2006-04-27

 

De la lecture pour le voyage

En prenant l'autobus à Ottawa, le voyageur n'a pas à craindre qu'il manquera de lecture...Comme on peut le voir ci-dessus, il trouvera de la lecture avant de partir de la gare routière. Le plus surprenant, sans doute, dans cet alignement de distributrices de journaux, c'est la forte présence de journaux gratuits, et l'absence de journaux francophones, mais aussi de journaux nationaux comme The Globe and Mail ou The National Post. Ces derniers (tant les journaux nationaux que les francophones) doivent être achetés à l'intérieur du terminus, dont la boutique offre une sélection additionnelle de journaux, de revues et de livres.

La région de la capitale canadienne compte de nombreux diplômés universitaires. Dans la catégorie des Canadiens nés au Canada, cette partie de la population représente une fraction plus grande que dans les autres grandes villes canadiennes. Les chiffres indiquent d'ailleurs que les Canadiens d'origine étrangère sont extrêmement nombreux à détenir un diplome universitaire. Il n'y a donc rien d'étonnant à observer qu'il existe malgré tout un public nombreux pour la lecture de journaux, en dépit de tout ce qu'on dit sur la baisse de la lecture.

Évidemment, on trouve à Paris des kiosquiers qui offrent encore plus de journaux, mais eux aussi sont concurrencés par les journaux gratuits. Les villes canadiennes n'ont pas vraiment de kiosquiers — le climat n'aide pas, surtout l'hiver. Les journaux sont plutôt vendus dans les tabagies, les dépanneurs, les librairies, à la rigueur des maisons de la presse dans les plus grandes villes. Au centre-ville de Toronto, on trouve quelques vendeurs ou revendeurs opérant dans la rue, mais en comptant sur des installations de fortune. Ailleurs au pays, il sera plus rare de trouver la même densité de clients potentiels.

Il reste que ces distributions parfois quotidiennes de produits dérivés d'arbres représentent un gaspillage effarant de ressources quand on songe non seulement aux arbres, mais à l'énergie que leur transformation en papier a nécessité. L'arrivée du papier électronique représentera peut-être une solution pour les amateurs de journaux plus écologiques... Dans Le Ressuscité de l'Atlantide, paru en feuilleton dans la revue imagine... en 1985-1987, j'appelais ce concept un écran-éponge. Il en était question dans cet extrait de la version parue en 1994:

«Elle se leva et soutira un grand rectangle d'un matériau luisant à une machine encastrée dans une batterie de machines semblables dont Juan ne pouvait deviner les fonctions.

Thomasina lui tendit l'objet et dit:

— Voilà le journal, sur écran-éponge. Sais-tu lire?

Juan hocha la tête; il avait su déchiffrer les slogans qui ornaient les murs de la station de super-L. Il examina les deux cercles miroitants en haut de la page. Des caractères noirs se mirent à apparaître sur la surface blanche et flexible. Le titre se détacha tout en bas : Tiempos de Chicago.»

Nous y sommes presque, non?

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Comments:
Je lis de plus en plus de eBook mais pas du tout de journaux. Pour les informations, je préfère lire des blogues ou encore les sites de nouvelles sur Internet. Comme quoi on n'a pas à attendre la venue du papier électronique pour économiser du papier. Un agenda électronique -- quoique 200 fois plus épais qu'une feuille de papier -- rempli bien la tâche et vous permet entre autres de trimbaler avec vous une vingtaines de livres en tous temps. Je lirais plus de livres électroniques s'ils étaient plus abordables et moins restrictifs. Je justifie mal que n'importe quel livre électronique soit plus dispendieux que 10$, peu importe le prix du livre physique, et je ne peux pas prêter le livre électronique à un ami. Si le média est plus restrictif, il doit aussi être moins dispendieux.
 
En-ligne, les meilleurs commentateurs et parfois les meilleurs dossiers journalistiques sont de plus en plus réservés aux usagers payants(à moins de contourner...). Les journaux sur papier sont encore moins chers dans la mesure où on peut choisir ceux qu'on veut lire. Mais je consomme aussi beaucoup de nouvelles sur internet, sans me couper toutefois de ce qui paraît ailleurs. Quant aux livres électroniques, ils exigent encore un investissement trop important en capital (même si le coût étalé dans le temps est compétitif).
 
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