2007-01-13

 

Défendre l'illusion tranquille

J'écoutais aujourd'hui les chroniqueurs culturels de Radio-Canada se demander s'il y avait un second degré au film Jean-Philippe de Laurent Tuel.

Non, leur semblait-il. Pourtant, je suis tenté de rapprocher ce film de science-fiction (ou tout au moins uchronique) d'un autre qui vient de sortir, Rocky Balboa de Stallone.

De quoi s'agit-il? Dans Rocky Balboa, Sylvester Stallone (né en 1946) joue un boxeur vieillissant qui, contre toute attente, remonte dans le ring pour montrer qu'il est encore capable de se battre contre ses successeurs, et même de les battre... Jean-Philippe nous présente un Jean-Philippe Smet (né en 1943) qui n'est jamais devenu Johnny Hallyday (et qui n'est jamais devenu suisse), mais qui est quand même capable, aux alentours de la soixantaine, de monter sur scène et de s'imposer comme une star du rock.

Pas étonnant que ces films aient obtenu, à défaut d'un grand succès commercial, des critiques positives de la part de chroniqueurs qui, souvent, font partie d'une génération qui voit arriver sa date de péremption, et souhaiterait la repousser le plus longtemps possible.

La même crispation des baby-boomers, ou de ceux qui se font les porte-parole de leurs enfants (comme dans le cas de François Rebello, membre de la Génération X, mais militant pour les jeunes et les étudiants surtout entre 1994 et 2000), est perceptible dans la réaction au nouveau film québécois L'illusion tranquille. Outre le silence et les réactions approbatrices, il est clair qu'une simple remise en cause du statu quo au Québec passe pour une manifestation ou une manœuvre de la droite néo-libérale.

La blogosphère semble plus encline à applaudir ou à lui accorder le bénéfice du doute en attendant de voir si le film répond aux attentes exprimées çà et , mais il fallait entendre Rebello vanter à Radio-Canada la création d'emplois au Québec et la réduction de la pauvreté au Québec... Dommage que les données (.PDF) continuent à indiquer que le Québec traîne de la patte !

Reprenons la sempiternelle comparaison du Québec et de l'Ontario. En 2005, la population active atteignait 68% en Ontario et 65,6% au Québec, tandis que le chômage était de 6,6% en Ontario et de 8,3% au Québec. Pour tout 2006, le chômage était de 6,3% et de 8,0% respectivement (des améliorations relatives de 4,5% en Ontario et de 3,6% au Québec). La tendance n'est pas non plus favorable; en décembre 2006, le chômage était de 6,1% en Ontario et 7,5% au Québec. L'écart s'est effectivement réduit, mais il y a toujours moins d'actifs au Québec et plus de chômeurs. (Pour en savoir plus, je rappelle l'existence de cette excellente page de l'Institut de la statistique du Québec.)

Bref, le constat reste le même que lorsque j'en ai parlé la dernière fois.

Libellés : , , ,


Comments: Publier un commentaire

<< Home

This page is powered by Blogger. Isn't yours?