur le canon de la SFCF.  Peut-on déterminer les auteurs qui font partie du canon?  La réponse est positive, mais il importe de retenir qu'il est nettement plus difficile de répondre à la question de savoir quels auteurs devraient faire partie du canon.  En effet, comme il existe plusieurs séries de prix littéraires spécialisés dans le domaine de la science-fiction et du fantastique canadiens d'expression française, leur accumulation depuis les années quatre-vingt permet d'identifier les auteurs les plus primés.

La principale difficulté vient toutefois du fait que les catégories sont multiples, et pas uniquement littéraires.  Néanmoins, un cumulatif des prix devrait permettre, en première approximation, d'identifier les auteurs et acteurs du milieu de la SFCF qui sont les plus reconnus — par des jurys ou par des votants associés le plus souvent au milieu.  J'ai récemment compilé une telle liste des récipiendaires des prix Aurora/Boréal/Casper, du Grand Prix de la SFFQ/Prix Jacques-Brossard et du Prix jeunesse des univers parallèles.  La liste brute des récipiendaires les plus primés ressemble à ceci :


26 Élisabeth Vonarburg
17 Alain Bergeron
14 Yves Meynard
14 Jean-Louis Trudel
11 Joël Champetier (auteur, etc.)
11 Joël Champetier (rédacteur)
8 Francine Pelletier
8 Daniel Sernine
7 Éric Gauthier
7 Jean-Pierre Normand
7 Mario Tessier
6 Hugues Morin
6 Esther Rochon
6 Guillaume Voisine
5 Claude Janelle
5 Laurent McAllister
4 Sylvie Bérard
4 Jacques Brossard
4 Michèle Laframboise
4 Luc Pomerleau (critique, etc.)
4 Luc Pomerleau (rédacteur)
3 Jean-Pierre April
3 René Beaulieu
3 Natasha Beaulieu
3 Guy Bouchard
3 Philippe-Aubert Côté
3 Jean Dion
3 Mario Giguère
3 Agnès Guitard
3 Jacques Lamontagne
3 Michel Martin

Je soulignerai d'abord qu'il est possible que j'aie négligé quelques personnes ayant gagné moins de 5 prix, mais la liste devrait être complète au-dessus de cette barre.  Même si cette liste est dominée par des écrivains, il ne faudrait pas la confondre avec un palmarès des auteurs.  En pratique, plusieurs de ces récipiendaires ont remporté des prix dans des catégories ne relevant pas strictement de la création littéraire.  Jean-Pierre Normand est un artiste et illustrateur.   Alain Bergeron, Mario Tessier, Claude Janelle, Élisabeth Vonarburg et moi-même avons remporté plusieurs prix comme critiques et chroniqueurs.  Hugues Morin et Guillaume Voisine ont obtenu la plupart de leurs prix pour leur travail de fanéditeurs.  Je n'ai tenté toutefois une répartition que dans les cas de Joël Champetier et Luc Pomerleau pour distinguer leurs contributions respectives en tant qu'auteur, critique ou rédacteur en chef de Solaris.  Enfin, il convient de noter que cette liste inclut des auteurs fictifs comme Michel Martin ou Laurent McAllister.  Si j'attribue les prix remportés par ces auteurs à leurs parties constituantes (Jean Dion et Guy Sirois, Yves Meynard et moi-même) tout en regroupant les prix gagnés par Joël Champetier et Luc Pomerleau, le classement final (un top 10 des personnes réelles en tenant compte des rangs ex-aequo) ressemble à ceci :


26 Élisabeth Vonarburg
22 Joël Champetier
19 Yves Meynard
19 Jean-Louis Trudel
17 Alain Bergeron
8 Francine Pelletier
8 Daniel Sernine
8 Luc Pomerleau
7 Éric Gauthier
7 Jean-Pierre Normand
7 Mario Tessier
6 Hugues Morin
6 Esther Rochon
6 Guillaume Voisine
6 Jean Dion
5 Claude Janelle
4 Sylvie Bérard
4 Jacques Brossard
4 Michèle Laframboise
4 Guy Sirois
3 Jean-Pierre April
3 René Beaulieu
3 Natasha Beaulieu
3 Guy Bouchard
3 Philippe-Aubert Côté
3 Mario Giguère
3 Agnès Guitard
3 Jacques Lamontagne

Même s'il ne s'agit pas d'un palmarès strictement littéraire, il reflète assez bien plusieurs facteurs : (i) la reconnaissance accordée par les pairs, (ii) la longévité de certaines carrières, et (iii) la multiplicité des rôles de certains récipiendaires.  Je soupçonne qu'un classement des écrivains pur jus laisserait Élisabeth et Yves trôner seuls dans l'empyrée, tout en hissant de plusieurs places des auteurs comme Daniel et Francine.  Eu égard à ses débuts relativement récents, le classement d'Éric Gauthier est fort impressionnant.  En revanche, on pourrait trouver surprenant le classement d'Esther Rochon, une des pionnières de la SFCF moderne, mais le fait que sa production a été moyennement abondante et n'a pas toujours obtenu les suffrages des fans et simples lecteurs explique sans doute le nombre réduit de prix qu'elle a récoltés.

Ce classement n'est toutefois pas le dernier mot en la matière, car on peut aussi tenter de cerner le canon de la SFCF en considérant les auteurs présents dans les anthologies de la SFCF...

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