2015-11-23

 

Un petit dépouillement de Brins d'éternité

Après avoir dépouillé les 79 numéros de la revue imagine... (le résultat est disponible sur le site de la nooSFère) et évoqué ici le classement des auteurs les plus publiés dans la revue Solaris, j'ai entamé un dépouillement de la revue Brins d'éternité.  Jusqu'au numéro 42 inclusivement, et sans oublier le hors-série # 1.

Selon ce dépouillement préliminaire, 221 fictions (dont deux extraits de romans) ont été publiées dans ces 43 numéros par 106 auteurs.  De ce nombre, environ 160 sont l'œuvre d'auteurs canadiens et 50 environ d'auteurs français (l'origine de quelques auteurs est indéterminée et quelques-uns détiennent probablement plus d'une nationalité).  Même si ces chiffres restent indicatifs, ils suggèrent que plus des trois quarts des fictions sont attribuables à des auteurs canadiens.

Plus de la moitié de ces textes (114) ont été signés par les vingt-deux auteurs qui ont trois parutions et plus à leur crédit.  En ordre de productivité, ce sont les auteurs suivants qui se classent en tête du palmarès :

April, Jean-Pierre : 9
Lafrance, Pierre-Luc : 9
Lévesque, Michel J. : 8
Reynolds, Jonathan : 8
Gélinas, Ariane : 6
Lacroix, Caroline : 6
Élyyse 6
Saint-Aubin Émard, Vincent : 6
Trudel, Jean-Louis : 6
Voisine, Guillaume : 6
Lemieux, Alexandre : 5
Becker, Phil : 4
Blouin, Geneviève : 4
Bolduc, Claude :  4
Fortin, Mathieu : 4
Lessard, Martin : 4
Sernine, Daniel : 4
Côté, Dave : 3
Isabelle, Pat : 3
Luciani, Annette : 3
Narbonne, Yves : 3
Valev, V. K. : 3

On ne retrouve ici que cinq femmes (Ariane Gélinas, Caroline Lacroix, Élyyse, Geneviève Blouin et Annette Luciani), sauf erreur sur la personne, soit un peu moins du quart de l'ensemble.  Pour l'instant, pas moins de dix auteurs se partagent les honneurs des trois premières places pour ce qui est du nombre de textes parus dans les pages de Brins d'éternité.  Si on retrouve dans le lot deux vétérans (Jean-Pierre April et moi-même), la plupart des fictions ont été signées par de nouveaux ou jeunes auteurs, ce qui confirme le rôle de la revue comme pépinière de talents.  Des romanciers très en vue, comme Michel J. Lévesque et Ariane Gélinas, sont d'ailleurs au nombre des contributeurs les plus assidus.  Les onze auteurs les plus prolifiques sont canadiens; il faut passer à la catégorie des signataires de quatre nouvelles pour trouver un auteur européen, Phil Becker.

Il y aurait peut-être d'autres tendances ou données intéressantes à extraire de ce dépouillement, mais je vais m'en tenir là en attendant d'avoir analysé quelques numéros supplémentaires.

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2015-11-09

 

Conférence le 17 novembre à la Bibliothèque Lucy-Faris de Gatineau (Aylmer)

Mardi prochain, j'aurai l'occasion de présenter les nouvelles tendances de la science-fiction québécoise à la Bibliothèque Lucy-Faris de Gatineau (secteur Aylmer).  Ma conférence est prévue pour 19 h et il y aura des frais d'entrée de 3 $ pour les adultes.

