2008-09-19
Le scénario de Weimar
Le plan de sauvetage mis de l'avant aujourd'hui aux États-Unis est gigantesque et il représentera une subvention de plus dans un pays qui ne croit pas aux subventions... La taille de celle-ci (jusqu'à un billion et plus, selon les sources) laisse pantois. Comme il s'agit d'une subvention à crédit, ce qui exigera de nouveaux emprunts des États-Unis auprès de leurs créanciers traditionnels à l'étranger, on se demande si l'idée, évoquée par le New York Times, de renflouer uniquement les investissements domestiques (« He indicated that he wanted to buy securities only from United States financial institutions, a decision that could anger legions of foreign institutions that poured hundreds of billions of dollars into the American mortgage market in the housing boom, and have customers located here. ») est bien réaliste.
Une des différences entre aujourd'hui et 1929, c'est que ce sont les États-Unis qui sont dans le rôle de l'Allemagne de Weimar. Et ce serait plutôt la Chine et les pays asiatiques qui tiendraient le rôle des États-Unis en 1929.
Faut-il rappeler que suite à la Grande Guerre, les États-Unis étaient devenus le créancier des pays européens, en particulier après la mise en place du plan qui avait permis aux États-Unis de prêter à l'Allemagne les crédits nécessaires pour relancer son économie et payer à la France et à la Grande-Bretagne les indemnités requises par le traité de Versailles, ce qui permettait à ces deux pays de rembourser leurs dettes envers les États-Unis — ou, du moins, d'acquitter les intérêts... Après le krach de 1929, les États-Unis avaient fermé le robinet et plus ou moins rapatrié les valeurs investies en Allemagne, d'où une crise économique particulièrement grave dans ce pays, un chômage de masse et le retour à l'avant-scène d'Adolf Hitler...
Si la Chine et les autres créanciers asiatiques des États-Unis décidaient de leur couper les fonds, au moment même où ils ont plus que jamais besoin de capital, les conséquences seraient risquées. Non, je ne m'aventurerai pas à prévoir de catastrophes, même si la xénophobie va croissant aux États-Unis, s'étendant jusqu'au rejet instinctif de toute référence à des jurisprudences étrangères. La dénégation et la déconsidération d'autrui est une réaction parfaitement naturelle quand on a des raisons d'avoir honte face aux autres. L'Allemagne de Weimar refusait de reconnaître sa part de responsabilité dans le déclenchement de la Grande Guerre. Les États-Unis d'aujourd'hui ont dévasté un pays, l'Irak, au nom de motifs obscurs qui se résumaient sans doute au désir d'un étalage de force après l'humiliation du 11 septembre. Mais les résultats ont été tels qu'il est normal pour les États-Unis de ne pas chercher à savoir ce qu'on pense d'eux outre-frontières...
À bien y penser, la mixture est explosive. Espérons que personne ne jouera avec des allumettes.
Une des différences entre aujourd'hui et 1929, c'est que ce sont les États-Unis qui sont dans le rôle de l'Allemagne de Weimar. Et ce serait plutôt la Chine et les pays asiatiques qui tiendraient le rôle des États-Unis en 1929.
Faut-il rappeler que suite à la Grande Guerre, les États-Unis étaient devenus le créancier des pays européens, en particulier après la mise en place du plan qui avait permis aux États-Unis de prêter à l'Allemagne les crédits nécessaires pour relancer son économie et payer à la France et à la Grande-Bretagne les indemnités requises par le traité de Versailles, ce qui permettait à ces deux pays de rembourser leurs dettes envers les États-Unis — ou, du moins, d'acquitter les intérêts... Après le krach de 1929, les États-Unis avaient fermé le robinet et plus ou moins rapatrié les valeurs investies en Allemagne, d'où une crise économique particulièrement grave dans ce pays, un chômage de masse et le retour à l'avant-scène d'Adolf Hitler...
