2008-01-19

 

Teatro Universale (3)

Dans le numéro du 19 janvier 1839, ce sont les coiffures des femmes de l'Antiquité qui ont les honneurs de la couverture. Cette fois, il pourrait s'agir d'un travail de recherche réalisé principalement par les rédacteurs, puisque l'article correspondant ne cite aucune source étrangère. Je n'ai pas eu la patience de le lire au complet, j'avoue, mais j'ai trouvé beaucoup plus évocatrices les descriptions de la Césarée d'Hérode au bord de la mer Méditerranée, insérées dans un article un peu plus long qui portait aussi sur les autres villes appelées Césarée que l'Empire romain avait léguées à la postérité, dont la Colonia Caesarea Augusta (Caesaraugusta, aujourd'hui Saragosse en Espagne), Caesarea (aujourd'hui Cherchell en Algérie) et Caesarea Eusebia(aujourd'hui Kayseri en Turquie, patrie du pastrami). L'article cite un passage des voyages d'Alphonse de Lamartine (1790-1869) en Orient, donné en 1835 dans Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient, 1832-1833. Il s'agit donc d'un texte récent, mais les rédacteurs puisent en fait l'anecdote dans la traduction italienne parue à Milan en 1835 aussi (on traduisait vite à l'époque!), Rimembranze di un viaggio in Oriente. Le passage de Lamartine retenu par le Teatro Universale décrit un pasteur arabe qui fréquente les ruines de Césarée (qui resteraient désertes jusqu'en 1884, avant d'être occupées par des réfugiés musulmans de la Bosnie). Lamartine explique comment il n'a trouvé personne sauf lui dans ce qui était un haut lieu de l'histoire et de la culture antique : « Il ragazzo, nudo nato, che cavalcava un asino, uscì per ultimo dalle ruine di Cesarea, e ci disse che veniva ogni giorno da due leghe a dissetare le mandre della sua tribù montana. » Ou, en quatre mots : sic transit gloria mundi. Le texte cite ensuite un épisode de l'histoire italienne des Croisades, mais il inclut une gravure des ruines de Césarée (ci-contre). C'est tout le goût des ruines du romantisme que l'on retrouve donc dans ce numéro et le précédent. Le goût pour l'histoire, aussi, en particulier quand elle est antique ou médiévale. L'article suivant dans le numéro s'inscrit sous la rubrique des « Effemeridi storiche universali » et il est consacré à un épisode de l'histoire napolitaine du XIVe siècle, quand les Angevins régnaient à Naples. Il est suivi d'une notice sur la Grèce contemporaine et le numéro se termine sur deux citations, dont une de « Martino », que je rendrais ainsi : peu importe avec quelle intention on fait ce qui est mal, car les œuvres se voient, et l'intention ne se voit pas.

Table des matières : Teatro Universale 235, 236 (janvier).

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