2009-05-20
Observations parisiennes
Une acrobatie très parisienne s'observe souvent dans le métro quand un grand gaillard se propulse par-dessus les tourniquets dans le sillage d'une personne qui vient de payer afin de se glisser dans son dos et de profiter de l'entrebâillement de la portière automatique avant que celle-ci ne se rabatte.
Personne n'a jamais essayé de le faire sur mes talons, mais ce type de resquillage illustre bien l'échec de solutions purement technologiques à des problèmes qui ne le sont pas. Parfois, la prétendue solution ne fait qu'empirer le problème. Autrefois, avant l'introduction des portières en hauteur, il suffisait d'un élan modeste pour bondir par-dessus un tourniquet. Il n'était pas nécessaire de guetter le passage d'autrui. En voulant éliminer la resquille à moindre coût, on a en fait multiplié les risques d'accrochage entre resquilleurs et clients, augmenté le niveau d'incivilité et rendu un peu plus rébarbatif l'environnement du métro. Tout un triplé !
Et cela, tout simplement parce qu'on a négligé de prévoir qu'il y aurait forcément une réaction à l'action posée.
Et si j'ai été parfois agacé par les resquilleurs — tout en sachant de longue date que n'importe qui peut se faire accuser à tort de resquillage puisque l'ensemble du dispositif machinique n'est pas infaillible et tout en me demandant si la resquille ne cachait pas une part de rébellion contre la société, j'ai éprouvé une certaine sympathie cette fois pour le resquilleur tellement la RATP a réduit ses services aux usagers. Dans certaines stations du réseau, il n'est plus possible d'acheter un ticket au guichet : il n'y a plus que les machines distributrices, qui n'acceptent pas toujours les billets de banque (et seulement si elles sont en bon état de marche, naturellement) et qui n'acceptent pas les cartes de crédit nord-américaines, a priori. Bref, si le RATP a pour parti pris de ne pas faciliter la vie des usagers, elle ne peut pas s'attendre de ceux-ci un respect qu'elle ne leur témoigne point.
Personne n'a jamais essayé de le faire sur mes talons, mais ce type de resquillage illustre bien l'échec de solutions purement technologiques à des problèmes qui ne le sont pas. Parfois, la prétendue solution ne fait qu'empirer le problème. Autrefois, avant l'introduction des portières en hauteur, il suffisait d'un élan modeste pour bondir par-dessus un tourniquet. Il n'était pas nécessaire de guetter le passage d'autrui. En voulant éliminer la resquille à moindre coût, on a en fait multiplié les risques d'accrochage entre resquilleurs et clients, augmenté le niveau d'incivilité et rendu un peu plus rébarbatif l'environnement du métro. Tout un triplé !
Et cela, tout simplement parce qu'on a négligé de prévoir qu'il y aurait forcément une réaction à l'action posée.
Et si j'ai été parfois agacé par les resquilleurs — tout en sachant de longue date que n'importe qui peut se faire accuser à tort de resquillage puisque l'ensemble du dispositif machinique n'est pas infaillible et tout en me demandant si la resquille ne cachait pas une part de rébellion contre la société, j'ai éprouvé une certaine sympathie cette fois pour le resquilleur tellement la RATP a réduit ses services aux usagers. Dans certaines stations du réseau, il n'est plus possible d'acheter un ticket au guichet : il n'y a plus que les machines distributrices, qui n'acceptent pas toujours les billets de banque (et seulement si elles sont en bon état de marche, naturellement) et qui n'acceptent pas les cartes de crédit nord-américaines, a priori. Bref, si le RATP a pour parti pris de ne pas faciliter la vie des usagers, elle ne peut pas s'attendre de ceux-ci un respect qu'elle ne leur témoigne point.
Comments:
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Ahhh la resquille métrosienne... C'est un sport très prisé de tout Parisien ayant eu à faire avec les ignomineux agents de la RATP. Ayant grandi à Paris, je dois dire que j'ai passé le plus clair de mon temps à ne pas payer le métro... il faut que jeunesse se passe, j'imagine que je trouvais ça fun. Je me rapelle d'une fois ou après avoir effectué l'acrobatie que tu décris derrière quelqu'un (Station Charles De Gaule - Etoile), je me suis fais littéralement courser par 3 agents qui étaient embusqués là, tapis sagement derrière quelque colonne à attendre le pigeon. Ceux là n'étaient pas en forme, ils ne m'ont pas rattrapés, je suis parvenu à la porte de sortie avant eux, hilare, je dois bien avouer... (bouhhh le vilain)
Le phénomène est dur à expliquer, c'est culturel j'imagine. J'avais un pote qui avais, lui, développé une technique plus étonnante: il avait découvert (ou lu) qu'il pouvait magnétiser une bande de casette audio (les bonne vieilles cassettes) en en collant un morceau sur un ticket valide et en passant le tout dans la machine. Fort de cette bande magnétisée contenant maintenant le même code du ticket sur lequel elle était scotchée (de préférence une carte orange mensuelle), il pouvait magnétiser tout autre ticket périmé en collant la bande dessus et en repassant le tout dans la machine. Magie: il transformait n'importe quel ticket trouvé par terre en passe mensuel.
Et j'en passe... Je sais, c'est mal... Je le fais plus depuis un bail, mais il est amusant de voir que cette vieille manie bien parisienne perdure, même 11 ans après mon départ!
Le phénomène est dur à expliquer, c'est culturel j'imagine. J'avais un pote qui avais, lui, développé une technique plus étonnante: il avait découvert (ou lu) qu'il pouvait magnétiser une bande de casette audio (les bonne vieilles cassettes) en en collant un morceau sur un ticket valide et en passant le tout dans la machine. Fort de cette bande magnétisée contenant maintenant le même code du ticket sur lequel elle était scotchée (de préférence une carte orange mensuelle), il pouvait magnétiser tout autre ticket périmé en collant la bande dessus et en repassant le tout dans la machine. Magie: il transformait n'importe quel ticket trouvé par terre en passe mensuel.
Et j'en passe... Je sais, c'est mal... Je le fais plus depuis un bail, mais il est amusant de voir que cette vieille manie bien parisienne perdure, même 11 ans après mon départ!
Il y a différentes stratégies dans différentes villes. À l'occasion, j'entends parler de trucs pour resquiller à Montréal, Ottawa ou Toronto. Cela ne m'a jamais vraiment tenté ; je préfère consacrer mes énergies à autre chose qu'à m'inquiéter de quelque chose de la valeur d'un billet de métro et je suis toujours prêt à marcher plutôt que de prendre le métro.
N'empêche qu'il m'est déjà arrivé de sauter les tourniquets une ou deux fois à Paris parce que mon billet ne fonctionnait pas à la sortie.
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N'empêche qu'il m'est déjà arrivé de sauter les tourniquets une ou deux fois à Paris parce que mon billet ne fonctionnait pas à la sortie.
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