2008-03-23

 

Teatro Universale (12)

Retour en Orient dans ce numéro, quoique au prix d'un détour par Londres puisque l'article en une est emprunté au Penny Magazine. Une cascade pétrifiée en Asie Mineure fournit le sujet de l'illustration (reproduite ci-contre) tirée d'une relation de voyage de Léon de Laborde (1807-1869), intitulée Voyage en Orient et livrée en plusieurs volumes dont la parution s'échelonnerait de 1837 à 1862 ou 1864. Les illustrations étaient de Léon de Laborde, mais le texte qu'il signe s'appuierait-il sur les textes de son propre père, Alexandre de Laborde (1773-1842), et des autres voyageurs, Becker et Hall? En tout cas, je crois que c'est Léon de Laborde qui témoigne dans la préface de sa part modeste à l'ouvrage : « Pour moi, artiste par vocation, artiste nomade, plantant ma tente ici et là, au milieu des ruines, sans loisir pour étudier des nécropoles béantes, je n'ai pas élevé mes prétentions, et porté ma vue au delà des beautés de la nature associées aux beautés de l'art, j'ai dessiné partout ce qui m'a paru pittoresque, unissant volentiers la lierre à la ruine, mais disposé ou obligé, avec notre ami d'enfance, à faire plus de cas du goujat debout que de l'empereur enterré. D'ailleurs, sans préférence pour telle époque, telle race, telle style, je me suis attaché aux moments que les hommes n'ont pu détruire, que le temps ruine, mais qu'il embellit, semblable à ces bourreaux qui couronnaient aussi leurs victimes avec des fleurs ». Cette illustration est sans doute extraite du second volume, le Voyage de l'Asie mineure paru en 1838. Elle représente le site appelé actuellement Pamukkale en Turquie, qui inclut les restes d'une ville romaine, Hierapolis, au cœur de l'antique Phrygie. Quant aux illustrations de Léon de Laborde, on pourra voir les planches de son voyage en Syrie au château d'Azay-le-Ferron (à peu près à mi-chemin entre Tours, Poitiers et Châteauroux) du 1er juillet au 30 septembre 2008.

Le reste du numéro comprend une longue dissertation sur le drame pastoral, en particulier l'Aminta du Tasse — qui a peut-être inspiré (.PDF) Shakespeare — qui est analysé tellement en détail que l'article aura une suite... Comme Torquato Tasso est aussi appelé « il Tasso » en italien, il n'était peut-être pas surprenant que les rédacteurs de la revue enchaînent avec un article sur le blaireau, et la chasse aux blaireaux... puisque blaireau se dit « tasso » en italien! Plusieurs sources sont citées, dont le traité de chasse de Bonaventura Crippa (dans sa seconde édition de 1834?) et l'édition italienne de 1826 d'un ouvrage anglais du révérend Thomas Smith, The Naturalist's Cabinet: Containing Interesting Sketches of Animal History; Illustrative of the Natures, Dispositions, Manners, and Habits of All the Most Remarkable Quadrupeds, Birds, Fishes, Amphibia, Reptiles, &c. in the Known World en six volumes (Londres, 1806-07). Enfin, une notice sur la vie de Beethoven (mort le 28 mars 1827) clôt le numéro, en rappelant que Haydn avait été incapable de prévoir le génie de Beethoven, tandis que celui-ci avait été incapable de pressentir le génie de Rossini ou Weber...

Table des matières : Teatro Universale 235, 236, 237, 238 (janvier); 239, 240, 241, 242 (février); 243, 244, 245 (mars).

Comments: Publier un commentaire

<< Home

This page is powered by Blogger. Isn't yours?