2008-02-09

 

Teatro Universale (6)

Dans le numéro du 9 février 1839, l'attention de la revue se tourne vers une partie de l'Europe assez éloignée de l'Italie du Nord, le Pays de Galles. Les renseignements donnés sur cette partie du Royaume-Uni sont tirés de plusieurs sources, dont le Penny Cyclopaedia anglais riche en statistiques et en mention de voies ferrées ou de mines. L'auteur exploite toutefois d'autres ouvrages, y compris l'Histoire d'Angleterre de John Lingard et Jules-Lacroix de Marlès, attribuée par la rédaction du Teatro Universale au traducteur de Lingard, Prudence-Guillaume de Roujoux (1779-1836). L'édition révisée de 1844-1845 de cette histoire d'Angleterre est disponible en-ligne. L'article sur le Pays de Galles puise aussi à même la Storia della conquista d'Inghilterra fatta dai Normanni d'Augustin Thierry, traduite par Francesco Cusani. Autrement dit, l'intérêt du rédacteur pour la description géographique et statistique tirée du Penny Cyclopaedia n'a pas duré trois demi-colonnes avant de le céder à deux pages et demie (bien remplies) sur l'histoire du Pays de Galles, où passent Merlin, le roi Arthur, Owen Glendower et les rois anglais... L'exotisme reprend ensuite ses droits avec un article sur les nids d'hirondelle du martinet dit « hirondelle salangane » au Viêt-Nam et baptisé par le Teatro Universale « La Rondine esculenta, o dal nido mangiabile ».

Le reste du numéro est consacré à des souvenirs historiques, d'abord des deux Hiéron de Syracuse, puis de l'humaniste Ennio Quirino Visconti, pionnier de l'archéologie moderne, puis du sac de Tortona par Frédéric Barberousse. Il est intéressant de noter que le Teatro Universale juge bon de gloser le terme d'archéologie, encore fort neuf : « Archeologia, voce greca composta da arcaios antico e logos discorso, chiamasi la scienza che tratta de'monumenti e costumi antichi. Dicesi altramente Antiquaria ».

En guise d'envoi, le numéro sert à ses lecteurs la célèbre parabole du renard et des poissons racontée par le Rabbi Akiba. Seulement, la rédaction l'agrémente de la morale imaginée par Mme de Staël où l'on reconnaît bien l'esprit parisien de son époque. Alors que le Rabbi Akiva parlait de l'étude de la Torah, Germaine de Staël en fait une leçon pour la gestion des sentiments : « Il miglior numero delle persone di mondo non consiglia già meglio della volpe. Quando esse veggono le anime affettuose agitate dalle pene del cuore, esse loro propongono sempre di escir dall'aere ov'è la tempesta, per entrar nel vacuo che uccide. »

Table des matières : Teatro Universale 235, 236, 237, 238 (janvier); 239 (février).

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