2007-05-08

 

La France qui avance?

Alors, que penser de la victoire de Sarkozy en fin de semaine? Est-ce le triomphe de la peur, des vieux baby-boomers et des machistes? Est-ce l'enterrement des idées de 1968, le début des réformes et le retour au mouvement? Comme toujours, les politiques d'archivage des journaux et périodiques français m'empêchent de les citer, au risque de générer des liens trop rapidement périmés, alors je citerai un point de vue britannique sur le sujet. Il n'est bien sûr pas le seul francophile de la planète à trouver beaucoup plus de vertus au modèle français que les Français eux-mêmes, mais on sent qu'il cherche un peu trop à se convaincre que la France ne changera pas. (Le même scepticisme s'exprime au Canada.) Pourtant, un Français sur deux n'a-t-il pas voté pour le changement sarkozyste? Sauf qu'il est loin d'être clair en quoi consistera ce vent de changement. Les anciennes valeurs (de droite?) d'avant 1968, portées par la religion et les grands groupes industriels (comme PSA Peugeot Citroën... ou Bolloré qui sait choyer le petit Nicolas), tiennent parfaitement dans la photo... à droite (prise à Dole en avril 1995), mais on voit difficilement comment elles pourraient accoucher d'une France nouvelle. On a pu lire dans Le Figaro qu'il serait « audacieux » d'instaurer le service minimum dans certains secteurs en cas de grève, alors qu'au Québec, paradis de la syndicalisation (40,5% des travailleurs, contre moins de 10% en France), le Conseil des services essentiels peut imposer un service minimum en cas de grève dans les transports en commun, par exemple. Ce fut le cas en 2003 et cela pourrait se reproduire ce mois-ci. Si cette promesse effarouche à ce point, on peut dire que les esprits restent en France très loin du libéralisme en vigueur ailleurs!

Sarkozy a aussi prôné l'intégration des Français issus de l'immigration, tout en promettant de réprimer l'incivilité, voire de mettre fin aux flux migratoires... Certains pans de la société française commenceront-ils à refléter sa véritable couleur? Si cela commence au sommet, gageons qu'une partie de l'électorat de Sarkozy ne suivra pas. Mais, pour l'instant, Sarkozy s'est donné beaucoup de marge. Il en a assez pour bouger, il en a aussi assez pour reculer. (Et pas nécessairement sur ce qui justifierait des reculs.)

Libellés : ,


Comments:
Oui, on va voir, mais, à mon avis, rien ne va changer...
 
Publier un commentaire

<< Home

This page is powered by Blogger. Isn't yours?