2008-09-20

 

Pour une écriture franco-ontarienne

L'Association des Auteures et Auteurs de l'Ontario français (AAOF) est née en 1988, dix ans environ après la création de l'UNEQ en 1977. Vingt ans après, elle compte entre cent cinquante et cent soixante-dix membres. La plupart, naturellement, vivent en Ontario, mais plusieurs habitent aussi dans l'Outaouais québécois. Faire vivre une institution culturelle pendant deux décennies est loin d'être facile, mais l'AAOF a survécu à des hauts et des bas. Le milieu littéraire francophone en Ontario compte de nombreux écrivains venus d'ailleurs, souvent employés dans les universités de la province, de sorte que les premiers présidents de l'AAOF auraient tous été originaires de l'extérieur de l'Ontario (France, Allemagne, Québec, Égypte...). De fait, le président sortant n'était nul autre que Jean Mohsen Fahmy (photo à droite), né au Caire, qui a signé des romans historiques sur des périodes et des lieux négligés, dont une biographie romancée d'un grand historien et philosophe arabe, Ibn Khaldoun : L'honneur et la disgrâce. En après-midi, je l'ai entretenu de l'émission consacrée à Ibn Khaldoun par Serge Bouchard et l'irrécupérablement québéco-centrique Radio-Canada le 10 août dernier... Je m'étais arrangé pour écouter l'émission en pensant qu'on allait enfin donner la parole à un auteur franco-ontarien sur les ondes nationales. Du tout! Des recherchistes d'une rare incompétence avaient réussi à éviter de découvrir l'existence de ce qui est sans doute le seul roman canadien consacré à Ibn Khaldoun. J'étais sur le point de leur signaler l'existence du livre quand Fahmy lui-même a contacté l'émission en cours.

Cette année, le nouveau président vit du côté québécois de la rivière des Outaouais, mais il a fait remarquer qu'il est né à L'Orignal, en Ontario. François-Xavier Simard (qu'il ne faudrait pas confondre avec un homonyme souverainiste de la même région) est l'homme en question, que l'on voit de profil dans la photo ci-contre. Il hérite de la charge de l'AAOF au moment où l'administration sortante a rétabli sa situation financière et recruté de nouveaux membres. Pour remplacer les présences organisées par l'AAOF dans les salons du livre et ailleurs, elle a trouvé de nouveaux débouchés pour les membres. Quand j'ai participé avec Jean-François Somain à une rencontre dans les locaux de l'Alliance française d'Ottawa, c'était sous l'égide de l'AAOF. Pour l'année à venir, les suggestions ne manquent pas. J'aimerais voir moi-même les membres se donner plus de visibilité sur internet, soit au moyen de sites personnels soit au moyen de pages sur Wikipedia. En amateur de données concrètes, j'aimerais aussi voir l'AAOF accumuler quelques données supplémentaires sur ses membres et s'ouvrir à d'autres créateurs franco-ontariens, en particulier les scénaristes du monde de la radio ou de la télé.

Ce samedi, l'assemblée générale annuelle de l'AAOF au théâtre de la Nouvelle Scène à Ottawa était aussi jumelée à une célébration des vingt ans d'existence de l'association. Vendredi soir, déjà, un repas avait réuni plusieurs membres au cœur du marché By et j'y avais mangé en compagnie de Paul Savoie, de notre directeur-général et d'Antonio d'Alfonso, entre autres. Le gala du vingtième anniversaire en soirée a donné la parole à Stanley Péan, le président actuel de l'UNEQ (photo ci-contre), qui nous apportait les bons vœux d'une association sœur. Il en a profité pour livrer un discours enflammé afin de dénoncer les coupures fédérales dans le domaine de la culture et de nous encourager, plus ou moins explicitement, à voter pour la culture. Le gala proprement dit donnait la vedette à une performance musico-littéraire qui combinait des extraits de proses et de poésies par des membres de l'association à des accompagnements musicaux orchestrés par les Productions Nénuph'Arts. Je n'ai pu assister qu'à la première partie du spectacle, pourtant fort réussi. Les extraits de Gabrielle Poulin, Murielle Beaulieu, Éric Charlebois, Michel Dallaire, Jacques Poirier, Maurice Henrie, Julie Huard, Hélène Koscielniak, Claude Tatilon, Martine L. Jacquot et Nancy Vickers se mariaient à merveille, brassés et rebrassés pour se répondre les uns aux autres. Il a malheureusement fallu que je parte avant la fin, mais non sans avoir été impressionné par la qualité des textes.

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