2007-03-18
Le mal français traverse l'océan
Sortez les sortants! Le rejet viscéral des élites et des pouvoirs en place joue un grand rôle dans les péripéties de la campagne présidentiel en France. Ségolène Royal a gagné en faisant cavalier seul, courant sus aux éléphants de son parti et se distinguant par son refus des idées reçues. Comme le souligne Giesbert, Sarkozy s'est imposé comme candidat en refusant d'être le dauphin de Jacques Chirac, tout au contraire. (Métier dangereux que celui de dauphin de Chirac, comme Juppé l'a appris à ses dépens.) Ce fut ensuite au tour de Bayrou de monter en flèche en se dressant contre les élites médiatiques et politiques. Ce qui est aussi le fonds de commerce de José Bové et Jean-Marie Le Pen...
Les raisons de ce mécontentement généralisé en France sont mystérieuses. Objectivement, les conditions de vie en France se comparent avantageusement à celles de pays dont les citoyens se déclarent pourtant plus heureux que les Français. (Quand on étudie la satisfaction à l'échelle européenne, on trouve que la génération née depuis 1980 se déclare extrêmement heureuse.)
Au Québec, les élections actuelles donnent aussi l'avantage au négligé. Mario Dumont ne monte-t-il pas parce qu'il a les élites contre lui? Mais s'il était élu, cela correspondrait à quatre élections de suite qui auraient donné l'avantage au parti contestataire. Après les Libéraux délogeant le PQ en 2003, les Libéraux obtenant plus de votes que le PQ en 1998 et le PQ délogeant les Libéraux en 1994, il faudrait remonter à 1989 pour trouver un parti politique obtenant la confiance du peuple pour la seconde fois en autant d'élections. Ce n'est sans doute pas un hasard s'il faut remonter à l'embellie économique et constitutionnelle des années 80 pour retrouver un tel satisfecit.
Dans ces conditions, au Québec comme en France, c'est difficile de gouverner si on croit que gouverner, c'est choisir. Le soutien semble manquer pour tenter les réformes les plus difficiles et l'électorat est si changeant que les chefs politiques s'en abstiennent. D'où cet immobilisme québécois que l'ADQ voudrait ébranler. Mais les velléités de refondation de l'État québécois de l'ADQ se heurteront-elles aux mêmes obstacles que celles du PLQ?
Les raisons de ce mécontentement généralisé en France sont mystérieuses. Objectivement, les conditions de vie en France se comparent avantageusement à celles de pays dont les citoyens se déclarent pourtant plus heureux que les Français. (Quand on étudie la satisfaction à l'échelle européenne, on trouve que la génération née depuis 1980 se déclare extrêmement heureuse.)
Au Québec, les élections actuelles donnent aussi l'avantage au négligé. Mario Dumont ne monte-t-il pas parce qu'il a les élites contre lui? Mais s'il était élu, cela correspondrait à quatre élections de suite qui auraient donné l'avantage au parti contestataire. Après les Libéraux délogeant le PQ en 2003, les Libéraux obtenant plus de votes que le PQ en 1998 et le PQ délogeant les Libéraux en 1994, il faudrait remonter à 1989 pour trouver un parti politique obtenant la confiance du peuple pour la seconde fois en autant d'élections. Ce n'est sans doute pas un hasard s'il faut remonter à l'embellie économique et constitutionnelle des années 80 pour retrouver un tel satisfecit.
Dans ces conditions, au Québec comme en France, c'est difficile de gouverner si on croit que gouverner, c'est choisir. Le soutien semble manquer pour tenter les réformes les plus difficiles et l'électorat est si changeant que les chefs politiques s'en abstiennent. D'où cet immobilisme québécois que l'ADQ voudrait ébranler. Mais les velléités de refondation de l'État québécois de l'ADQ se heurteront-elles aux mêmes obstacles que celles du PLQ?
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