2008-03-18
L'exception québécoise ?
Une certaine intelligentsia québécoise aime rappeler parfois (en bien ou en mal) la singularité de la désaffection québécoise pour l'Église catholique. Mais cet abandon des églises a-t-il été aussi spontané et inexplicable qu'on le laisse parfois entendre? En fait, on a observé une baisse pratiquement comparable chez les Catholiques aux États-Unis dans la foulée de l'encyclique Humana vitae.
Selon Malcolm Potts (Endeavour, 27, 2003), la fréquentation de la messe dominicale aux États-Unis est passée de 71% à 50% chez les Catholiques après Humana vitae, tandis que les femmes catholiques ont adopté l'emploi des contraceptifs dans les mêmes proportions que celles des autres confessions. De 1965 à 1970, selon un article de Westoff et Jones en 1977, la proportion des femmes mariées blanches et catholiques de moins de 45 ans utilisant des moyens contraceptifs passe de 58,5% à 63,2% (et à 76,2% en 1975). Aux mêmes dates, la proportion des mêmes qui n'étaient pas catholiques était de 70%, 69,2% et 79,9%, de sorte qu'en dix ans, le rattrapage est presque complet.
Au Québec, selon Reginald W. Bibby (Sociologie et Sociétés, 22, 1990), la fréquentation de la messe par les Catholiques passe de 85% en 1965 à 40% environ en 1975. Le changement est certes de plus grande amplitude qu'aux États-Unis, mais il est pareillement marqué. En même temps, 90% environ des Catholiques québécois se disaient, en 1975, en faveur de l'avortement si la vie de la femme était en danger et de fournir aux adolescents le désirant de l'information sur le contrôle des naissances. En 1975, 25% environ se prononçaient même en faveur de l'avortement pour les femmes ne voulant pas d'autres enfants. Et, dans la pratique, l'indice synthétique de fécondité pour le Québec accuse une chute de moitié de 1960 à 1970.
À bien y penser, la singularité des Québécois, ce serait peut-être le monolithisme, qui accentua l'unanimité en faveur de la religion avant 1960 tout comme il en exagéra la désaffection après 1970...
Selon Malcolm Potts (Endeavour, 27, 2003), la fréquentation de la messe dominicale aux États-Unis est passée de 71% à 50% chez les Catholiques après Humana vitae, tandis que les femmes catholiques ont adopté l'emploi des contraceptifs dans les mêmes proportions que celles des autres confessions. De 1965 à 1970, selon un article de Westoff et Jones en 1977, la proportion des femmes mariées blanches et catholiques de moins de 45 ans utilisant des moyens contraceptifs passe de 58,5% à 63,2% (et à 76,2% en 1975). Aux mêmes dates, la proportion des mêmes qui n'étaient pas catholiques était de 70%, 69,2% et 79,9%, de sorte qu'en dix ans, le rattrapage est presque complet.
Au Québec, selon Reginald W. Bibby (Sociologie et Sociétés, 22, 1990), la fréquentation de la messe par les Catholiques passe de 85% en 1965 à 40% environ en 1975. Le changement est certes de plus grande amplitude qu'aux États-Unis, mais il est pareillement marqué. En même temps, 90% environ des Catholiques québécois se disaient, en 1975, en faveur de l'avortement si la vie de la femme était en danger et de fournir aux adolescents le désirant de l'information sur le contrôle des naissances. En 1975, 25% environ se prononçaient même en faveur de l'avortement pour les femmes ne voulant pas d'autres enfants. Et, dans la pratique, l'indice synthétique de fécondité pour le Québec accuse une chute de moitié de 1960 à 1970.
À bien y penser, la singularité des Québécois, ce serait peut-être le monolithisme, qui accentua l'unanimité en faveur de la religion avant 1960 tout comme il en exagéra la désaffection après 1970...
Libellés : Politique, Québec, Société