2008-10-03
Transhumain
La création collective Transhumain (on peut voir sur YouTube une performance, en anglais, reflétant une ébauche antérieure, voire un teaser) était montée par DOC.THEATRE ces jours-ci au Théâtre Sainte-Catherine, sur la rue du même nom. Comme la description semblait alléchante et que le sujet touchait à la fois à la science-fiction et à l'éthique des sciences, je suis descendu au centre-ville pour assister à cette pièce. Au fond de l'étroite salle, la scène était modeste et le décor minimaliste, mais bien pensé. (On peut en voir quelques éléments dans la photo ci-contre.) Les acteurs étaient au nombre de quatre pour incarner tous les rôles : Samuel Chan, Marina Eva, Geneviève Fontaine et Vance De Waele. Les deux metteures en scène Stéphanie Lambert et Audrey-Anne Bouchard (qui a travaillé précédemment sur Hippocampe, entre autres) ont participé à la conception, notamment Lambert qui décrit ainsi le début de son exploration du sujet:
« J'ai lu un ouvrage de recherche : Le nouvel homme nouveau, voyage dans les utopies de la posthumanité.
J'ai eu peur.
J'ai rencontré le journaliste qui l'avait écrit.
Il avait aussi le vertige.
J'ai interviewé un membre du mouvement transhumaniste.
Il a quitté le groupe le lendemain. »
Elle a ensuite réuni une équipe pour développer une pièce, en s'inspirant du cas d'un couple de malentendantes, Sharon Duchesneau et Candace McCullough, qui, en 2002, avaient recouru à un donneur de sperme malentendant pour avoir des enfants sourds. Encore cette année, la communauté malentendante en Grande-Bretagne s'est mobilisée pour conserver le droit de recourir à la fertilisation in vitro pour avoir un bébé malentendant.
La pièce résultante tient donc de la fiction, de la docu-fiction et carrément de la science-fiction. Pour corser la difficulté, la pièce est jouée dans les deux langues, pas toujours avec une aisance équivalente en anglais et en français. Les scènes étaient courtes, édifiant par petites touches une intrigue centrée sur un groupe de jeunes qui ont entrepris des recherches sur le sujet de la transhumanité et du posthumanisme. Une scène nous présente deux mères malentendantes qui désirent un enfant sourd. Une autre scène nous introduit dans le monde des compagnies pharmaceutiques (« Achète aujourd'hui; on t'explique demain »). Une scène plus longue se projette dans l'avenir pour imaginer l'achat d'enfants faits sur mesure, sous forme d'œufs peints de plusieurs couleurs. Dans cet univers consumériste, chacun poursuit ses propres intérêts et ses passions, mais chacun se retrouve seul en fin de compte...
Le tout se termine sur un refus, un « Non! » crié à pleine voix, mais nous assistons ensuite à l'apparition des deux mères malentendantes qui bercent un petit enfant, mais sans que nous sachions si cet enfant est sourd, en définitive...
Après la pièce, Ollivier Dyens (auteur de La Condition inhumaine) était présent pour offrir quelques commentaires sur la nouvelle réalité technologique qui s'est détachée de la réalité biologique. Dans la photo ci-dessous, on le voit en compagnie de Stéphanie Lambert et Vance De Walele, sauf erreur.
« J'ai lu un ouvrage de recherche : Le nouvel homme nouveau, voyage dans les utopies de la posthumanité.
J'ai eu peur.
J'ai rencontré le journaliste qui l'avait écrit.
Il avait aussi le vertige.
J'ai interviewé un membre du mouvement transhumaniste.
Il a quitté le groupe le lendemain. »
Elle a ensuite réuni une équipe pour développer une pièce, en s'inspirant du cas d'un couple de malentendantes, Sharon Duchesneau et Candace McCullough, qui, en 2002, avaient recouru à un donneur de sperme malentendant pour avoir des enfants sourds. Encore cette année, la communauté malentendante en Grande-Bretagne s'est mobilisée pour conserver le droit de recourir à la fertilisation in vitro pour avoir un bébé malentendant.
La pièce résultante tient donc de la fiction, de la docu-fiction et carrément de la science-fiction. Pour corser la difficulté, la pièce est jouée dans les deux langues, pas toujours avec une aisance équivalente en anglais et en français. Les scènes étaient courtes, édifiant par petites touches une intrigue centrée sur un groupe de jeunes qui ont entrepris des recherches sur le sujet de la transhumanité et du posthumanisme. Une scène nous présente deux mères malentendantes qui désirent un enfant sourd. Une autre scène nous introduit dans le monde des compagnies pharmaceutiques (« Achète aujourd'hui; on t'explique demain »). Une scène plus longue se projette dans l'avenir pour imaginer l'achat d'enfants faits sur mesure, sous forme d'œufs peints de plusieurs couleurs. Dans cet univers consumériste, chacun poursuit ses propres intérêts et ses passions, mais chacun se retrouve seul en fin de compte...
Le tout se termine sur un refus, un « Non! » crié à pleine voix, mais nous assistons ensuite à l'apparition des deux mères malentendantes qui bercent un petit enfant, mais sans que nous sachions si cet enfant est sourd, en définitive...
Après la pièce, Ollivier Dyens (auteur de La Condition inhumaine) était présent pour offrir quelques commentaires sur la nouvelle réalité technologique qui s'est détachée de la réalité biologique. Dans la photo ci-dessous, on le voit en compagnie de Stéphanie Lambert et Vance De Walele, sauf erreur.
Libellés : Science-fiction, Sciences, Théâtre