2009-08-21

 

Les images qui parlent, ou non

Le paradoxe du parc des Pétroglyphes au nord de Peterborough, c'est qu'il offre à la vue des visiteurs des images qui sont censées avoir servi aux enseignements des anciens du rameau local des Anishinaabek, mais qui ne se livrent pas facilement au visiteur de passage, et que ces images parlantes ne peuvent être photographiées ou reproduites. Le respect dû aux traditions locales l'exige, en principe, et ce respect a une importance d'autant plus grande que toutes les cultures autochtones ont été abondamment analysées et fouillées par des observateurs extérieurs (les missionnaires d'abord, les anthropologues et ethnologues ensuite) qui ont établi d'emblée une distance entre eux et leurs sujets qui décrédibilisait ces derniers. Du coup, tout ce que j'ai ramené de ma promenade dans le parc provincial des Pétroglyphes, c'est la photo ci-dessus d'un arbre mort qui se dresse à quelques pas de la piste dite de Nanabush, c'est-à-dire l'esprit-lapin, le Grand Lapin qui est à la fois un protecteur et un espiègle dont les tours sont riches d'enseignement. Arbre mort symbolique d'une culture morte et qu'on essaie de ressusciter? Peut-être.

Sur le chemin de la sortie, c'est un cerf de Virginie qui hantait le sous-bois à côté de la route et qui mettait un peu de vie dans la forêt qui environne le site des Pétroglyphes. Cette conservationde la vie sauvage est aussi un monument à l'égal des pétroglyphes eux-mêmes. Devant, sur le chemin de la sortie, un véhicule arrêté signalait qu'il y avait quelque chose à voir de la route... ou sinon qu'il avait un problème mécanique. En fait, j'ai cru d'abord que je m'étais trompé, car l'animal était discret. Immobile, il n'attirait pas l'attention sur lui, mais il n'était pas non plus très farouche. Il s'est prêté avec complaisance au jeu des photos, en ne s'éloignant que de quelques pas. Soit il est jeune, soit il a déjà l'habitude des visiteurs. Malgré la proximité de Peterborough et de la campagne bien balisée, l'environnement reste assez sauvage au nord du lac. Plus tôt, une petite troupe de dindons sauvages avait croisé la route avant l'arrivée au parc. La nature, en fin de compte, nous rappelle presque autant l'état de l'Amérique précolombienne que les pétroglyphes.

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