2006-01-31

 

Modifier le mode de scrutin au Québec

Comme de nombreux Québécois, j'ai reçu dans ma boîte aux lettres le dépliant de la Commission spéciale sur la Loi électorale, chargée de se pencher sur l'avant-projet de loi qui remplacerait la loi électorale actuelle au Québec. Depuis le 24 janvier, la Commission tient des audiences dans seize villes du Québec. Il s'agit d'entendre la population sur les questions suivantes :

— le choix du scrutin uninominal à un tour ou d'un autre mode de scrution, dont un mode de scrutin proportionnel;

— l'adoption de mesures particulières pour encourager l'élection des femmes, des autochtones ou des membres des communautés ethnoculturelles à l'Assemblée nationale;

— des réformes de la tenue des élections (vote par anticipation prolongé, vote par correspondance pour tous, révision facilitée de la liste électorale, vote au bureau du directeur de scrutin, élections à date fixe, vote électronique, jour du vote).

J'ai déjà exprimé plusieurs fois des avis sur la représentation proportionnelle ou la façon de tenir des élections. Maintenant, c'est au tour de tout le monde de s'exprimer. Et ne nous trompons pas sur l'importance des enjeux, ils pourraient être déterminants... Le site de la Commission offre, outre un calendrier des séances publiques, un formulaire de consultation interactif et relativement bref, un questionnaire de réflexion déjà plus costaud (.PDF) et aussi un cahier d'information (.PDF).

On peut en penser ce qu'on voudra, mais personne ne pourra se plaindre de ne pas être en mesure de s'exprimer...

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Comments:
En ouvrant les liens que tu proposes, je suis resté littéralement sans voix... Ce qui n'a pas une grande importance au vu du sujet abordé car en tant que français, ma voix importe peu dans le scrutin québecois. Et puis je peux encore m'exprimer par clavier.

Pourquoi sans voix ? Parce que j'ai honte de voir dans quelles conditions se passent les débats publics en France, en comparaison de cette consultation populaire au Quebec. Chapeau, c'est exemplaire.
J'ai particulièrement aimé la page 19 du cahier d'information, qui relate différentes tendances de scrutin ailleurs dans le monde. Les diktats de nos tristes Ministres de l'Intérieur ne risquent pas de figurer dans cette page.

Seul critique, mais peut-être suis-je trop influencé par la paranoïa de la fraude électorale : le court formulaire de consultation en ligne est-il "pisté" ? Je ne m'amuserai certainement pas à essayer, mais qui m'empêche d'en remplir 50 avec des noms et adresses bidons ou usurpés ?

En tout cas merci de m'avoir laissé prendre une leçon de démocratie. A l'occasion, je dirigerai quelques amis vers ton blog et ce billet pour être sûr qu'ils me croient !
 
Évidemment, il ne faut pas croire qu'on procède ainsi pour toutes les lois au Québec ou au Canada. Mais pour une loi qui modifierait un mode de scrutin pratiqué au pays depuis avant la proclamation de la Première République française (et dont les racines remontent plus loin encore en Angleterre), on fait un effort de plus.

Le Québec vit encore à l'heure du grand virage démocratique et consultatif des années 70. J'ai parfois des doutes sur l'intérêt de la consultation à outrance, car les séances publiques apparaissent souvent comme inutiles et trop facilement ignorées par les parlementaires... Mais tu me rappelles à bon droit que d'autres pays versent peut-être dans l'excès contraire!

En ce qui concerne les risques de fraude, je suppose que l'exigence d'un nom et d'une adresse permet en principe certaines vérifications minimales, de nature à décourager un fraudeur.
 
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