2009-08-27

 

L'homme qui a vu l'ours

(Photo par H. Matheson, en 1914, d'un ours près d'un lac sur le chemin du ravin Maligne en Alberta — Dép. des Mines et Relevés techniques / Bibliothèque et Archives Canada / PA-023060)

Le nord de l'Ontario est le pays de l'ours noir, à en croire les avis, avertissements et autres annonces dans les dépliants et publications des parcs de la région. Les recommandations abondent et la plupart sont fort raisonnables : se promener en groupe si possible, se déplacer le jour, ne pas quitter les sentiers, rester prudent si on marche à proximité d'une chute d'eau ou contre le vent puisque l'ours sera peut-être incapable de sentir une présence humaine...

En cas de rencontre, les choses se compliquent... si ce n'est parce qu'il faut rester calme et reculer sans céder à la tentation de tourner les talons et de déguerpir — en particulier si l'ours se dresse sur ses pattes arrière. Or, ce n'est souvent qu'un signe de curiosité. Et il ne faut pas non plus s'effrayer d'un comportement plus menaçant. Quand l'ours balance la tête en soufflant, grognant, criant ou gémissant, montrant ses dents ou ses griffes, claquant des mâchoires, haletant, frappant le sol de ses pattes ou repliant les oreilles vers l'arrière, il est rarement sur le point d'attaquer. Il tente de communiquer avec les intrus humains afin de les convaincre d'évacuer le territoire de l'ours. Mais s'il faut ensuite gérer une attaque par un ours, les choses se compliquent encore plus, car il faut distinguer une attaque défensive d'une attaque offensive.

Dans le cas d'une attaque défensive par un ours, on recommande de faire le mort, par exemple. Si l'ours attaque uniquement parce qu'il a été surpris et qu'il protège ses oursons ou une source de nourriture, il n'insistera pas une fois qu'il sera rassuré que l'intrus humain n'est pas une menace.
(Photo par R. H. Trueman vers 1902 d'un homme luttant avec un ours dressé — Bibliothèque et Archives Canada/C-014070)

Dans le cas d'une attaque offensive, en revanche, il faut se défendre par tous les moyens possibles. Si l'ours a suivi le promeneur sur le sentier ou s'il attaque de nuit, c'est beaucoup plus grave. Il faut crier, appeler au secours, s'enfuir, se réfugier dans un véhicule, s'enfermer dans un abri... ou encore se défendre avec les moyens du bord, à défaut d'une arme à feu : bâton, vaporisateur chasse-ours (poivre de cayenne), couteau, etc.

Idéalement, si on sait garder son sang-froid, on saura distinguer les deux types d'attaques par des ours. Mais c'est beaucoup demander... Mieux vaut tout simplement s'arranger pour ne pas rencontrer d'ours.

Heureusement, ce n'est pas si facile d'en croiser. Après avoir passé une semaine dans le nord de l'Ontario, je n'avais aperçu des ours que de loin, au Centre des visiteurs du parc Algonquin, sous la forme de trois taches noires perdues dans les broussailles. Mais, aujourd'hui, je peux au moins affirmer en avoir vu un de la voiture, sur la 11, non loin d'Iroquois Falls. L'ours, encore jeune, s'était aventuré jusqu'aux abords de la route, sans doute pour se repaître de petits fruits. Le passage de la voiture l'a effrayé et l'animal s'est carapaté pour regagner le couvert. Et vite, comme de juste... Comme il était inutile de s'arrêter, j'ai poursuivi mon chemin. Destination ce soir : Malartic ou Val d'Or.

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Comments:
La présence de toutes ces mises en garde contre les ours m'ont aussi marquée lors de mon récent voyage dans le nord de l'Ontario... Quoique, elles étaient en quelque sorte fondées, puisque nous avons effectivement aperçu un ours (de loin) sur la plage de Wawa !
 
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