2010-06-20

 

La vie et la mort des cyborgs

Saviez-vous qu'il était possible de désactiver, sans opération chirurgicale, un stimulateur cardiaque après son implantation (et avant l'épuisement de la pile) ? Et saviez-vous que l'American Heart Association ne considère plus que ce soit l'équivalent d'une euthanasie ou d'un suicide assisté?

C'est ce qu'on apprend en lisant cet article aussi poignant que fascinant du New York Times. Selon certains commentaires signés par des cardiologues, l'article laisse entendre à tort que le stimulateur cardiaque aurait véritablement prolongé la vie du père de la signataire. Mais que cet élément de l'article relève de la science-fiction ou non, je reste sur l'impression qu'on frise une anticipation à très court terme. Les débats sur la prolongation de la vie en fin de course — l'acharnement thérapeutique — sont désormais familiers, mais les dilemmes ne sont pas les mêmes quand il s'agit de débrancher des machines extérieures au patient ou de renoncer à des soins supplémentaires, voire à une réanimation en règle, et quand il s'agit d'agir sur une prothèse interne.

L'article décrit une fin de vie particulièrement douloureuse et nous promet par la bande un avenir peuplé d'un nombre grandissant de grands vieillards maintenus en vie par un ensemble d'interventions et d'artifices — même quand le cerveau et l'esprit défaillent, ou s'absentent carrément.

Si le thème du mort-vivant refait surface depuis quelques temps (au point où même Jacques Languirand parlait de Romero hier à la radio de Radio-Canada !), c'est peut-être parce qu'on peut entrevoir un avenir où nous existerons tous à l'état de morts-vivants pendant quelques semaines, quelques mois, voire quelques années si les progrès de la technique médicale sont au rendez-vous... C'est le futur des baby-boomers et il sera terrifiant quand on se rendra compte de son imminence.

Vu la jubilation avec laquelle les jeunes héros se débarrassent des morts-vivants dans les films de zombies, on peut toutefois se rassurer en se disant que cet état liminal ne durera pas beaucoup plus que la patience et la commisération des vivants...

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2010-06-16

 

Une route dans la plaine du Serengeti

Dans le New York Times, un article de la biologiste Olivia Judson signale le projet de construction d'une route qui couperait une partie de la plaine du Serengeti et menacerait la grande migration des gnous. Des intérêts économiques seraient en jeu — moins ceux de la population tanzanienne qui gagnerait plus à voir construire une route contournant le parc et desservant une population plus nombreuse. Une des réponses à cet article signale par ailleurs une base de données bibliographique sur le sujet des impacts environnementaux des routes. J'avais d'ailleurs abordé le sujet en 2009 pour noter l'existence d'un ouvrage de 2005 sur les effets des routes aux États-Unis.

Judson écarte du revers de la main la possibilité d'adjoindre à cette route des tunnels ou des ponts destinés aux animaux du parc, comme cela a été fait au Canada dans le cas d'une autoroute qui traverse le parc national de Banff : les résultats de l'expérience acquise dans ce cas sont présentés ici. Évidemment, les contraintes budgétaires ne sont pas les mêmes au Canada qu'en Tanzanie. De plus, l'efficacité de ces lieux de passage protégés resterait à démontrer.

Néanmoins, s'il est exact que la route proposée risque de nuire à l'environnement tout en répondant aux besoins d'un seul investisseur, il y aurait lieu de signaler son opposition. Reste à savoir comment...

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