2010-01-25
Suite de la chronique nécrologique
Deux décès viennent d'être annoncés. Et ce n'est pas le plus proche géographiquement qui me touche le plus.
D'une part, c'est Françoise Lepage qui est décédée samedi soir à Ottawa. Épouse d'Yvan Lepage, ancien professeur de Lettres françaises à l'Université d'Ottawa, c'était également une autrice respectée, qui avait signé des romans pour jeunes et une Histoire de la littérature pour la jeunesse (Québec et francophonies du Canada). Depuis 2000, elle dirigeait aussi la collection « Voix didactiques — Auteurs » aux Éditions David, qui avait lancé l'ouvrage de Sophie Beaulé intitulé Jean-Louis Trudel. Éditions David dont les bureaux se trouvent d'ailleurs à quelques rues de mon bureau à l'Université d'Ottawa... Et pourtant, malgré tout ce que je lui dois, malgré toute la place qu'elle occupait dans le petit monde de la littérature franco-ontarienne et de la littérature pour jeunes au Canada francophone, je ne peux pas dire que je la connaissais.
D'autre part, c'est Roger Gaillard qui est mort vendredi dernier en Suisse, à son domicile. Or, même si je ne l'ai croisé qu'une fois (peut-être deux?), en 1995, pendant la Convention nationale française qu'il avait attiré à Yverdon-les-Bains en tant que directeur de la Maison d'Ailleurs, je suis beaucoup plus attristé par sa disparition. Je garde le souvenir d'une personnalité forte, authentiquement attachée aux littératures de l'imaginaire et à leurs rapports avec le réel, et qui se moquait des frontières. Il avait aussi su faire les choses en grand pour cette Convention nationale française de la science-fiction et ce n'est pas si fréquent qu'on rende à la science-fiction, à ses amateurs et à ses créateurs les hommages qu'ils méritent. Il me semble qu'il voyait aussi grand pour la Maison d'Ailleurs dont il dirigeait les destinées, même s'il n'a pas nécessairement pu aller jusqu'au bout de ses ambitions avant de céder sa place.Mais l'existence de la Maison d'Ailleurs est en soi rassurante pour un créateur francophone : qu'il existe quelque part (forcément pas en France, voyons!) une collection vouée à la préservation de l'histoire des genres de l'imaginaire, d'envergure mondiale, c'est un signe qu'il y a peut-être là quelque chose à sauver, oui... et c'est cette brèche ouverte dans le passé de la Maison d'Ailleurs qui me rend triste aujourd'hui au même titre que la disparition prématurée d'un homme de valeur.
D'une part, c'est Françoise Lepage qui est décédée samedi soir à Ottawa. Épouse d'Yvan Lepage, ancien professeur de Lettres françaises à l'Université d'Ottawa, c'était également une autrice respectée, qui avait signé des romans pour jeunes et une Histoire de la littérature pour la jeunesse (Québec et francophonies du Canada). Depuis 2000, elle dirigeait aussi la collection « Voix didactiques — Auteurs » aux Éditions David, qui avait lancé l'ouvrage de Sophie Beaulé intitulé Jean-Louis Trudel. Éditions David dont les bureaux se trouvent d'ailleurs à quelques rues de mon bureau à l'Université d'Ottawa... Et pourtant, malgré tout ce que je lui dois, malgré toute la place qu'elle occupait dans le petit monde de la littérature franco-ontarienne et de la littérature pour jeunes au Canada francophone, je ne peux pas dire que je la connaissais.
D'autre part, c'est Roger Gaillard qui est mort vendredi dernier en Suisse, à son domicile. Or, même si je ne l'ai croisé qu'une fois (peut-être deux?), en 1995, pendant la Convention nationale française qu'il avait attiré à Yverdon-les-Bains en tant que directeur de la Maison d'Ailleurs, je suis beaucoup plus attristé par sa disparition. Je garde le souvenir d'une personnalité forte, authentiquement attachée aux littératures de l'imaginaire et à leurs rapports avec le réel, et qui se moquait des frontières. Il avait aussi su faire les choses en grand pour cette Convention nationale française de la science-fiction et ce n'est pas si fréquent qu'on rende à la science-fiction, à ses amateurs et à ses créateurs les hommages qu'ils méritent. Il me semble qu'il voyait aussi grand pour la Maison d'Ailleurs dont il dirigeait les destinées, même s'il n'a pas nécessairement pu aller jusqu'au bout de ses ambitions avant de céder sa place.Mais l'existence de la Maison d'Ailleurs est en soi rassurante pour un créateur francophone : qu'il existe quelque part (forcément pas en France, voyons!) une collection vouée à la préservation de l'histoire des genres de l'imaginaire, d'envergure mondiale, c'est un signe qu'il y a peut-être là quelque chose à sauver, oui... et c'est cette brèche ouverte dans le passé de la Maison d'Ailleurs qui me rend triste aujourd'hui au même titre que la disparition prématurée d'un homme de valeur.
Libellés : Livres, Ontario, Science-fiction