2006-05-09

 

Québec, république des illusions, et la SFCF

Dans La Presse d'aujourd'hui (et dans plusieurs autres journaux du consortium), on signalait l'échec de nombreux candidats à l'examen d'entrée au baccalauréat d'enseignement primaire dans la section des mathématiques. Le journal fournit un échantillon des questions de cet examen et cela ne semble pourtant pas sorcier. Certes, je m'étonne un peu que la commutativité soit quelque chose qu'un enseignant du primaire doive absolument savoir et la question des quadrilatères particuliers ou non me semble relever d'une codification purement verbale qui présente essentiellement le même intérêt que le libellé exact de la règle du hors-jeu au hockey. Mais admettons que cela forme l'esprit de nos jeunes...

Il est plus inquiétant d'apprendre, ou plutôt de se faire rappeler, qu'il n'est pas nécessaire de réussir des cours de mathématiques ou de sciences pour décrocher le diplôme québécois d'études secondaires. Depuis 1981, il suffit d'avoir réussi le cours de français de la cinquième secondaire, ainsi que l'anglais et l'histoire de la quatrième secondaire. Qu'est-ce que cela signifie pour les choix de cours des étudiants? On a souvent vanté les succès des élèves québécois en mathématiques, en sciences et en lecture dans les comparaisons internationales, mais les élèves de 15-16 ans sont déjà au secondaire. Suivent-ils les cours de maths et de sciences? Ceux qui ne les suivent pas apparaissent-ils dans les statistiques en question? Ou ont-ils carrément décroché? La performance apparemment plus que satisfaisante des élèves québécois est-elle en fait surestimée en raison de ces absences?

En 2010, suite à la réforme engagée depuis quelques années, il faudra avoir réussi le français, l'anglais et le cours d'éthique ou d'éducation physique de la cinquième secondaire, en plus des maths, des sciences, des arts et de l'histoire de la quatrième secondaire.

Ce nouveau diplôme ne suffira pas pour l'entrée au niveau collégial, toutefois. Depuis 1997, les cégeps exigent en outre la réussite des sciences de la quatrième secondaire et des maths enrichies de la quatrième secondaire ou des maths ordinaires de la cinquième secondaire.

Le diplôme d'études secondaires en Ontario n'est pas nécessairement plus exigeant, encore que les comparaisons soient toujours compliquées par l'existence au Québec du palier collégial entre le secondaire et l'université. Mais j'avoue que je continue à me demander si la gestion de l'enseignement des sciences et des mathématiques au secondaire québécois pourrait expliquer l'accueil toujours difficile de la science-fiction au Québec. Les cours sont-ils trop ardus et trop théoriques, encourageant le décrochage? Sont-ils au contraire trop facilement écartés du cursus, favorisant ainsi la constitution de deux cultures distinctes?

On y réfléchira au prochain congrès Boréal, peut-être.

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