2008-06-03
Un pont à Bruges
Il y a deux semaines, Hugo conviait ses lecteurs à Bruges sur le chemin des Pays-Bas en leur offrant des photos toujours aussi superbes, et en privilégiant les jeux de reflets dans l'eau des canaux. Ceci m'a inévitablement rappelé mon seul et unique passage à Bruges, le 27 août 1990, après la Convention mondiale de science-fiction de La Haye. Je n'avais pas pris énormément de photos. C'était l'époque de l'argentique, les pellicules coûtaient cher et j'avais presque épuisé mes réserves financières puisque l'été s'achevait en même temps que mon grand tour européen. Par conséquent, je choisissais soigneusement mes photos. Néanmoins, après avoir mangé à la nuit tombée dans un restau sur la grand-place, je m'étais promené une dernière fois dans les rues enténébrées de la ville et j'avais pris la photo ci-dessus d'un pont se mirant dans l'eau d'un canal. N'est-ce pas splendide?
Évidemment, si on a l'œil, on aura tout de suite compris que cette photo est inversée. La photo véritable est celle-ci, toujours à droite. La comparaison permet tout de suite de voir que c'est dans ce sens que les édifices se voient le plus nettement au lieu de se perdre dans l'étrange brume de la photo renversée ci-dessus. (Cela dit, la photo à l'envers confère à la scène une belle ambiance fantastique.) Avec une pellicule faite pour prendre des photos en plein jour, prendre une photo la nuit exigeait un temps d'exposition assez long, et j'avais sans doute été obligé d'appuyer l'appareil sur la margelle d'un autre pont de pierre afin d'obtenir la stabilité requise pendant la seconde ou deux d'exposition. (Je ne me trimballais certainement pas avec un trépied!) Néanmoins, l'effet obtenu me ravit encore, deux décennies plus tard, à l'envers comme à l'endroit, et sans doute que les aventures de Pétrel à Zodiaque, dans les romans de Laurent McAllister, doivent autant à ma visite de Bruges qu'à ma visite de Venise...Les photos prises de jour à Bruges sont plus ordinaires, en un sens. C'est le mobilier urbain qui était extraordinaire, comme dans le cas du banc public ci-dessus dont les appuis avaient pris la forme de petits dragons. Ou bien, de ces fauteuils de pierre sculptée, dans une cour quelconque, qui semblaient inviter les passants à chevaucher un hippogriffe... (On notera les pattes griffues et les flancs emplumés dans la photo à gauche.) J'en ai profité pour déposer au centre le sac qui me servait pour mes expéditions d'une journée, histoire d'immortaliser un fidèle compagnon, qu'il m'arrive encore d'emporter à l'occasion pour une courte balade. Après tout, j'ai un ami qui emporte dans ses voyages un ourson qu'il introduit dans les photos de ses découvertes au Japon ou ailleurs. (Ce qui peut aussi rappeler le gnome voyageur dans Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, mais sans le report des envies de dépaysement du propriétaire sur l'objet qui lui appartient. Encore que!) Mettons que je n'ai pas pris le pli d'inclure ce sac dans toutes mes photos de voyage, mais je crois qu'il a refait surface une fois ou deux par la suite. Surtout que je l'ai encore...
Sinon, j'ai aussi ramené de Bruges une photo de la statue de Simon Stevin, grand physicien et mathématicien de son temps, né à Bruges, qui avait répandu l'usage des décimales, prouvé l'impossibilité d'un type de mouvement perpétuel, tenté avant Galilée l'expérience de la chute comparée de corps de masses inégales et construit un char à voiles filant sur le sable des dunes hollandaises plus vite qu'un cheval au trot, voire au galop...
Évidemment, si on a l'œil, on aura tout de suite compris que cette photo est inversée. La photo véritable est celle-ci, toujours à droite. La comparaison permet tout de suite de voir que c'est dans ce sens que les édifices se voient le plus nettement au lieu de se perdre dans l'étrange brume de la photo renversée ci-dessus. (Cela dit, la photo à l'envers confère à la scène une belle ambiance fantastique.) Avec une pellicule faite pour prendre des photos en plein jour, prendre une photo la nuit exigeait un temps d'exposition assez long, et j'avais sans doute été obligé d'appuyer l'appareil sur la margelle d'un autre pont de pierre afin d'obtenir la stabilité requise pendant la seconde ou deux d'exposition. (Je ne me trimballais certainement pas avec un trépied!) Néanmoins, l'effet obtenu me ravit encore, deux décennies plus tard, à l'envers comme à l'endroit, et sans doute que les aventures de Pétrel à Zodiaque, dans les romans de Laurent McAllister, doivent autant à ma visite de Bruges qu'à ma visite de Venise...Les photos prises de jour à Bruges sont plus ordinaires, en un sens. C'est le mobilier urbain qui était extraordinaire, comme dans le cas du banc public ci-dessus dont les appuis avaient pris la forme de petits dragons. Ou bien, de ces fauteuils de pierre sculptée, dans une cour quelconque, qui semblaient inviter les passants à chevaucher un hippogriffe... (On notera les pattes griffues et les flancs emplumés dans la photo à gauche.) J'en ai profité pour déposer au centre le sac qui me servait pour mes expéditions d'une journée, histoire d'immortaliser un fidèle compagnon, qu'il m'arrive encore d'emporter à l'occasion pour une courte balade. Après tout, j'ai un ami qui emporte dans ses voyages un ourson qu'il introduit dans les photos de ses découvertes au Japon ou ailleurs. (Ce qui peut aussi rappeler le gnome voyageur dans Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, mais sans le report des envies de dépaysement du propriétaire sur l'objet qui lui appartient. Encore que!) Mettons que je n'ai pas pris le pli d'inclure ce sac dans toutes mes photos de voyage, mais je crois qu'il a refait surface une fois ou deux par la suite. Surtout que je l'ai encore...
Sinon, j'ai aussi ramené de Bruges une photo de la statue de Simon Stevin, grand physicien et mathématicien de son temps, né à Bruges, qui avait répandu l'usage des décimales, prouvé l'impossibilité d'un type de mouvement perpétuel, tenté avant Galilée l'expérience de la chute comparée de corps de masses inégales et construit un char à voiles filant sur le sable des dunes hollandaises plus vite qu'un cheval au trot, voire au galop...
Libellés : Photographie, Voyages
Comments:
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Je suis allée consulter l'entrée de Wikipedia sur Simon Stevin, un autre scientifique mal (re-)connu à cause de sa langue d'usage.
J'ai bien aimé son char à voiles.
Michèle
J'ai bien aimé son char à voiles.
Michèle
Cher Jean-Louis,
Je ne sais pas pour toi, mais pour ma part, j'ai visité Bruges, en Belgique...
Quand à assister à «une convention à La Haye», tout le monde sait ce que cache cette expression :-)...
Hugues
Je ne sais pas pour toi, mais pour ma part, j'ai visité Bruges, en Belgique...
Quand à assister à «une convention à La Haye», tout le monde sait ce que cache cette expression :-)...
Hugues
Oui, bien sûr, en Belgique... Mais j'arrivais des Pays-Bas, et toi tu t'y rendais, si je me souviens bien de ton blogue...
Je corrige.
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