2007-05-03
La malédiction du voyageur?
Je voyais passer une réclame hier à TQS, promettant de livrer toutes les nouvelles pertinentes pour le téléspectateur lambda en 15 minutes ou moins. Sans doute parce qu'on peut faire l'économie des nouvelles étrangères pour cette partie de la population à la vie si bien réglée qu'elle ne se rend pas compte à quel point elle mène une existence casanière — malgré le voyage annuel en Floride ou à Venise-en-Québec. Les nouvelles de l'Irak ou de l'Afghanistan lui arrivent d'une autre planète, l'émeuvent, suscitent son découragement... puis sont oubliées.
C'est différent pour le voyageur. Les nouvelles qui concernent des lieux éloignés ne sont jamais insignifiantes, car elles peuvent concerner des gens et des endroits avec lesquels il a un lien plus ou moins concret. L'autre jour, c'était le cas de la tuerie de Virginia Tech, une université que j'avais visitée pour un congrès.
Cette fois, entre deux marathons de correction d'examens, je suivais les nouvelles d'un regard distrait et j'ai tout d'un coup été frappé par les funérailles du jeune Jean-Benoît Beaulieu de Saint-Simon, près de Trois-Pistoles. Cet adolescent de quatorze ans, victime d'une mort absurde et inhumé hier, originaire d'un tout petit village du Bas-du-Fleuve (moins de 500 habitants), j'aurais pu le croiser en mai 2005 quand j'avais visité l'école primaire du lieu en tant qu'écrivain. La bibliothécaire m'avait offert une table et avait annoncé ma visite en espérant (candeur superbe!) que mon nom suffirait à attirer les foules. Disons que j'avais eu tout le temps voulu de faire la conversation aux quelques personnes de passage. Je ne me souviens pas d'un garçon de douze ou treize ans qui se serait arrêté, mais quelques-uns étaient passés sous mon nez pour aller fouiner dans le local de la bibliothèque...
Mais d'une tragédie à l'autre, cela fait un effet curieux de ne pas avoir la même distance que la grande majorité...
C'est différent pour le voyageur. Les nouvelles qui concernent des lieux éloignés ne sont jamais insignifiantes, car elles peuvent concerner des gens et des endroits avec lesquels il a un lien plus ou moins concret. L'autre jour, c'était le cas de la tuerie de Virginia Tech, une université que j'avais visitée pour un congrès.
Cette fois, entre deux marathons de correction d'examens, je suivais les nouvelles d'un regard distrait et j'ai tout d'un coup été frappé par les funérailles du jeune Jean-Benoît Beaulieu de Saint-Simon, près de Trois-Pistoles. Cet adolescent de quatorze ans, victime d'une mort absurde et inhumé hier, originaire d'un tout petit village du Bas-du-Fleuve (moins de 500 habitants), j'aurais pu le croiser en mai 2005 quand j'avais visité l'école primaire du lieu en tant qu'écrivain. La bibliothécaire m'avait offert une table et avait annoncé ma visite en espérant (candeur superbe!) que mon nom suffirait à attirer les foules. Disons que j'avais eu tout le temps voulu de faire la conversation aux quelques personnes de passage. Je ne me souviens pas d'un garçon de douze ou treize ans qui se serait arrêté, mais quelques-uns étaient passés sous mon nez pour aller fouiner dans le local de la bibliothèque...
Mais d'une tragédie à l'autre, cela fait un effet curieux de ne pas avoir la même distance que la grande majorité...
Libellés : Réflexion, Société, Voyages
Comments:
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Welcome to my world...
Cher Jean-Louis, j'ai souvent ce genre de réactions face... aux réactions des gens qui regardent les informations.
Que je pense aux glissements de terrain au Guatemala, à l'éruption volcanique du Tungurahua en Équateur, aux élections de la presque totalité des pays d'amérique latine en 2006 que je suivais avec intérêt (souvent via des sites d'informations étrangers sur Internet) alors que tout mon entourage n'avait même pas idée qu'il y avait des élections, et parfois même ignorait où se trouvaient les pays en question...
Effectivement, voyager rapetisse la planète et rend le voyageur concerné et intéressé à ce qui se passe ailleurs, car il n'a plus l'impression que c'est «ailleurs», puisq'après y être allé, c'est un peu devenu «chez lui».
Hugues
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Cher Jean-Louis, j'ai souvent ce genre de réactions face... aux réactions des gens qui regardent les informations.
Que je pense aux glissements de terrain au Guatemala, à l'éruption volcanique du Tungurahua en Équateur, aux élections de la presque totalité des pays d'amérique latine en 2006 que je suivais avec intérêt (souvent via des sites d'informations étrangers sur Internet) alors que tout mon entourage n'avait même pas idée qu'il y avait des élections, et parfois même ignorait où se trouvaient les pays en question...
Effectivement, voyager rapetisse la planète et rend le voyageur concerné et intéressé à ce qui se passe ailleurs, car il n'a plus l'impression que c'est «ailleurs», puisq'après y être allé, c'est un peu devenu «chez lui».
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