De quoi sera-t-il question ?  Comme l'indique le résumé fourni, il s'agira de se pencher sur l'évolution de la science-fiction québécoise après la Génération V constituée par les baby-boomers (né en 1946 et 1965, selon la définition de Statistique Canada) de la génération vonarburgienne, tels Jean-Pierre April, Natasha Beaulieu, René Beaulieu, Sylvie Bérard, Alain Bergeron, Joël Champetier,  Michèle Laframboise, Yves Meynard, Francine Pelletier, Esther Rochon, Daniel Sernine, Mario Tessier et Élisabeth Vonarburg elle-même.  Pour ne nommer que ceux-là, parmi les auteurs de cette génération qui ont lancé une carrière littéraire avant (ou bien avant) la fin du siècle dernier...  Bref, une fois les boomers et les auteurs hors-Québec ou de fantastique/fantasy écartés, de qui faut-il parler ?
Il y a certes des auteurs plus jeunes, comme Ariane Gélinas, même si son œuvre s'inscrit plus souvent du côté du fantastique que de la science-fiction, ce qui est aussi un peu le cas de L'Empire bleu sang de Vic Verdier, tandis que la trilogie des Voyageurs d'Héloïse Côté penche du côté de la fantasy malgré quelques emprunts à la science-fiction.  Par contre, on ne peut passer sous silence Philippe-Aubert Côté, dont le premier roman est sorti cette année.

Toutefois, je m'attarderai sans doute à cerner quelques nouvelles tendances depuis le dernier quart de siècle.  Bien entendu, je saluerai au passage la montée en force de la fantasy, illustrée par Bryan Perro et Anne Robillard, entre autres, mais cela ne retiendra pas mon attention.  En science-fiction québécoise, je crois plutôt qu'il faut retenir le retour du politique.  Retour longuement attendu, car si la Génération V était politiquement engagée et orientée, cela ne s'est reflété le plus souvent que de façon allégorique, décalée ou métaphorique dans ses écrits.  Le cadre québécois abondamment utilisé par les écrivains québécois d'anticipation d'avant la Seconde Guerre mondiale avait presque complètement disparu, exception faite des traitements uchroniques dans Saisons de Pierre Gélinas, Chronoreg et Les Voyageurs malgré eux, ou du Nord électrique d'April.  Par contre, depuis quelques années, le Québec est revenu en scène, que ce soit dans la série Élise de Michel Vézina et compagnie, dans Les Rois conteurs de Frédéric Parrot, dans les uchronies de Guillemette ou Monière, dans des thrillers comme Voir Québec et mourir de Jean-Michel David ou dans des ouvrages plus utopiques comme Cité Carbone de Jacinthe Laforte.

La politique n'est pas non plus absente de romans d'action pour jeunes et moins jeunes, comme dans les séries Averia de Patrice Cazeault ou Seconde Terre de Priska Poirier.  De même, la série des Clowns vengeurs n'est pas exempte d'une dimension sociale, voire politique.  Enfin, à l'ère de la popularité des zombies, les imaginaires de la fin se sont imposés.  Plusieurs nouveaux auteurs exploitent des contextes post-apocalyptiques ou dystopiques, de Pierre-Olivier Lavoie à André Marois, avec plus ou moins de bonheur.  Si cette tendance est moins neuve dans la science-fiction québécoise (on songera à Surréal 3000 de Suzanne Martel en 1962 ou aux Tours de Babylone de Maurice Gagnon en 1972), elle prend des tournants intéressants avec des séries comme Amblystome de M. V. Fontaine et témoigne sans doute d'un souci écologique larvé.
Ce virage était sans doute annonciateur d'un certain réveil de la politique contestataire dans la foulée du Printemps érable, mais il correspond probablement aussi à l'influence de la science-fiction internationale, dont les séries Hunger Games et Divergent relayées par des transpositions réussies au grand écran.  Cette influence d'autres univers fictifs médiatiques (Star Trek, Star Wars) se distingue également dans des ouvrages occasionnels comme le diptyque Les Protecteurs de Mario Fecteau, un boomer dont les débuts comme romancier sont assez récents, mais elle a rarement porté des fruits véritablement intéressants.

Les autres tendances de la science-fiction québécoise n'émergent que dans le cadre de nouvelles plus courtes et nécessairement éparses.  Dans un contexte éditorial peu propice aux recueils ou même aux anthologies qui permettraient d'avoir une vue d'ensemble de cette production, la production de nouvelles sera saluée au passage, mais guère plus.  Le retour de la science-fiction québécoise est avant tout l'expression d'une génération qui veut parler d'ici et maintenant, des problèmes et des défis qui nous interpellent, et qui ne néglige pas de le faire avec une maîtrise certaine des rebondissements dramatiques de la narration classique.  Quelles sont les œuvres à découvrir ?  Qui sont les auteurs à surveiller ? 

