2009-08-22

 

Les cheminées de la lune

Sur la route de Sudbury, il y avait un powwow, à Torrance près du lac Muskoka. Le détour s'imposait. D'ailleurs, des Métis étaient présents, avec leur drapeau. Comme j'étais en bonne compagnie, je suis resté pour l'entrée sacramentelle des chefs, matriarches, porte-étendards et danseurs. Les costumes (voir ci-dessous) valaient bien ceux d'Anticipation — mais que l'on ne se mette pas à débattre pour savoir lesquels ont le plus de sens ou de valeur... Et j'ai noté quelques sources supplémentaires pour un roman jeunesse sur lequel je travaille.Sur la route de Sudbury, les talus rocheux et les escarpements taillés à la dynamite sont souvent surmontés d'un inukshuk improvisé par un voyageur de passage. Depuis qu'un inukshuk est devenu le symbole des Jeux olympiques d'hiver (sans parler de ceux qu'on trouve dans les endroits publics ailleurs), une hybridation culturelle canadienne de plus est en marche. Dans un sens, ces inukshuks sont parfaitement à leur place le long d'une route. C'est aussi une forme de Land Art populaire. Pourtant, cela me dérange un peu qu'on s'accapare une tradition d'autrui, vulgarisant ce qui était singulièrement inuit autrefois. Néanmoins, j'ai fini par craquer et photographier l'inukshuk ci-dessous, au parc de la rivière des Français. Il a un petit air espiègle qui m'a plu... Sur la route de Sudbury, de nombreux panneaux publicitaires attirent l'attention avec l'aide non d'un inukshuk mais d'un extraterrestre vert (genre « petit gris ») qui se penche par-dessus le panneau pour indiquer un mystérieux hyperlien FrozenBeneath.ca. Surprise, c'est de l'auto-promotion pour un auteur!

À Sudbury, on s'y connaît en auto-promotion. En 1964, un promoteur dynamique inaugurait la reproduction géante (en acier inoxydable, ce qui pourrait inclure une certaine teneur en nickel, selon le choix d'alliage) d'une pièce de cinq cents de 1951. C'est le « Big Nickel » dont on voit le côté pile ci-dessous.À Sudbury, enfin, le décor a quelque chose d'extraterrestre. Peut-être à cause des restes d'un astéroïde impacteur, à des kilomètres sous nos pieds, celui-là même qui a créé un bassin d'impact de 250 km de diamètre il y a 1,8 milliards d'années, bassin aujourd'hui réduit à 62 km seulement dans sa plus grande largeur... Peut-être à cause du paysage rocheux autrefois décapé par la pollution, aujourd'hui caché par des boisés de repousse... Peut-être parce que les astronautes de la NASA avaient profité des formations rocheuses dénudées pour s'exercer à la prospection géologique dans les années 1960 avant de se rendre sur la Lune... Peut-être aussi à cause des vertigineuses cheminées qui surplombent la ville et rejettent la pollution plus loin...

Libellés : ,


Comments: Publier un commentaire

<< Home

This page is powered by Blogger. Isn't yours?