2007-09-10
Le bourbier irakien
Dans le cas de l'Irak et des États-Unis, je crois que j'aurai été plus surpris par la sincérité que par l'hypocrisie et les mensonges. Quand l'armée étatsunienne avait envahi l'Irak, j'avais été interloqué par l'insistance des troupes étatsuniennes à enfiler les combinaisons protectrices contre les gaz. Je trouvais si improbable l'existence de stocks d'armes chimiques que j'étais certain que la hiérarchie militaire devait partager mon évaluation et qu'elle n'allait pas handicaper ses propres troupes en les harnachant de tout l'équipement nécessaire pour se protéger des soi-disant « armes de destruction massive »... Eh bien non! Soit que les généraux s'étaient laissé convaincre soit qu'ils étaient prêts à sacrifier leurs propres troupes et à réduire leur efficacité...
En ce qui concerne l'augmentation des effectifs étatsuniens en Irak en 2007, ce que l'on appelle aussi « the surge », je dois également reconnaître que les généraux semblent y avoir réellement cru. La preuve, c'est bien que leurs troupes ont payé le prix de l'effort fourni pour tenter de réduire la résistance, à en juger par les statistiques sur les morts étatsuniens. (Alors qu'il aurait été plus machiavélique d'annoncer une augmentation des troupes et de ne plus les faire combattre, ce qui aurait automatiquement fait baisser le nombre de morts tant chez les Étatsuniens que chez les Irakiens — mais ce qui aurait été attribué à l'effet de ces troupes...) Comme je l'avais déjà relevé, les chiffres de leurs pertes en 2007, depuis l'augmentation des effectifs, sont en général supérieurs à la moyenne des pertes mensuelles. Maintenant que le mois d'août est terminé, je peux ajouter les résultats du mois aux autres, et j'obtiens le diagramme ci-dessus, qui illustre entre autres les fluctuations du total des décès, de mois en mois. Histoire de comparer plus clairement les chiffres de 2007 et la moyenne des morts enregistrées chaque mois depuis l'invasion en 2003, j'ai légèrement modifié le diagramme ci-dessus en retirant les courbes pour les années 2003 à 2006 inclusivement. Cela donne la figure ci-dessous.Il devient clair qu'il n'y a pas eu de rupture ou de transformation des tendances en 2007. Les résultats des efforts étatsuniens épousent fort fidèlement l'évolution de la moyenne, jusqu'à la modeste remontée qu'on observe toujours en août, tout en se traduisant par des pertes supérieures... En septembre, les données préliminaires indiquent qu'il y a eu une vingtaine de morts en dix jours. Une extrapolation toute simple permet de croire à un total de 60 morts pour le mois au complet, ce qui rejoindrait pour la première fois la moyenne existante. Cette baisse soudaine est-elle programmée? Est-elle le résultat du maintien des troupes d'occupation dans les bases? Est-ce que cela fera partie du débat politique aux États-Unis en septembre? C'est ce que nous verrons...
En attendant, comme en témoigne ce billet de la blogueuse de Bagdad Riverbend, les Irakiens continuent à fuir leur pays en s'exilant en Jordanie ou en Syrie, puisque les États-Unis et la plupart des pays occidentaux (sauf la Suède) leur ferment leurs portes.
En ce qui concerne l'augmentation des effectifs étatsuniens en Irak en 2007, ce que l'on appelle aussi « the surge », je dois également reconnaître que les généraux semblent y avoir réellement cru. La preuve, c'est bien que leurs troupes ont payé le prix de l'effort fourni pour tenter de réduire la résistance, à en juger par les statistiques sur les morts étatsuniens. (Alors qu'il aurait été plus machiavélique d'annoncer une augmentation des troupes et de ne plus les faire combattre, ce qui aurait automatiquement fait baisser le nombre de morts tant chez les Étatsuniens que chez les Irakiens — mais ce qui aurait été attribué à l'effet de ces troupes...) Comme je l'avais déjà relevé, les chiffres de leurs pertes en 2007, depuis l'augmentation des effectifs, sont en général supérieurs à la moyenne des pertes mensuelles. Maintenant que le mois d'août est terminé, je peux ajouter les résultats du mois aux autres, et j'obtiens le diagramme ci-dessus, qui illustre entre autres les fluctuations du total des décès, de mois en mois. Histoire de comparer plus clairement les chiffres de 2007 et la moyenne des morts enregistrées chaque mois depuis l'invasion en 2003, j'ai légèrement modifié le diagramme ci-dessus en retirant les courbes pour les années 2003 à 2006 inclusivement. Cela donne la figure ci-dessous.Il devient clair qu'il n'y a pas eu de rupture ou de transformation des tendances en 2007. Les résultats des efforts étatsuniens épousent fort fidèlement l'évolution de la moyenne, jusqu'à la modeste remontée qu'on observe toujours en août, tout en se traduisant par des pertes supérieures... En septembre, les données préliminaires indiquent qu'il y a eu une vingtaine de morts en dix jours. Une extrapolation toute simple permet de croire à un total de 60 morts pour le mois au complet, ce qui rejoindrait pour la première fois la moyenne existante. Cette baisse soudaine est-elle programmée? Est-elle le résultat du maintien des troupes d'occupation dans les bases? Est-ce que cela fera partie du débat politique aux États-Unis en septembre? C'est ce que nous verrons...
En attendant, comme en témoigne ce billet de la blogueuse de Bagdad Riverbend, les Irakiens continuent à fuir leur pays en s'exilant en Jordanie ou en Syrie, puisque les États-Unis et la plupart des pays occidentaux (sauf la Suède) leur ferment leurs portes.
Libellés : États-Unis, Irak, Politique