Rendez-vous à Aylmer la semaine prochaine à tous les intéressés pour en savoir plus...

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2015-11-07

 

Les fantômes des autres

En novembre il fait froid au fond des cœurs aimants,
car c'est le mois des morts et des longs crépuscules,
les vivants sont leurs proies et les mourants basculent
dans le néant qui est le meilleur des calmants

Pourtant, les spectres de nos proches et amants
nous hantent sans répit, regrets qui nous acculent
et souvenirs heureux d'un amour qui bouscule,
chair de notre vie sous la peau de revenants

D'eux nous n'avons pas peur, qu'on les appelle ou non,
ils ont béni nos cœurs et nous savons leurs noms,
mais un fantôme inconnu, lui, glace d'effroi

Des spectres étrangers, nous n'espérons rien,
ni vérité qui broie ni amour qui foudroie,
tremblant surtout d'entendre l'ombre souffler : Viens...

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2015-11-01

 

Yal Ayerdhal (1959-2015)

Les temps sont durs pour les utopistes de la science-fiction française.  Après Roland Wagner et Michel Jeury, c'est au tour de Yal Ayerdhal de nous quitter, non sans préavis mais au moins aussi prématurément que Roland.  Trois auteurs généreux dans leur fiction et souvent tout aussi généreux de leur personne.  Après la mort de Joël Champetier il y a quelques mois à peine, le sentiment d'injustice est douloureux.  Les plus grands cœurs sont-ils donc condamnés à partir en premier ?  Si j'excepte le décès de Jeury, ce sont des disparitions prématurées qui blessent ou qui enragent, selon le tempérament de chacun, mais qui ne laissent pas indifférent.

Je n'aimerais pas que ce blogue se transforme en chronique nécrologique, mais je ne peux pas non plus passer sous silence les chagrins qui assombrissent mon humeur.  Même sans avoir eu l'occasion de côtoyer Ayerdhal aussi régulièrement que ses amis et collègues en Europe, je l'avais connu à des moments clés de ma carrière.

