2012-01-02

 

Assassinée par un ange

Le roman Lucy, sur la terre... (EDILIVRE, 2011) de Natacha Émond n'intéressera que les spécialistes désireux de savoir s'il faut le classer parmi les ouvrages de la littérature fantastique au Québec. Sinon, il ne se démarque ni par la langue ni par le récit. L'écriture est désespérante, grevée de multiples fautes, coquilles et bourdes stylistiques. Comme la narratrice est, à l'instar de sa créatrice, une étudiante universitaire qui se destine à l'enseignement au secondaire des sciences et de la technologie, cette impéritie linguistique est aussi vaguement déprimante. Puisque EDILIVRE.com pratique l'édition à compte d'auteur, on ne peut sans doute blâmer l'éditeur pour les faiblesses du texte. Il en va de même pour les faiblesses de l'histoire. Qu'une étudiante à la veille de son premier stage en salle de classe soit rongée par l'angoisse, c'est relativement normal. Qu'elle soit hantée par des spectres qui l'amène à s'interroger sur le bien-fondé de ses choix, passe encore... Mais que ces manifestations surnaturelles ne soient que les symptômes de troubles mentaux, c'est si usé comme rebondissement qu'on crie.

Le problème, c'est la nature de ces hallucinations, si précises et si insistantes qu'elles semblent surtout obéir aux règles d'un scénario de « film de peur » japonais. Du coup, le lecteur opte forcément pour un balancement todorovien entre l'interprétation fantastique et le diagnostic de la schizophrénie, ce qui en fait un roman fantastique. Outre cet aspect, on retiendra le portrait de Lucy, toute pétrie d'anxiétés et d'interrogations quant à ses choix, mais l'ensemble du roman déçoit par la langue, par l'écriture et par l'intrigue.

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