2005-12-20

 

Souvenirs de Nantes

Saviez-vous qu'on peut marcher de l'Agence spatiale canadienne au Terminus Longueuil du métro de Montréal en deux heures et quart environ? Moi non plus. Mais disons que les températures négatives et les trottoirs encore encombrés par les vestiges de la bordée de vendredi corsaient un peu le niveau de difficulté.

Plus ou moins à droite, vous avez deux personnages incontournables de la SF internationale, soit l'auteur français Jean-Claude Dunyach (à gauche) et l'auteur brésilien Roberto Causo (à droite). Cette photo a été prise lors des Utopiales 2002 à Nantes. Je me suis dit que, pour ceux et celles qui regretteraient de n'être pas allés à Nantes cette année, je pouvais ressortir mes photos de l'époque.

J'avais été traité royalement à Nantes, cette année-là, et j'en garde un excellent souvenir. À en juger par les quelques commentaires des invités canadiens de 2005, l'expérience reste relativement semblable. J'y avais croisé de nombreux auteurs de partout au monde, dont l'Italien Valerio Evangelisti qu'on voit dans la photo ci-dessous, accoudé à une machine à écrire mutante qui pourrait sortir de Naked Lunch mais qui pourrait aussi être le travail de Giger ou d'un émule.

En 2002, les Utopiales avaient pris fin lors d'un authentique banquet digne des fastes de Lucullus dans l'ancienne biscuiterie LU, devenue un haut lieu de l'animation culturelle à Nantes sous le nom de Lieu Unique... Les biscuits LU existent toujours, et la pérennité de leur popularité saute aux yeux quand on découvre le décor particulièrement orné de l'ancienne biscuiterie nantaise. En sus d'une librairie et d'une scène, le Lieu Unique dispose d'un espace pour la restauration qui avait accueilli les heureux élus des Utopiales en 2002 sous des voûtes de pierre, si je me souviens bien, à deux pas de ces bras fluviaux qui sont tout ce qu'il reste en apparence des anciens cours d'eau (comme l'Erdre) qui traversaient la ville de Nantes. Au temps de Jules Verne, par exemple...

(À gauche, ma photo illustre l'ornementation poussée d'un angle de la biscuiterie LU.)

Même si j'ai passé certains étés de mon enfance en France, je ne conserve pas un souvenir particulier des biscuits LU (lancés par Louis Lefèvre-Utile vers 1846). Les biscuits véritablement caractéristiques pour moi de ces séjours français, c'étaient plutôt les "Choco BN" de la Biscuiterie Nantaise. Infects, dans une certaine mesure, car trop secs et insuffisamment chocolatés malgré leur nom, mais tout à fait singuliers. Dans mon souvenir, ils sont associés à des moments privilégiés avec des membres de la famille — mère, grand-mère, etc. — même si je n'avais jamais compris à cette époque que BN signifiait Biscuiterie Nantaise et que, sans doute, ces biscuits étaient aussi pour elles un lien avec Nantes, que l'on peut considérer comme un lieu d'origine de cette branche de la famille... Ces "Choco BN" évoquent maintenant des haltes et des pauses impromptues dans tel ou tel endroit sur les itinéraires touristiques. Dans un parc, aux portes d'un monument romain, à deux pas d'une cathédrale... ou encore sur le bord de la route, sous le soleil de plomb de la mi-juillet. Mon équivalent de la madeleine de Proust.

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