2006-04-12

 

Une solution italienne pour la France

Si la France du « no future » nuit à l'image de marque et à la réputation de l'Europe entière, occultant les performances sociales et économiques des pays nordiques ou alpins (Suisse, Pays-Bas, Suède, etc.), il existe peut-être une solution.

(Rappelons que même si le rapport sur la compétitivité internationale du Forum économique de Davos classe les États-Unis au deuxième rang et la France au trentième, ce sont des pays européens, alpins ou nordiques, comme la Finlande, la Suède, le Danemark, l'Islande, la Suisse, la Norvège ou les Pays-Bas que l'on retrouve avant d'arriver au Royaume-Uni si souvent cité en exemple en France...)

Cette solution aurait été trouvée par Berlusconi, si si... On se souviendra que, soucieux de se donner toutes les chances de remporter l'élection italienne, Il Cavaliere avait réaménagé le système électoral de son pays. Entre autres mesures, son gouvernement a étendu le droit de vote à des étrangers d'origine italienne... Le ministre des Italiens du monde, Mirko Tremaglia, plus ou moins ouvertement partisan du fascisme de Mussolini, aurait défini ces nouveaux votants « italiens » comme toute personne issue d'une lignée directe (de trois générations ou moins?) remontant à un homme né en Italie. Il devenait donc possible d'acquérir la citoyenneté italienne si on descendait d'un arrière-grand-père italien — et de rendre rétrospectivement la citoyenneté italienne (de manière posthume ou non) à un grand-parent ou parent né à l'étranger.

Ainsi, des milliers de Canadiens qui, souvent, ne parlaient pas italien ou n'avaient jamais visité l'Italie auraient contribué à la défaite de Berlusconi, car le district électoral italien de l'Amérique du Nord et Centrale a élu un sénateur de la coalition de Prodi... (L'article du Globe and Mail ici ne donne pas des chiffres très lisibles, mais le résultat semble acquis puisque Prodi dispose de la majorité des sièges des Italiens de l'étranger.)

Imaginons maintenant que la France adopte une solution semblable, mais en poussant les choses un peu plus loin. En ce moment, les Français de l'étranger doivent avoir un parent français pour réclamer la citoyenneté française. Mais imaginons un peu que la France étende un tel processus de naturalisation a posteriori non pas sur trois générations mais sur une dizaine de générations si les preuves sont disponibles...

Une définition semblable de l'électeur permettrait ipso facto à quelques millions de Canadiens de réclamer le droit de vote en France. Les Canadiens-français sont souvent aussi friands de généalogies que les hobbits de Tolkien et de nombreuses familles disposent de généalogies qui leur permettent de remonter jusqu'à telle ou telle fermette en France. Je ne saurais dire pour qui ces nouveaux électeurs français voteraient, mais une chose est sûre, la dynamique électorale et politique hexagonale serait complètement bouleversée! À tout le moins, ces nouveaux électeurs pourraient jouer le même rôle d'arbitre que les Italo-Canadiens.

Est-ce que ce serait une bonne idée? Cela se discute...

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