Si la Chine et les autres créanciers asiatiques des États-Unis décidaient de leur couper les fonds, au moment même où ils ont plus que jamais besoin de capital, les conséquences seraient risquées. Non, je ne m'aventurerai pas à prévoir de catastrophes, même si la xénophobie va croissant aux États-Unis, s'étendant jusqu'au rejet instinctif de toute référence à des jurisprudences étrangères. La dénégation et la déconsidération d'autrui est une réaction parfaitement naturelle quand on a des raisons d'avoir honte face aux autres. L'Allemagne de Weimar refusait de reconnaître sa part de responsabilité dans le déclenchement de la Grande Guerre. Les États-Unis d'aujourd'hui ont dévasté un pays, l'Irak, au nom de motifs obscurs qui se résumaient sans doute au désir d'un étalage de force après l'humiliation du 11 septembre. Mais les résultats ont été tels qu'il est normal pour les États-Unis de ne pas chercher à savoir ce qu'on pense d'eux outre-frontières...
À bien y penser, la mixture est explosive. Espérons que personne ne jouera avec des allumettes.
Libellés : Économie, Histoire, Politique
Comments:
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Ton billet me rapelle de un de Cheryl Morgan au sujet de le attaque a le mosque en Ohio. Je m'demande si le probleme de nourriture avec réchauffement global, le prix de l'essence, et le système du production rendra plus mauvais ce chose . . . il y n'a un Dustbowl, pourtant...je suis desolée je ne peux lire ton blog pendant quelque temps. Plus- pouves trouver intéressant ce BD au ce sujet . . . http://wondermark.com/d/447.html
J'espere le novembre Monsieur M. ne prend le bureau ...
J'espere le novembre Monsieur M. ne prend le bureau ...
Je n'ai pas retrouvé le billet de Cheryl Morgan, mais la BD de Malki m'a bien amusé.
Si tu ne l'es pas déjà, tu peux t'abonner au fil RSS pour savoir quand j'ajoute des billets au blogue...
Sinon, la question qui se pose, c'est la durée du ralentissement économique qui s'annonce. Est-ce que ce sera aussi long qu'au Japon après l'éclatement de sa bulle immobilière ou que pendant la Grande Dépression? Même alors, je ne suis pas sûr que les autres problèmes que tu mentionnes deviendront vraiment pressants (pour les pays riches) d'ici dix ans. Un ralentissement économique ralentira la consommation d'essence et fera baisser les prix tout en freinant la disparition des stocks. Si le prix du pétrole baisse, les coûts de production de la nourriture baisseront aussi.
Par contre, le réchauffement climatique serait déjà associé à la diminution des pluies dans le Sud-Ouest des États-Unis. Si on note en outre l'épuisement progressif de la nappe phréatique de l'Ogallala, la seule chose qui pourrait éviter un autre Dust Bowl, c'est le fait que les pratiques agricoles ont déjà changé pour minimiser l'érosion éolienne.
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Sinon, la question qui se pose, c'est la durée du ralentissement économique qui s'annonce. Est-ce que ce sera aussi long qu'au Japon après l'éclatement de sa bulle immobilière ou que pendant la Grande Dépression? Même alors, je ne suis pas sûr que les autres problèmes que tu mentionnes deviendront vraiment pressants (pour les pays riches) d'ici dix ans. Un ralentissement économique ralentira la consommation d'essence et fera baisser les prix tout en freinant la disparition des stocks. Si le prix du pétrole baisse, les coûts de production de la nourriture baisseront aussi.
Par contre, le réchauffement climatique serait déjà associé à la diminution des pluies dans le Sud-Ouest des États-Unis. Si on note en outre l'épuisement progressif de la nappe phréatique de l'Ogallala, la seule chose qui pourrait éviter un autre Dust Bowl, c'est le fait que les pratiques agricoles ont déjà changé pour minimiser l'érosion éolienne.
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