2008-08-18
Le prix de la liberté
Passionnant!
Que le prix de la liberté soit une éternelle vigilance est un lieu commun du discours politique aux États-Unis. On dirait que l'auteur canadien James Alan Gardner s'en est inspiré dans son roman Vigilant (Avon Eos, 1999), une sorte de suite au roman Expendable, qui nous avait fait découvrir le personnage de Festina Ramos. Sur la planète Demoth, colonisée par les Ooloms ailés depuis neuf siècles, une petite population humaine s'est installée pour travailler dans des secteurs de l'économie que ne goûtent pas les Ooloms. (Les lecteurs canadiens noteront avec amusement que Gardner parsème le roman de noms empruntés à la culture de Terre-Neuve et des Maritimes en général.) La jeune Faye Smallwood est aux premières loges quand une épidémie dévaste soudainement les Ooloms, lui fait rencontrer un membre de la Vigile (quelque part entre un ombudsman suédois et un vérificateur-général canadien) et finit par la convaincre de se joindre à la Vigile, cet ordre chargé de surveiller le fonctionnement du gouvernement planétaire pour empêcher les dérapages.
Mais c'est la nouvelle carrière de Faye qui dérape vite quand elle échappe de peu à une tentative d'assassinat. Bientôt, Festina Ramos surgit pour lui sauver la mise. Dès lors, l'action ne cesse pas. C'est le principal atout du roman, même si, comme dans certains polars, l'enchaînement de péripéties cache mal des coïncidences cousues de fil blanc. En fin de compte, la tentative d'assassinat à l'origine de l'aventure est le fait d'une déséquilibrée, et les deux agents secrets qui talonnent Faye pour l'interroger sont d'une imbécillité crasse que Faye souligne à plusieurs reprises, au point de porter le lecteur à se douter qu'ils font uniqument partie de l'histoire pour relancer l'action de temps en temps. C'est un peu trop transparent... Néanmoins, on ne s'ennuie pas et j'ai lu le roman d'une traite (si la vigilance est le prix de la liberté, le prix de Vigilant a été une presque nuit blanche).
L'autre atout du roman, c'est le génie de Gardner pour brasser des idées vraisemblables et pourtant surprenantes. Le concept de la Vigile, le remède en apparence plausible à l'épidémie qui afflige les Ooloms, l'arme ultime d'une ancienne espèce extraterrestre... Les trouvailles d'Expendable étaient un peu meilleures, si je me souviens bien, mais Gardner demeure toujours rigoureux dans ses extrapolations. Toutefois, quand l'action démarre, les nouvelles idées se font plus rares. Bref, je ne sais pas encore si je chercherai à me procurer les romans suivants de Gardner dans le même univers, mais il signe de la science-fiction bien carrée, bien classique, plus qu'un peu humoristique et un brin sardonique. Bref, Vigilant a plusieurs des qualités de la science-fiction à l'ancienne, mais sans en avoir tous les défauts.
Que le prix de la liberté soit une éternelle vigilance est un lieu commun du discours politique aux États-Unis. On dirait que l'auteur canadien James Alan Gardner s'en est inspiré dans son roman Vigilant (Avon Eos, 1999), une sorte de suite au roman Expendable, qui nous avait fait découvrir le personnage de Festina Ramos. Sur la planète Demoth, colonisée par les Ooloms ailés depuis neuf siècles, une petite population humaine s'est installée pour travailler dans des secteurs de l'économie que ne goûtent pas les Ooloms. (Les lecteurs canadiens noteront avec amusement que Gardner parsème le roman de noms empruntés à la culture de Terre-Neuve et des Maritimes en général.) La jeune Faye Smallwood est aux premières loges quand une épidémie dévaste soudainement les Ooloms, lui fait rencontrer un membre de la Vigile (quelque part entre un ombudsman suédois et un vérificateur-général canadien) et finit par la convaincre de se joindre à la Vigile, cet ordre chargé de surveiller le fonctionnement du gouvernement planétaire pour empêcher les dérapages.
Mais c'est la nouvelle carrière de Faye qui dérape vite quand elle échappe de peu à une tentative d'assassinat. Bientôt, Festina Ramos surgit pour lui sauver la mise. Dès lors, l'action ne cesse pas. C'est le principal atout du roman, même si, comme dans certains polars, l'enchaînement de péripéties cache mal des coïncidences cousues de fil blanc. En fin de compte, la tentative d'assassinat à l'origine de l'aventure est le fait d'une déséquilibrée, et les deux agents secrets qui talonnent Faye pour l'interroger sont d'une imbécillité crasse que Faye souligne à plusieurs reprises, au point de porter le lecteur à se douter qu'ils font uniqument partie de l'histoire pour relancer l'action de temps en temps. C'est un peu trop transparent... Néanmoins, on ne s'ennuie pas et j'ai lu le roman d'une traite (si la vigilance est le prix de la liberté, le prix de Vigilant a été une presque nuit blanche).
L'autre atout du roman, c'est le génie de Gardner pour brasser des idées vraisemblables et pourtant surprenantes. Le concept de la Vigile, le remède en apparence plausible à l'épidémie qui afflige les Ooloms, l'arme ultime d'une ancienne espèce extraterrestre... Les trouvailles d'Expendable étaient un peu meilleures, si je me souviens bien, mais Gardner demeure toujours rigoureux dans ses extrapolations. Toutefois, quand l'action démarre, les nouvelles idées se font plus rares. Bref, je ne sais pas encore si je chercherai à me procurer les romans suivants de Gardner dans le même univers, mais il signe de la science-fiction bien carrée, bien classique, plus qu'un peu humoristique et un brin sardonique. Bref, Vigilant a plusieurs des qualités de la science-fiction à l'ancienne, mais sans en avoir tous les défauts.
Libellés : Canada, Livres, Science-fiction
Comments:
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Le phrase "population humaine s'est installée pour travailler dans des secteurs de l'économie que ne goûtent pas les Ooloms" m'intéresse trés . . . plus romans comme sa!, comme le monde vrai . . .
À vrai dire, les humains ne sont pas exactement comme les immigrés mexicains illégaux aux États-Unis... Gardner triche un peu. D'abord, parce que les Ooloms ont des ailes, ils préfèrent le grand air et les bois. Ils seraient même un peu claustrophobes, et ils ont donc besoin d'humains pour travailler dans les mines, mais sans que cela soit un boulot sous-payé. Ensuite, l'épidémie qui décime les Ooloms multiplie les ressources dont disposent les survivants qui se retirent ensuite en pleine nature, loin des agglomérations humaines, et qui sont assez à l'aise pour ne pas avoir à se soucier d'exploiter les nouveaux venus humains.
Ainsi, même si les humains sont une minorité, les Ooloms ne les gênent guère. En un sens, c'est vrai que c'est dommage, car l'inversion de Gardner est intrigante, mais il n'en fait pas grand-chose.
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Ainsi, même si les humains sont une minorité, les Ooloms ne les gênent guère. En un sens, c'est vrai que c'est dommage, car l'inversion de Gardner est intrigante, mais il n'en fait pas grand-chose.
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