2007-11-12
La paix de l'épuisement?
Le nombre des pertes étatsuniennes en Irak est en baisse. Le tableau que j'utilise indique un total de 38 morts en octobre, un des totaux mensuels les moins élevés depuis 2003 — mais le nombre de décès enregistrés en novembre jusqu'à maintenant laisse prévoir une remontée aux alentours de la cinquantaine de morts. Ce chiffre serait également inférieur à la moyenne, mais la tendance à la hausse correspondrait à l'évolution moyenne comme on peut le voir dans la figure ci-dessous.Entre septembre et octobre, les pertes étatsuniennes sont passées sous la moyenne. Est-ce le début de la fin? le signe que la guerre s'achemine vers sa fin? la preuve de l'imminence de la victoire? Quelques commentateurs, et pas seulement à droite, suggèrent que les États-Unis ont épuisé la capacité de résistance des insurgés irakiens, si ce n'est qu'en épuisant le pays tout entier. Après tout, le choléra que j'avais déjà évoqué, continuait de se propager en Irak selon un communiqué de l'OMS daté du 3 octobre dernier. Ce signe d'une infrastructure en ruines est à rapprocher des chiffres sur l'exode interne et externe, qui aurait déplacé des millions de personnes. Il ne serait donc pas surprenant qu'une population décimée par les morts et les départs, l'absence d'électricité et l'absence de sécurité, ait rendu les armes...
Sauf que les chiffres les plus récents donnés par Iraq Body Count indiquent que, samedi, il est quand même mort une quarantaine de civils en Irak, dont une dizaine de personnes fauchées par des bombardements aériens. La violence n'a pas cessé. Il reste difficile de mesurer son ampleur, car l'Iraq Body Count se borne à dénombrer les victimes civiles, dans la mesure du possible. Qu'en est-il des présumés combattants? Et qu'en est-il des victimes dans des régions isolées dont la disparition n'est pas nécessairement rapportée?
C'est pourquoi je préfère me fier aux chiffres de l'armée étatsunienne. On peut manipuler les chiffres sur les blessés ou les statistiques sur les civils d'un pays sous contrôle, mais on ne peut pas cacher un mort. Et même si ces données ne nous disent rien sur les pertes irakiennes, j'ai tendance à croire qu'elles révèlent l'état de la situation. Entre autres, il semble avéré que l'armée d'occupation réagit souvent par des raids de représailles qui font des morts, entre autres parmi les civils. Ainsi, on peut raisonnablement s'attendre à des évolutions parallèles de la mortalité des militaires étatsuniens et des civils et combattants irakiens.
Par conséquent, si le nombre de soldats morts augmente de nouveau et obéit à la tendance moyenne telle qu'elle s'est mise en place depuis quatre ans, c'est probablement le signe que la mécanique sous-jacente de la résistance irakienne qui accouche de ces obscures fluctuations saisonnières n'est pas cassée. La diminution des pertes étatsuniennes indique peut-être que l' 'Irak est en voie de pacification, mais cela pourrait ne concerner que certaines parties de l'Irak. Ou n'être que temporaire.
Sauf que les chiffres les plus récents donnés par Iraq Body Count indiquent que, samedi, il est quand même mort une quarantaine de civils en Irak, dont une dizaine de personnes fauchées par des bombardements aériens. La violence n'a pas cessé. Il reste difficile de mesurer son ampleur, car l'Iraq Body Count se borne à dénombrer les victimes civiles, dans la mesure du possible. Qu'en est-il des présumés combattants? Et qu'en est-il des victimes dans des régions isolées dont la disparition n'est pas nécessairement rapportée?
C'est pourquoi je préfère me fier aux chiffres de l'armée étatsunienne. On peut manipuler les chiffres sur les blessés ou les statistiques sur les civils d'un pays sous contrôle, mais on ne peut pas cacher un mort. Et même si ces données ne nous disent rien sur les pertes irakiennes, j'ai tendance à croire qu'elles révèlent l'état de la situation. Entre autres, il semble avéré que l'armée d'occupation réagit souvent par des raids de représailles qui font des morts, entre autres parmi les civils. Ainsi, on peut raisonnablement s'attendre à des évolutions parallèles de la mortalité des militaires étatsuniens et des civils et combattants irakiens.
Par conséquent, si le nombre de soldats morts augmente de nouveau et obéit à la tendance moyenne telle qu'elle s'est mise en place depuis quatre ans, c'est probablement le signe que la mécanique sous-jacente de la résistance irakienne qui accouche de ces obscures fluctuations saisonnières n'est pas cassée. La diminution des pertes étatsuniennes indique peut-être que l' 'Irak est en voie de pacification, mais cela pourrait ne concerner que certaines parties de l'Irak. Ou n'être que temporaire.
Libellés : États-Unis, Politique