2009-02-23

 

Le meilleur film de l'année?

Je n'ai pas vu tous les films en lice pour un Oscar, mais j'en avais vu plus que d'habitude, cette année, en comptant aussi bien The Dark Knight que The Reader, The Curious Case of Benjamin Button et, hier après-midi, Slumdog Millionaire. Ce dernier film est un produit curieux, qui joue sans honte la carte du mélodrame et du roman à l'eau de rose. On peut l'accuser d'orientalisme, mais c'est en fait tout ce qui le sauve et lui permet de se comparer un tant soit peu à un film comme The Reader, voire Milk ou Frost/Nixon, abordant des sujets historiques plus ou moins graves. Même The Curious Case of Benjamin Button avait l'ambition d'illuminer la condition humaine.

À première vue, Slumdog Millionaire n'est qu'un conte de fée, l'histoire d'un héros de condition modeste qui obtient la main de la princesse. Ce qui lui permet de transcender le cliché, outre la cinématographie et la musique, c'est bien d'avoir lieu en Inde et de prendre pour personnages des survivants d'un bidonville de Mumbai. Des pauvres, des pouilleux, des musulmans... C'est difficile de ne pas conclure que la dimension apparemment ethnographique du film a pu servir d'alibi aux cinéphiles qui l'ont retenu de préférence à des films nettement moins joyeux, voire beaucoup plus tragiques (Harvey Milk se fait tuer, un ancien président des États-Unis est humilié, le premier amour d'un jeune homme est une ancienne gardienne de prison qui a laissé souffrir et mourir des centaines de personnes, un homme qui vit à rebours ne connaît qu'un bonheur éphémère...).

Slumdog Millionaire est-il entièrement fidèle à l'Inde d'aujourd'hui? Sans doute pas, mais il fallait sans doute une équipe britannique pour choisir de prendre l'Inde comme cadre d'un film à grand budget, la Grande-Bretagne conservant un intérêt réel pour le joyau de son ancien empire. Le résultat est un hybride du réalisme occidental et du romantisme bollywoodien qui a au moins le mérite de ne presque jamais ennuyer, même si la dernière partie du film est de moins en moins surprenante.

Libellés :


Comments: Publier un commentaire

<< Home

This page is powered by Blogger. Isn't yours?