2006-11-12
Le chemin du retour
Je n'aurai pas eu le temps de prendre des photos autrement que par la fenêtre de ma chambre d'hôtel...
C'est sans doute la marque du succès de ce congrès annuel de la SLSA. Le programme était intéressant et les participants encore plus. Même en ce dernier jour à New York, j'ai opté pour le programme du congrès plutôt que pour les musées. Je me suis donc rendu au Deutsches Haus dans l'espoir d'entendre Todd Avery parler de la nanotechnologie dans la littérature et dans l'enseignement de la littérature, en particulier dans le contexte des deux cultures de C. P. Snow. Malheureusement, il avait fait faux bond au congrès.
Je me suis donc rabattu sur une séance intitulée « The Politics of Posthuman Becomings », avec pour espoir d'entendre Maria Aline Ferreira du Portugal sur le sujet des mythes de création dans Atwood (Oryx and Crake) et Houellebecq (La possibilité d'une île). Le tout a commencé sous les meilleurs auspices, Jennifer Rose White livrant une communication fascinante sur le roman Solar Storms de l'écrivaine étatsunienne autochtone Linda Hogan. Le roman combine la quête plus personnelle d'une jeune autochtone et la crise de la Baie James. White a fait ressortir la volonté d'adopter une vision plus évolutionniste de l'identité autochtone que strictement défensive des anciennes traditions...
Une définition lancée en passant : la posthumanité voit l'émergence remplacer la téléologie. Une réflexion inspirée par cette communication : la critique de gauche aux États-Unis rejette l'idée de l'individu libéral et universel, mais c'est peut-être parce que ceux qui incarnent cet idéal aux États-Unis, les hommes et les femmes les plus privilégiés, comptent parmi les citoyens de ce monde les moins détachés de leurs racines nationales...
Toutefois, la communication de Ferreira a été abrégée faute de temps. Elle a tout juste eu le temps de parler d'Atwood et d'invoquer Sloterdijk, puis Hayles, pour qui la post-humanité n'est pas la fin de l'humanité, mais la fin de la conception d'une humanité composée d'agents autonomes. Sa communication semblait suggérer que chez Atwood et Houellebecq, la fin de l'humanisme se traduit par une bestialisation des humains, conformément au diagnostic posé par Sloterdijk. Or, c'est bel et bien cette voie qu'empruntent ces deux auteurs... (N'empêche que je me demande toujours à quel point ces deux auteurs riches, choyés et célébrés ne sont pas à ce point coupés du reste de l'humanité qu'ils sont enclins à voir leurs congénères comme bien plus bêtes qu'eux?)
Je suis parti après la communication de Deboleena Roy, une biologiste californienne qui pratique le subcloning et qui demandait si les féministes devraient cloner. Et qui, au terme de nombreux détours et de citations lues in extenso, concluait qu'il fallait pouvoir poser cette question. Et la réponse, nom d'une Déesse?
Pour une fois, peut-être même la première dans les annales de mes voyages, je suis non seulement arrivé en avance au terminus des autobus, mais j'ai aussi attrapé le bus précédent, d'où une heure d'avance au départ... Et seulement un quart d'heure d'avance à l'arrivée, en raison des retards accumulés en chemin et à la frontière. La prochaine fois, j'arriverai à la dernière minute, comme d'hab!
En 2007, le congrès de la SLSA aura lieu à Portland (Maine). Un des invités d'honneur sera Brian Massumi, de l'Université de Montréal...
C'est sans doute la marque du succès de ce congrès annuel de la SLSA. Le programme était intéressant et les participants encore plus. Même en ce dernier jour à New York, j'ai opté pour le programme du congrès plutôt que pour les musées. Je me suis donc rendu au Deutsches Haus dans l'espoir d'entendre Todd Avery parler de la nanotechnologie dans la littérature et dans l'enseignement de la littérature, en particulier dans le contexte des deux cultures de C. P. Snow. Malheureusement, il avait fait faux bond au congrès.
Je me suis donc rabattu sur une séance intitulée « The Politics of Posthuman Becomings », avec pour espoir d'entendre Maria Aline Ferreira du Portugal sur le sujet des mythes de création dans Atwood (Oryx and Crake) et Houellebecq (La possibilité d'une île). Le tout a commencé sous les meilleurs auspices, Jennifer Rose White livrant une communication fascinante sur le roman Solar Storms de l'écrivaine étatsunienne autochtone Linda Hogan. Le roman combine la quête plus personnelle d'une jeune autochtone et la crise de la Baie James. White a fait ressortir la volonté d'adopter une vision plus évolutionniste de l'identité autochtone que strictement défensive des anciennes traditions...
Une définition lancée en passant : la posthumanité voit l'émergence remplacer la téléologie. Une réflexion inspirée par cette communication : la critique de gauche aux États-Unis rejette l'idée de l'individu libéral et universel, mais c'est peut-être parce que ceux qui incarnent cet idéal aux États-Unis, les hommes et les femmes les plus privilégiés, comptent parmi les citoyens de ce monde les moins détachés de leurs racines nationales...
Toutefois, la communication de Ferreira a été abrégée faute de temps. Elle a tout juste eu le temps de parler d'Atwood et d'invoquer Sloterdijk, puis Hayles, pour qui la post-humanité n'est pas la fin de l'humanité, mais la fin de la conception d'une humanité composée d'agents autonomes. Sa communication semblait suggérer que chez Atwood et Houellebecq, la fin de l'humanisme se traduit par une bestialisation des humains, conformément au diagnostic posé par Sloterdijk. Or, c'est bel et bien cette voie qu'empruntent ces deux auteurs... (N'empêche que je me demande toujours à quel point ces deux auteurs riches, choyés et célébrés ne sont pas à ce point coupés du reste de l'humanité qu'ils sont enclins à voir leurs congénères comme bien plus bêtes qu'eux?)
Je suis parti après la communication de Deboleena Roy, une biologiste californienne qui pratique le subcloning et qui demandait si les féministes devraient cloner. Et qui, au terme de nombreux détours et de citations lues in extenso, concluait qu'il fallait pouvoir poser cette question. Et la réponse, nom d'une Déesse?
Pour une fois, peut-être même la première dans les annales de mes voyages, je suis non seulement arrivé en avance au terminus des autobus, mais j'ai aussi attrapé le bus précédent, d'où une heure d'avance au départ... Et seulement un quart d'heure d'avance à l'arrivée, en raison des retards accumulés en chemin et à la frontière. La prochaine fois, j'arriverai à la dernière minute, comme d'hab!
En 2007, le congrès de la SLSA aura lieu à Portland (Maine). Un des invités d'honneur sera Brian Massumi, de l'Université de Montréal...
Comments:
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Bonjour mr. Trudel,
je ne sais pas si vous jetez régulièrement un coup d'oeil sur les commentaires qui sont écrits sur votre blog - j'espère que oui... En fait, j'aurais aimer communiquer avec vous par e-mail, si possible...
Je vous laisse mon adresse, et j'espère que vous me donnerez des nouvelles bientôt!
gustave13_@hotmail.com
Merci!
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