Au début, j'ai été un lecteur.  De ses romans dans la défunte collection Anticipation du Fleuve Noir.  Il y eut d'abord La Bohème et l'Ivraie, une magnifique claque en quatre temps, une voix qui se détachait de l'écriture convenue de nombreux autres volumes de la collection, un ton et un souci du réel qui classait d'emblée l'auteur avec des contemporains comme Lehman, Wintrebert et Dunyach.
Je ne l'ai sans doute pas lu dès sa sortie en 1990 (et les volumes dans ma collection datent de la réédition postérieure, comme on peut le voir ci-dessus).  Il a probablement fallu qu'on attire mon attention sur ce nouvel auteur (et sans doute que Jean-Claude Dunyach n'a pas manqué de me le signaler).  Ai-je lu Cybione (1992) dont l'héroïne pouvait rappeler mon Astilanne des « Jeux de la paix et de la guerre » (1991) ?  Pas sûr, mais une note publiée sur SFFRANCO laisse croire qu'en 1993, j'ai voulu acheter à sa sortie L'Histrion d'Ayerdhal chez J'ai Lu, mais qu'il a si vite disparu des librairies que j'ai dû me le procurer en France.  En fait, il est très probable que ce soit Demain, une oasis (1992) qui m'a d'abord convaincu de l'intérêt de l'écriture ayerdhalienne, même si cela tranchait moins sur la production de l'époque qu'on a pu le dire : Aqua de Jean-Marc Ligny est de 1993 et Serge Lehman commencerait bientôt à développer le concept du Village qu'il a imposé dans F.A.U.S.T. (1996).  Je crois que j'ai enchaîné ensuite avec Balade choréïale (1994), puis Le Chant du drille quatre ans après sa sortie au Fleuve Noir.  Deux tomes parus en 1992, qui portaient l'empreinte d'Ursula K. Le Guin (ce qui ne pouvait que rendre l'auteur plus sympathique à mes yeux) — et qui anticipaient aussi un peu Avatar de Cameron.  Pendant plusieurs années, ce serait mon ouvrage préféré d'Ayerdhal avec Balade choréïale.
Les couvertures du Chant du Drille étaient l'œuvre de Jean-Yves Kervévan, car Ayerdhal n'avait pas encore entamé la collaboration suivie avec Gilles Francescano qui ferait de ce dernier son illustrateur attitré, à de rares exceptions près.  Je ne sais plus quand j'ai rencontré Ayerdhal en personne pour la première fois, honte à moi, car, de 1990 à 2004 environ, j'étais de passage en France ou en Europe tous les ans, mais pas si souvent dans la région lyonnaise, toutefois.  Peut-être bien que ce fut en 1995, à la Convention nationale française à Yverdon où j'ai rencontré ou retrouvé de nombreuses figures de la SF franco-européenne, dont quelques-unes que je connaissais depuis le congrès Boréal de Chicoutimi en 1988...  Après la convention, devant la Maison d'Ailleurs, j'ai pris cette photo où on retrouve, de gauche à droite, Élisabeth Vonarburg, Wildy Petoud, Yal, Florence Madiguier, Philippe Brossier et Éric Lesueur.
Ayerdhal avait un autre nom, que j'ai découvert de mes propres yeux un soir, fin avril 1996, quand je suis arrivé à pied à Écully, en banlieue de Lyon, après avoir marché depuis le début de journée en partant de Villefranche-sur-Saône.  J'avais emprunté mille et une petites routes pour éviter les autoroutes et, muni d'une carte Michelin et de quelques indications griffonnées sur un bout de papier (en ces temps héroïques d'avant le GPS et Google Maps), j'avais fini par trouver l'entrée de ferme annoncée par quelques écriteaux, dont un qui portait cet autre nom (que j'avais bien dû entendre précédemment, puisque je l'avais reconnu).  Mais Ayerdhal resterait ce superbe oracle d'une littérature imaginante et rageuse sous son nom de navigateur des mers interstellaires et non sous celui de son acte de naissance.
Ce jour-là, j'ai posé mon sac à dos chez Ayerdhal où nous avons soupé à la lyonnaise (il y avait du saucisson au vin) avec sa famille d'alors, logée dans une aile d'un vieil édifice de ferme, entre le chemin des Hautes Bruyères et le ruisseau des Planches.  Plus tard, il m'avait conduit en ville, où je passerais la nuit dans une autre famille que celle de la science-fiction.  Et, quelques jours plus tard, il essaierait de me tuer.

(Oui, une petite phrase d'accroche un peu dans le genre de la prose ayerdhalienne...  Hommage.)

Car, après avoir pris le temps de découvrir un peu l'agglomération lyonnaise, j'avais accepté de voyager avec lui à la Convention nationale française, Galaxiales 1996.  Or, sur la route de Nancy, dans une voiture conduite par Ayerdhal, j'ai atteint une vélocité que je n'avais jamais frôlé dans un transport terrestre, exception faite de quelques TGV...  Yal aimait conduire vite, si les conditions s'y prêtaient, et cet amour de la vitesse rimait avec un amour de la liberté et une détermination à faire le plus possible en un minimum de temps.  Et qu'il en a fait de choses en une cinquantaine d'années !  Cette photo prise en 1996 (probablement à Nancy) nous montre un Ayerdhal plus résolu que souriant.  L'homme aux semelles de foudre, sérieux et concentré...  C'était peut-être un peu avant ou après qu'il me livre ses impressions des premiers chapitres de Suprématie sur lesquels Laurent McAllister travaillait depuis quelques années.  (Nous n'avons pas nécessairement suivi ses suggestions.)
Comme écrivain, Ayerdhal prenait son envol, mais la période de 1994 à 1997 représente justement une pause — bienvenue pour ceux qui, comme moi, souhaitaient prendre la mesure de l'œuvre créée depuis 1990 : neuf romans en cinq ans à peine, parfois parus sous la forme de diptyques ou triptyques...  Est-ce le premier ou le second volume du Chant du drille que je me souviens d'avoir lu un après-midi durant, assis dans les gradins du théâtre romain de Lugdunum, encastré dans la colline de Fourvière ?  Mettons que c'était le deuxième.  Qui sait si le cadre a concouru à me faire apprécier l'ouvrage plus que les autres titres d'Ayerdhal?
Les coups d'éclat littéraires d'Ayerdhal allaient se succéder durant toute la décennie.  En 1997, après avoir soutenu Galaxies et lancé Genèses, il sortait de son silence pour nous offrir Parleur, qui décrochait de la science-fiction et de l'univers homéocrate pour offrir quelque chose comme une utopie, mais décrite sous les traits du rêve, puis du cauchemar.  Le personnage de paladin pacifiste lui correspondait et la petite communauté solidaire réunie sous le signe de l'anarchie correspondait peut-être le mieux à ses espérances.  La couverture de J'ai Lu apparaît ci-dessous : désormais, Gilles Francescano illustrait la plupart de ses romans.

