2008-01-01
Le nouveau Toronto
J'ai fêté le Nouvel An, à Toronto, histoire de revoir des amis, de prendre un jour ou deux de vacances... et même de travailler un peu en procédant à des recherches à la Collection Merril. Je me sens chez moi au centre-ville de Toronto, même quand je ne suis pas revenu depuis des années et même quand le paysage urbain s'enrichit de nouveaux édifices (tandis que d'autres disparaissent). La ville est associée pour moi à de nombreux souvenirs festifs et, de fait, même la Tour CN arborait des couleurs saisonnières comme on peut le voir dans la photo ci-contre. Cela faisait d'ailleurs partie non d'un affichage permanent, mais d'un éclairage de circonstance, puisque j'ai vu la tour adopter une autre livrée quelques heures plus tard, avant même que je parte réveillonner chez Sandra (Kah, et non Oh...), dans un quartier associé à quelques souvenirs, puisque j'ai habité un an sur l'avenue Westmount, un peu au sud de la nouvelle demeure de Sandra et de son mari, en arrivant à Toronto. Et ma mère elle-même a habité quelques mois, je crois, dans un immeuble sur Vaughn, pas si loin non plus au sud, elle aussi en arrivant à Toronto. Comme quoi... Chez Sandra, c'est l'occasion de revoir Amanda (qui part à Londres), John et Wendy que je n'avais pas revus ensemble depuis leur départ de Montréal, Don Bassing, les jumeaux Simmons et, en fin de soirée, Allan. Le retour à l'auberge est plus compliqué que prévu. En principe, le service des autobus, trams et trains avait été prolongé gratuitement jusqu'à 4 heures du matin, mais, en arrivant à la station de métro peu après trois heures et demie, je découvre que la dernière rame est passée depuis au moins quelques minutes.
Comme à Montréal, où on tombe facilement sur des échantillons d'art urbain au coin d'une rue, le centre-ville de Toronto cache aussi de nombreux édifices historiques, échantillons d'architecture de toutes les époques et créations éphémères. Ainsi, en traversant l'Université de Toronto, je me suis arrêté un moment pour photographier la forêt ménagée sous un porche de Hart House. Évidemment, l'illusion est produite en disposant quelques troncs sous la voûte du porche, entre deux miroirs placés en face l'un de l'autre. (J'avais imaginé quelque chose de semblable pour l'intérieur d'une station spatiale dans mon roman pour jeunes Le Revenant de Fomalhaut, ce que Jean-Pierre Normand avait magistralement rendu dans son illustration pour la couverture.) L'effet obtenu est intéressant : une longue arcade à mi-chemin entre l'allée forestière et la galerie en pleine rénovation. (Le véritable défi, c'était de prendre la photo sans être au milieu. Il m'a fallu quelques tentatives pour y parvenir...) Mais l'Université de Toronto est encore ce qui change le moins à Toronto; les édifices parfois centenaires ne se laissent pas démolir si facilement et il reste de moins en moins de place pour ajouter de nouveaux pavillons, du moins au centre-ville.
Mais, en poursuivant ma promenade et en empruntant le Philosopher's Walk qui passe par un vallonnement quasi bucolique (et joue un rôle dans The Fionavar Tapestry de Guy Gavriel Kay), j'ai abouti derrière le Musée royal de l'Ontario, à deux pas d'une plaque commémorative à la mémoire des étudiantes de Polytechnique. C'est ainsi que j'ai vu pour la première fois un bout du Cristal Michael Lee-Chin, qui représente la troisième expansion du musée depuis son ouverture en 1914. De par les controverses et commentaires que cette nouvelle aile a suscités, on pourrait le rapprocher de la Pyramide du Louvre de Pei, sauf que le Cristal conçu par Daniel Libeskind embrasse beaucoup plus étroitement les ailes anciennes, projetant un tentacule tétraédrique par-dessus les toits d'une aile plus ancienne. On dirait quelque scène d'un film de science-fiction dans la veine de War of the Worlds...
Mais ce n'était qu'un pseudopode du cristal architectural en question. Vu de la rue, la création de Libeskind est encore plus frappante, quoique l'édifice apparaît plus clairement comme une aile en soi, et non comme un simple parasite extraterrestre de l'ancien musée. (Mais le choix de rattacher clairement le pavillon recouvert de titane aux ailes anciennes reste aussi visible que dérangeant, comme on peut le voir dans la photo ci-dessous, prise au coin de Bloor et University.) Dans la photo à droite, on peut distinguer au fond la file de visiteurs qui attendaient d'entrer pour visiter. La queue était si longue que j'ai tout de suite renoncé à toute intention d'entrer moi-même. Du coup, le Royal Ontario Museum reste un musée que je n'ai pas visité depuis des années (sauf une fois durant mon séjour torontois... pour consulter un ouvrage de la bibliothèque du sous-sol!)D'ailleurs, ce n'est pas le seul musée torontois que je connais mieux de l'extérieur que de l'intérieur. Je suis passé des dizaines de fois devant et derrière l'Art Gallery of Ontario, mais cela fait des années que je ne suis pas entré. Cette fois, j'ai quand même fait un tour dans le quartier, pour voir la rénovation en cours qui, comme quelqu'un l'a peut-être dit, tend à pendre une crinoline à l'ancienne à la façade du musée... Toutefois, à deux pas, il y a un objet architectural encore plus curieux : l'expansion de l'Ontario College of Art & Design, qui date de 2004. Surplombant l'ancien pavillon de l'école ontarienne des arts et du design, cette immense boîte repose sur des piliers inclinés qui ressemblent vaguement à des crayons ou des fusains (des piliers qui sonnent le creux). Là encore, c'est trop fantaisiste pour ressembler à un hangar industriel comme la Grande Bibliothèque de Montréal, mais la forme demeure trop épurée pour ne pas rappeler le genre de bâtiments que l'on peut retrouver en banlieue, dans les zones industrielles... En fin de journée, je suis allé voir Sweeney Todd au cinéma : Johnny Depp, Helena Bonham Carter et Alan Rickman sont au meilleur de leur forme, et la réalisation est impeccable. Cependant, je crois que j'aurais mieux aimé l'humour noir de la chose si Robert Pickton n'avait pas fait les nouvelles l'an dernier au Canada, et un peu dans la même veine, si je puis dire... Malgré tout, un petit congé fort mérité et pas désagréable du tout.(Arbre de Noël érigé dans le square en face du St. Lawrence Center for the Arts.)
