2008-01-07
Changement d'ère en Irak?
La victoire est-elle acquise aux États-Unis en Irak? Dans ma série de billets sur la guerre en Irak, il y a toujours eu plus de questions que de réponses. Les points tournants claironnés par l'administration Bush (« Mission Accomplished ») ont souvent été des virages à 180 degrés... Mais la prudence s'impose. Deux virages à 180 degrés finiront par remettre un véhicule dans la bonne direction...Les données puisées à ma source habituelle indiquent que la baisse des pertes étatsuniennes en 2007 est réelle, même si l'ensemble de l'année aura été la plus meurtrière de toutes pour l'armée d'occupation. Est-ce dû à une diminution de la combativité des insurgés irakiens? Est-ce dû à un retrait des troupes étatsuniennes à l'intérieur de leurs bases? S'agirait-il même d'une trêve officieuse, les insurgés ayant décidé d'attendre les résultats de la course à la présidence des États-Unis en 2008? C'est difficile de le savoir, vu d'ici.
Mais s'il s'agit d'une victoire, de quelle victoire s'agit-il? À prix d'or, compte tenu des coûts passés de la guerre et des coûts futurs du maintien à perpétuité de bases militaires, les États-Unis contrôleraient maintenant un pays appauvri dont la principale ressource demeure le pétrole. D'un point de vue géostratégique, ceci leur procure en principe un moyen de faire pression sur l'Arabie saoudite, indépendamment d'Israël et des émirats du Golfe, et sur l'Iran, indépendamment des émirats. Ils s'affranchissent donc en partie de l'alliance conclue avec Israël, la Turquie et les émirats. Toutefois, si le but est de contrôler non seulement une partie des réserves mondiales de pétrole mais aussi le prix du baril, cette victoire est une défaite flagrante, puisque le prix du pétrole atteint des sommets...
Mais s'ils veulent agir sur le cours des choses, avec quoi feront-ils pression? Si l'aviation et la marine ont été relativement épargnées par les combats en Afghanistan et en Irak, il n'en va pas de même de l'armée, qui serait à bout de souffle. Or, la guerre au Liban a démontré tout à la fois la puissance et les limites d'une guerre aérienne. Les États-Unis recommenceront-ils de sitôt à poursuivre la chimère d'une victoire purement aérienne? Le retentissement donné aujourd'hui au petit jeu des vedettes iraniennes et navires étatsuniens dans le détroit d'Ormuz ouvre la porte à bien des interprétations...
Mais s'il s'agit d'une victoire, de quelle victoire s'agit-il? À prix d'or, compte tenu des coûts passés de la guerre et des coûts futurs du maintien à perpétuité de bases militaires, les États-Unis contrôleraient maintenant un pays appauvri dont la principale ressource demeure le pétrole. D'un point de vue géostratégique, ceci leur procure en principe un moyen de faire pression sur l'Arabie saoudite, indépendamment d'Israël et des émirats du Golfe, et sur l'Iran, indépendamment des émirats. Ils s'affranchissent donc en partie de l'alliance conclue avec Israël, la Turquie et les émirats. Toutefois, si le but est de contrôler non seulement une partie des réserves mondiales de pétrole mais aussi le prix du baril, cette victoire est une défaite flagrante, puisque le prix du pétrole atteint des sommets...
Mais s'ils veulent agir sur le cours des choses, avec quoi feront-ils pression? Si l'aviation et la marine ont été relativement épargnées par les combats en Afghanistan et en Irak, il n'en va pas de même de l'armée, qui serait à bout de souffle. Or, la guerre au Liban a démontré tout à la fois la puissance et les limites d'une guerre aérienne. Les États-Unis recommenceront-ils de sitôt à poursuivre la chimère d'une victoire purement aérienne? Le retentissement donné aujourd'hui au petit jeu des vedettes iraniennes et navires étatsuniens dans le détroit d'Ormuz ouvre la porte à bien des interprétations...
Libellés : États-Unis, Irak, Politique