En 1996, Ayerdhal réunissait l'anthologie Genèses en regroupant, outre Francis Carsac qui avait fourni l'inspiration du titre, une génération montante ou déjà établie d'auteurs francophones jugés intéressants par l'anthologiste : Élisabeth Vonarburg, Jean-Marc Ligny, Jean-Claude Dunyach, Pierre Bordage, Serge Lehman, Bernard Werber, Richard Canal, Ayerdhal et moi-même.  Au moins autant que les anthologies lancées en 1998 au Fleuve noir par Serge Lehman (Escales sur l'horizon, Escales 2000 et Escales 2001), Genèses tente déjà d'attirer l'attention sur la science-fiction qui se fait en français.
Si ce sont les romans d'Ayerdhal qui ont assis sa réputation, il ne faudrait pas oublier qu'il était aussi un excellent nouvelliste.  Son recueil La Logique des essaims chez ISF en 2001 en offre plusieurs preuves.
Je garderai le souvenir de plusieurs autres rencontres avec Ayerdhal au fil des ans, devenues malheureusement plus souvent virtuelles que matérielles à l'époque de Facebook.  Il a soutenu de nombreuses initiatives collectives, d'abord pour rehausser la visibilité de la science-fiction française (la direction de l'anthologie Genèses ou le lancement de la revue Galaxies en 1996), ensuite pour améliorer la condition des écrivains de langue française.  Dès 2000, il lançait le Droit du serf, groupe de réflexion pour la défense des écrivains qui a travaillé entre autres sur un contrat de référence.  Dans le cadre de l'opposition à la loi inique d'expropriation massive ReLIRE, il anime la relance en 2011 du Syndicat des écrivains de langue française (SELF).  En 2013, quand je l'ai rencontré pour la dernière fois aux Utopiales de Nantes, il participait au lancement des Éditions Multivers, vouées à la valorisation d'ouvrages dont les auteurs avaient récupéré les droits mais qui ne pouvaient pas nécessairement être réédités autrement qu'en numérique (tel mon roman Le ressuscité de l'Atlantide).  Cette photo prise dans la cafétéria du centre des congrès de Nantes le 31 octobre, il y a tout juste deux ans, illustre le tribun prophétique qu'il incarnait parce qu'il était nécessaire que le milieu littéraire ait aussi quelqu'un pour dire, dans l'arène politique, quand la politique allait trop loin.
Difficile de ne pas songer au personnage de Parleur qu'il rejoignait ainsi...  Mais il demeurait profondément attachant parce que sincère.  Ses gestes étaient en accord avec ses convictions.  S'il est évidemment plus facile d'admirer de loin les combattants que les imiter, cela ne nous empêche pas de les aimer.

Il va me manquer.  Oui, j'en ai peur, chaque fois que je repenserai à cette épopée de vingt-cinq ans de création et de combat, d'amitiés et de coups de gueule, il va me manquer.  Il me manque déjà.

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