2008-12-21

 

Pour sauver la planète

Neuf milliards de personnes sur Terre pourront-elles survivre en n'utilisant que des bicyclettes? Le voudront-elles? Ce sont les questions fondamentales posées par notre croissance démographique et la consommation actuelle des ressources de l'écosphère. Malgré les rêves de certains puristes, il est loin d'être clair qu'il serait possible d'assurer ne serait-ce que l'alimentation de tous sans engrais et pesticides artificiels. Et même si c'était possible, tout le monde ne serait pas d'accord pour se consacrer à l'agriculture de subsistance. Mais si la consommation d'hydrocarbones restera nécessaire, il semble certain qu'il faudra également la minimiser dans l'espoir d'enrayer le réchauffement du climat. D'où l'intérêt, voire l'urgence, de réfléchir sur nos options énergétiques.

Du point de vue des émissions de gaz à effet de serre, il convient de noter que c'est difficile de comparer les performances des sources d'énergie. En juin dernier, dans le Bulletin of Science, Technology & Society, Chris Lund et Wahidul Biswas ont néanmoins réuni les données disponibles sur ces performances, mesurées en tonnes de bioxyde de carbone (ou leur équivalent) émises par gigawatts-heures d'énergie, le tout rapporté sur le cycle de vie complet de chaque système technologique. Les évaluations disponibles diffèrent un peu, mais le portrait global semble assez clair dans la figure ci-dessous.On y voit que, sans surprise, la combustion de carburants fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel) génère le plus de gaz à effet de serre. Le gaz naturel un peu moins que les deux autres, mais la différence est mince. Les trois meilleures solutions, ce sont le nucléaire, l'éolien et l'hydro-électricité. Et de loin, si on a soin de noter que l'échelle verticale est logarithmique, de sorte que les carburants fossiles engendrent cent fois plus de gaz à effet de serre que ces solutions!

L'énergie solaire se situe entre les deux, ce qui veut quand même dire qu'elle produirait plusieurs fois ce que produisent les énergies plus propres. Évidemment, dans le cas du nucléaire, tout dépend de la façon de calculer le coût de l'entreposage sécuritaire (de très longue durée) des déchets radioactifs et de prévoir l'évolution du coût d'extraction de l'uranium (ou des autres combustibles potentiels). Mais si le nucléaire n'est pas exempt de problèmes, l'énergie éolienne et l'hydro-électricité ne le sont pas non plus. Les sites hydro-électriques exploitables sont de plus en plus rares et, comme dans le cas des sites de production d'énergie éolienne, les distances sont parfois grandes entre les sites de production et les sites de consommation, d'oû l'exigence de construire des lignes à haute tension très longues, exposées au verglas comme aux contacts avec des branches d'arbres... ou aux éruptions solaires. De plus, la production éolienne n'est pas aussi stable que la production d'énergie nucléaire, ce qui impose des contraintes supplémentaires à un réseau qui dépend de l'éolien.

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Comments:
Peut-être j'ai manqué un vieux billet sur ce sujet, mais----tu penses quoi efficacité c'est presque plus important de le méthode du génération?
Mais c'est clair que n'ya existe pas un solution seule pour le energie...

M'demande parce que le énergie solaire produit tant de CO2...?
 
De quelle efficacité parles-tu? Le rendement énergétique de ces sources d'énergie varie beaucoup. De mémoire, l'efficacité intrinsèque de l'hydro-électricité et de la combustion de carburants fossiles est beaucoup plus élevée que celle du solaire ou du nucléaire. Pour l'éolien, je ne sais pas.

Par contre, les effets pour la santé de la combustion du charbon sont beaucoup plus sérieux que ceux de toutes les autres sources.

Si on tient compte de la durée de la nocivité des sous-produits, ce serait le nucléaire qui serait le plus inquiétant.

Mais si on tient compte des conséquences potentielles...

Bref, il y a de nombreuses façons de calculer les performances de ces sources d'énergie. Moi, ce qui m'inquiète le plus en ce moment (et depuis presque vingt ans), c'est le réchauffement de la planète. Parce que même si la durée de vie dans l'atmosphère des gaz à effet de serre est plus courte (elle se compte en siècles ou en milliers d'années) que celle des sous-produits radioactifs du nucléaire (qui se compte en dizaines de milliers d'années), les conséquences de ces gaz en apparence inoffensifs pourraient être globalement catastrophiques alors que la plupart des contaminations radioactives seront toujours très localisées.

Quant au solaire, il se peut que les calculs tiennent compte du trifluorure d'azote qui est un puissant gaz à effet de serre utilisé dans la production des panneaux photovoltaïques.
 
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