2019-09-21

 

Classe de maître (5-6 octobre) : Horaire préliminaire

Encore aujourd'hui, les auteurs de science-fiction se font parfois poser la question de la genèse ou de l'origine de leurs idées.  Où les trouvent-ils?  Comment les transforment-ils en histoire?  De nos jours, l'art de raconter une histoire est connu de tous, ou devrait l'être.  Les sources ne manquent pas, en tout cas.  Il est certes possible de perfectionner cet art tout au long d'une carrière littéraire, mais ce n'est pas si difficile de mettre le pied à l'étrier.  Beaucoup d'auteurs s'arrêtent d'écrire après avoir signé un livre ou deux, soit parce qu'ils avaient couché sur papier tout ce qu'ils avaient à dire, soit parce qu'ils se rendent compte que le véritable défi, c'est de trouver des idées.

De fait, à en juger par la production hollywoodienne, le problème n'est pas limité aux écrivains.  Évidemment, quand un film coûte des millions de dollars, il est tentant de recycler des idées familières ou de prolonger ad infinitum les aventures de personnages déjà connus du public.  Proposer du neuf, c'est risqué.

En science-fiction, il existe plusieurs sources d'idées.  D'abord, il est parfaitement possible de s'inspirer de ce qui a déjà été fait, de combiner des histoires distinctes (le principe du mash-up) et d'introduire des variantes pour créer quelque chose d'inédit.  Selon un principe similaire, la transposition est un procédé valable : à certains égards, la série Babylon 5 transposait le Seigneur des anneaux dans un cadre science-fictif tout comme Isaac Asimov avait transféré dans Caves of Steel les bases d'une histoire de détective dans un futur science-fictif.  La science-fiction classique appliquait aussi le procédé de l'extrapolation (« Et si...») qui consiste à extrapoler, de manière plus ou moins déductive, les conséquences d'une nouveauté (scientifique, technique, sociale, politique) dans un cadre familier.  La nature de ce novum varie, car il peut s'agir d'une inspiration spontanée ou d'un emprunt à des innovations techniques ou découvertes scientifiques récentes.

L'idéation en science-fiction est parfois dépréciée.  En apparence, il n'est pas si difficile de générer des idées ou des canevas initiaux pour des histoires plus ou moins longues, comme le faisait la personne responsable de ce Tumblr apparemment arrêté en 2014.  Les idées sont partout, mais l'écrivain de science-fiction doit (i) les trouver suffisamment intéressantes pour commencer et terminer une histoire, (ii) les rendre intéressantes pour ses lecteurs, et (iii) savoir comment les intégrer à l'histoire pour que la résolution de l'intrigue en dépende ainsi que le sort des personnages.

Si le thème de cette classe de maître est l'idéation, elle ne se limitera pas à la recherche d'idées, car la manière de les exploiter compte aussi.  Voici l'horaire préliminaire :

Horaire préliminaire

 (i) samedi matin (10 h – 12 h) : conférence de l’auteur sur l’idéation en science-fiction en prenant des exemples connus, récents et moins récents;

 (ii) samedi après-midi (13 h – 14 h 55) : exercice d’idéation à partir de contraintes tirées au hasard (technologies actuelles ou proches) dans la veine de la série Black Mirror

 (iii) samedi après-midi (15 h 05 – 17 h) : partage des ébauches et tours de table

 (iv) dimanche matin (10 h – 12 h) : conférence de l’auteur sur l’idéation en science-fiction en prenant des exemples dans ses propres textes, publiés ou en cours d’écriture, ainsi que dans des problématiques techno-scientifiques des sociétés actuelles

 (v) dimanche après-midi (13 h – 14 h 25) : exercice d’idéation à partir de thèmes généraux plus ou moins familiers (dystopie, post-apocalyptique, exploration spatiale, invasion extraterrestre) en imposant comme condition de les renouveler

 (vi) dimanche après-midi (14 h 35 – 16 h) : partage des ébauches et tours de table

 (vii) dimanche après-midi (16 h – 17 h) : conclusion générale sur l'écriture d'histoires

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