Comme à Montréal, où on tombe facilement sur des échantillons d'art urbain au coin d'une rue, le centre-ville de Toronto cache aussi de nombreux édifices historiques, échantillons d'architecture de toutes les époques et créations éphémères. Ainsi, en traversant l'Université de Toronto, je me suis arrêté un moment pour photographier la forêt ménagée sous un porche de Hart House. Évidemment, l'illusion est produite en disposant quelques troncs sous la voûte du porche, entre deux miroirs placés en face l'un de l'autre. (J'avais imaginé quelque chose de semblable pour l'intérieur d'une station spatiale dans mon roman pour jeunes Le Revenant de Fomalhaut, ce que Jean-Pierre Normand avait magistralement rendu dans son illustration pour la couverture.) L'effet obtenu est intéressant : une longue arcade à mi-chemin entre l'allée forestière et la galerie en pleine rénovation. (Le véritable défi, c'était de prendre la photo sans être au milieu. Il m'a fallu quelques tentatives pour y parvenir...) Mais l'Université de Toronto est encore ce qui change le moins à Toronto; les édifices parfois centenaires ne se laissent pas démolir si facilement et il reste de moins en moins de place pour ajouter de nouveaux pavillons, du moins au centre-ville.
Mais, en poursuivant ma promenade et en empruntant le Philosopher's Walk qui passe par un vallonnement quasi bucolique (et joue un rôle dans The Fionavar Tapestry de Guy Gavriel Kay), j'ai abouti derrière le Musée royal de l'Ontario, à deux pas d'une plaque commémorative à la mémoire des étudiantes de Polytechnique. C'est ainsi que j'ai vu pour la première fois un bout du Cristal Michael Lee-Chin, qui représente la troisième expansion du musée depuis son ouverture en 1914. De par les controverses et commentaires que cette nouvelle aile a suscités, on pourrait le rapprocher de la Pyramide du Louvre de Pei, sauf que le Cristal conçu par Daniel Libeskind embrasse beaucoup plus étroitement les ailes anciennes, projetant un tentacule tétraédrique par-dessus les toits d'une aile plus ancienne. On dirait quelque scène d'un film de science-fiction dans la veine de War of the Worlds...
Mais ce n'était qu'un pseudopode du cristal architectural en question. Vu de la rue, la création de Libeskind est encore plus frappante, quoique l'édifice apparaît plus clairement comme une aile en soi, et non comme un simple parasite extraterrestre de l'ancien musée. (Mais le choix de rattacher clairement le pavillon recouvert de titane aux ailes anciennes reste aussi visible que dérangeant, comme on peut le voir dans la photo ci-dessous, prise au coin de Bloor et University.) Dans la photo à droite, on peut distinguer au fond la file de visiteurs qui attendaient d'entrer pour visiter. La queue était si longue que j'ai tout de suite renoncé à toute intention d'entrer moi-même. Du coup, le Royal Ontario Museum reste un musée que je n'ai pas visité depuis des années (sauf une fois durant mon séjour torontois... pour consulter un ouvrage de la bibliothèque du sous-sol!)D'ailleurs, ce n'est pas le seul musée torontois que je connais mieux de l'extérieur que de l'intérieur. Je suis passé des dizaines de fois devant et derrière l'Art Gallery of Ontario, mais cela fait des années que je ne suis pas entré. Cette fois, j'ai quand même fait un tour dans le quartier, pour voir la rénovation en cours qui, comme quelqu'un l'a peut-être dit, tend à pendre une crinoline à l'ancienne à la façade du musée... Toutefois, à deux pas, il y a un objet architectural encore plus curieux : l'expansion de l'Ontario College of Art & Design, qui date de 2004. Surplombant l'ancien pavillon de l'école ontarienne des arts et du design, cette immense boîte repose sur des piliers inclinés qui ressemblent vaguement à des crayons ou des fusains (des piliers qui sonnent le creux). Là encore, c'est trop fantaisiste pour ressembler à un hangar industriel comme la Grande Bibliothèque de Montréal, mais la forme demeure trop épurée pour ne pas rappeler le genre de bâtiments que l'on peut retrouver en banlieue, dans les zones industrielles... En fin de journée, je suis allé voir Sweeney Todd au cinéma : Johnny Depp, Helena Bonham Carter et Alan Rickman sont au meilleur de leur forme, et la réalisation est impeccable. Cependant, je crois que j'aurais mieux aimé l'humour noir de la chose si Robert Pickton n'avait pas fait les nouvelles l'an dernier au Canada, et un peu dans la même veine, si je puis dire... Malgré tout, un petit congé fort mérité et pas désagréable du tout.(Arbre de Noël érigé dans le square en face du St. Lawrence Center for the Arts.)
Libellés : Voyages