2006-05-16

 

L'autoroute, la nuit

La dernière fois que j'ai pris un autobus qui a eu le mauvais goût de tomber en panne au milieu de nulle part, c'était sur une autoroute espagnole, entre Barcelone et Madrid.

La nuit, la 40 près de Rigaud ne ressemble guère au bas-côté d'une carretera écrasée de soleil, dans une campagne aride.

En Espagne, je voyageais à bord d'un autobus d'une compagnie britannique pour backpackers. Ni le chauffeur (écossais) ni le guide (anglais) ne connaissaient beaucoup l'espagnol. Pendant que le chauffeur fourrageait en vain sous l'autobus immobilisé, j'avais gravi le talus surplombant l'accotement pour lire le numéro d'El País que j'avais acheté sur les Ramblas de Barcelone, après une nuit passée dans un hôtel pour, euh, marins. Quand des policiers à moto de la Guardia Civil s'étaient pointés, j'étais descendu pour assister à la conversation, mais il n'avait pas fallu longtemps pour que je sois bombardé interprète. Mon espagnol plutôt insuffisant était malgré tout supérieur à la version plus qu'approximative des deux Britanniques.

La nuit dernière, pas de problème de langue, mais le chauffeur de l'autobus a dû prendre langue avec la permanence de Calgary parce que les bureaux d'Ottawa et de Montréal ne répondaient pas. Et avec son propre téléphone portable puisque celui de la compagnie à bord de l'autobus était aussi mort que le moteur du véhicule.

Somme toute, le contretemps espagnol avait sans doute duré plus longtemps que l'incident de cette nuit. Les hommes de la Guardia avaient fait venir un autobus pour transporter les passagers jusqu'à la prochaine halte routière et j'avais une fois de plus servi de truchement pour aider le guide de la compagnie. Après un rafistolage sommaire, l'autobus avait réussi à rallier un garage dans un village voisin pour une réparation définitive. J'avais admiré les manœuvres délicates du mastodonte dans les rues étroites du pueblo...

Même s'il a fallu un coup de fil de Calgary pour réveiller quelqu'un à Ottawa ou Montréal, un autobus est finalement arrivé aux portes de Rigard pour repartir (à toute vitesse) pour Ottawa avec les treize passagers en provenance de Montréal. Hier soir, j'ai raté l'épisode de La Chambre No 13 rédigé par Patrick Senécal, mais j'ai peut-être vécu ma propre version à la place...

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