2008-06-05

 

Obama, donc

La victoire semble donc acquise à Barack Obama dans la course à l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle aux États-Unis.

Le plus difficile reste à faire. Entretenir la flamme des ardents, l'allumer chez les sceptiques... et la mettre sous le boisseau pour ne pas échauder les tièdes.

Pour aller au-delà, j'ai l'impression qu'il devra proposer quelque chose de plus. Selon cet article de Mark Schmitt, Hillary Clinton avait trouvé le moyen de rejoindre les électeurs des classes ouvrières et moyennes dans plusieurs États qui ont voté durant la fin de la campagne. J'ai déjà confessé mon scepticisme face au phénomène Obama, et je reste sur mon quant-à-soi, car son programme semble flou et il demeure un homme d'appareil presque autant que Clinton. On a du mal à croire (si ce n'est qu'en raison de ses déclarations récentes au sujet de l'Iran) qu'il infléchira si radicalement que ça la trajectoire du colosse américain. Cela dit, Gorbatchev aussi était un apparatchik...

Si j'ai (un peu) changé d'avis depuis, c'est grâce à son discours sur la question raciale aux États-Unis, qui était à la fois habile et intelligent. Par contre, si j'avais un préjugé favorable pour Hillary Clinton, il s'est dissipé. Déjà que son vote pour l'invasion de l'Irak me semblait à la fois répréhensible du point de vue de la politique et bassement électoraliste, parce qu'il était permis de croire (malgré le blocus irakien continué sous la présidence de Bill Clinton) qu'il n'était pas sincère. Qu'y a-t-il de pire qu'une Marguerite Thatcher va-t'en-guerre? Une politicienne qui vote pour la guerre uniquement pour se faire bien voir des bellicistes... Ses divagations au sujet de son atterrissage à Tuzla, sous le feu des canardeurs, ont confirmé le soupçon qu'elle cherchait à se donner une identité plus vendeuse et ont conforté tous ceux qui ont mis en doute sa sincérité dans la suite de la campagne.

Néanmoins, si Hillary a réussi à parler aux perdants et aux frustrés des États-Unis, une avenue est ouverte pour Obama. S'il existe véritablement une soif d'équité aux États-Unis, Obama pourrait tenter d'y répondre par un « Fair Deal », ce qui nous ramènerait à Truman...

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