2008-06-02
L'Afrique en Europe
Je ne suis jamais allé en Afrique.
Et pourtant, l'an dernier à Nice, contemplant les bras asséchés de l'oued du Paillon, je n'avais pas l'impression que la côte nord de la Méditerranée soit si différente de la côte sud, et que Nice soit si éloignée d'Alger la Blanche. Et le New York Times vient de faire paraître un article en date de demain qui décrit le développement insensé du littoral près de Murcie en Espagne, le réchauffement du climat et le dessèchement du paysage. Le titre de l'article? « Warming Leads to Water Shortage and ‘Africanization’ of Spain »... En juillet 1984, j'étais d'ailleurs en voyage avec la famille dans la région immédiatement au nord de Murcie. Nous séjournions à Gandia, au sud de Valence, mais nous avions aussi visité Elche et Alicante. Pour un jeune Canadien, les paysages étaient formidablement exotiques — et pas seulement parce qu'ils avaient été le théâtre des exploits du Cid! Le soleil ardent, la rocaille, la terre desséchée, la culture en terrasses, les arbres plantés avec précision pour maximiser l'emploi des ressources... tous les éléments du paysage trahissaient un souci de l'eau que l'on ne retrouve pas au Canada et qu'on associe plutôt aux étendues désertiques de l'Afrique ou de certains autres continents. En fait, je dirais que j'ai même du mal à imaginer que le climat ait pu s'assécher davantage et que les fermiers s'inquiètent dorénavant de manquer d'eau, car, en plein juillet, l'aridité dépassait déjà tout ce que je connaissais...Mais si les pluies se raréfient et les puits se tarissent, il est également clair que la folie humaine a sa part de responsabilité. En 1984, déjà, j'avais été frappé par les villas opulentes édifiées au bord de la Méditerranée, à proximité de Benidorm ou ailleurs. (Dans un roman resté inédit, j'avais même logé quelque méchant rescapé du régime nazi dans une villa de la région.) L'article du New York Times illumine les échecs des tentatives de réglementer l'accès à l'eau dans une région aussi aride. Comme dans le sud-ouest des États-Unis, ceux qui veulent jouer au golf trouvent toujours le moyen d'obtenir l'eau nécessaire pour que leurs pelouses soient aussi vertes qu'en Écosse...
Je ne suis jamais allé en Afrique, mais j'ai peut-être vu l'Afrique du futur.
Et pourtant, l'an dernier à Nice, contemplant les bras asséchés de l'oued du Paillon, je n'avais pas l'impression que la côte nord de la Méditerranée soit si différente de la côte sud, et que Nice soit si éloignée d'Alger la Blanche. Et le New York Times vient de faire paraître un article en date de demain qui décrit le développement insensé du littoral près de Murcie en Espagne, le réchauffement du climat et le dessèchement du paysage. Le titre de l'article? « Warming Leads to Water Shortage and ‘Africanization’ of Spain »... En juillet 1984, j'étais d'ailleurs en voyage avec la famille dans la région immédiatement au nord de Murcie. Nous séjournions à Gandia, au sud de Valence, mais nous avions aussi visité Elche et Alicante. Pour un jeune Canadien, les paysages étaient formidablement exotiques — et pas seulement parce qu'ils avaient été le théâtre des exploits du Cid! Le soleil ardent, la rocaille, la terre desséchée, la culture en terrasses, les arbres plantés avec précision pour maximiser l'emploi des ressources... tous les éléments du paysage trahissaient un souci de l'eau que l'on ne retrouve pas au Canada et qu'on associe plutôt aux étendues désertiques de l'Afrique ou de certains autres continents. En fait, je dirais que j'ai même du mal à imaginer que le climat ait pu s'assécher davantage et que les fermiers s'inquiètent dorénavant de manquer d'eau, car, en plein juillet, l'aridité dépassait déjà tout ce que je connaissais...Mais si les pluies se raréfient et les puits se tarissent, il est également clair que la folie humaine a sa part de responsabilité. En 1984, déjà, j'avais été frappé par les villas opulentes édifiées au bord de la Méditerranée, à proximité de Benidorm ou ailleurs. (Dans un roman resté inédit, j'avais même logé quelque méchant rescapé du régime nazi dans une villa de la région.) L'article du New York Times illumine les échecs des tentatives de réglementer l'accès à l'eau dans une région aussi aride. Comme dans le sud-ouest des États-Unis, ceux qui veulent jouer au golf trouvent toujours le moyen d'obtenir l'eau nécessaire pour que leurs pelouses soient aussi vertes qu'en Écosse...
Je ne suis jamais allé en Afrique, mais j'ai peut-être vu l'Afrique du futur.
Libellés : Effet de serre, Environnement, Futurisme