2007-05-06
Longue hésitation
J'ai longtemps balancé avant de choisir. Il m'était possible de pencher de part et d'autre, en particulier si je prenais pour principe que les politiciens mentent souvent et remplissent rarement leurs promesses. Ou, plus précisément, comblent rarement les attentes de leurs partisans. Il était parfaitement possible de se dire que les politiciens de droite sont rarement des réformistes : ils défont plus souvent qu'ils ne font. Par conséquent, Sarkozy n'était pas nécessairement le meilleur candidat pour réformer la France (qu'on juge qu'elle en ait besoin ou non), ou même le plus susceptible de le faire. Sa famille politique a trop de clients puissants pour qu'il ait la même marge de manœuvre qu'un politicien de gauche qui peut plus facilement trahir ses commettants parce qu'ils ont un pouvoir de nuisance mais pas toujours un pouvoir d'influence. Dans un sens ou dans l'autre, les politiciens de gauche des pays occidentaux ont été nettement plus actifs au pouvoir ces dernières décennies que leurs collègues de droite. Que l'on songe à Clinton aux États-Unis ou à Chrétien au Canada, et même à Schroeder en Allemagne...
Je suis donc allé voter à contrecœur. Sans enthousiasme, mais sans peur aussi. Si on voit mieux de loin les faiblesses de la France, on voit bien aussi ses forces. C'est lorsque la France se mesure à l'aune de l'arrogance gaullienne qu'elle peut se désoler, mais elle peut se consoler en comparant : elle reste un des pays les plus choyés du monde. Heureux, ce serait autre chose : les Français sont si râleurs qu'ils sont plus critiques de leur pays que la plupart de leurs voisins le sont de la France, et qu'ils sont plus critiques des États-Unis que ces Amerloques qui passent pour si francophobes le sont de la France, selon ce sondage récent (.PDF) et cet autre sondage.
Du coup, on peut ne pas éprouver le besoin d'un sauveur politique, ou s'inquiéter de ce qui arrivera après l'élection d'un candidat ou l'autre. Les appels parus çà et là ne m'ont pas trop ému. Certains arrivent un peu tard pour réclamer l'union sacrée contre Sarkozy et on se demande si les signataires ont vraiment voté, au premier tour, pour le candidat le plus susceptible de l'emporter contre Sarkozy...
Sauf que chacun se présente comme celui qui nous sauvera de l’autre.
Je suis donc allé voter à contrecœur. Sans enthousiasme, mais sans peur aussi. Si on voit mieux de loin les faiblesses de la France, on voit bien aussi ses forces. C'est lorsque la France se mesure à l'aune de l'arrogance gaullienne qu'elle peut se désoler, mais elle peut se consoler en comparant : elle reste un des pays les plus choyés du monde. Heureux, ce serait autre chose : les Français sont si râleurs qu'ils sont plus critiques de leur pays que la plupart de leurs voisins le sont de la France, et qu'ils sont plus critiques des États-Unis que ces Amerloques qui passent pour si francophobes le sont de la France, selon ce sondage récent (.PDF) et cet autre sondage.
Du coup, on peut ne pas éprouver le besoin d'un sauveur politique, ou s'inquiéter de ce qui arrivera après l'élection d'un candidat ou l'autre. Les appels parus çà et là ne m'ont pas trop ému. Certains arrivent un peu tard pour réclamer l'union sacrée contre Sarkozy et on se demande si les signataires ont vraiment voté, au premier tour, pour le candidat le plus susceptible de l'emporter contre Sarkozy...
Sauf que chacun se présente comme celui qui nous sauvera de l’autre.