2023-06-07

 

Journées chaudes pour un futur brûlant

En 1992, je signais une nouvelle de science-fiction intitulée « Remember, the Dead Say » dans l'anthologie canadienne Tesseracts 4 (Press Porcépic).  Elle portait sur un futur façonné par le réchauffement climatique.  L'héroïne avait survécu à la guerre contre les feux de forêt attisés par l'effet de serre dans le nord de l'Ontario :

« Pat had flung her teen-age years at the burning forests of northern Ontario, like so many others in Kapuskasing, refusing to let the futility of it erode her youthful determination. The fires had become more and more frequent as the greenhouse effect worsened. She remembered the smell of smoke that stayed in the clothes, the black grit getting in the eyes, the resin scent that would not wash off her hands after mere hours of work. A few days were enough for a fire fighter to merge with the fire she was fighting, growing into a creature of wood and sooty air, of water and black earth, arms an extension of axe-handles or shovels.

They'd saved villages like Val-Rita and towns like Longlac »

(Une traduction en français de cette nouvelle est parue en 2016 dans la revue Galaxies sous le titre « Se rappeler les morts parce qu'ils le veulent ».)

Si ceci peut sembler prémonitoire à la lumière de ce qui se passe actuellement ou de ce qui s'est passé, il y a presque exactement sept ans déjà, autour de Fort McMurray, c'était parfaitement prévisible.  Au tournant des années 1990, les scientifiques nous avaient avertis que le réchauffement du climat multiplierait le nombre et la gravité des feux de forêt dans un premier temps.  Je m'inspirais donc des meilleures sources, tout simplement, en commençant par une présentation qui remontait à 1988...

Pendant ce temps, l'élite politique canadienne refuse de dire tout haut ce qui est l'évidence même.  Le refus de réalité ne réside plus dans un refus du réchauffement planétaire.  Non sans raison, les politiciens refusent de croire et surtout de dire à leurs électeurs qu'il va falloir que les modes de vie changent, que l'usage des véhicules à combustion interne doit être limité hors des villes et que les taxes sur les carburants fossiles doivent s'élever jusqu'à ce qu'il devienne clair ce qui est un luxe et ce qui est une nécessité.

La nécessité, c'est d'avoir une planète habitable pour un maximum d'êtres vivants.  Les luxes, c'est ce qui ne le permettent pas et qui doivent être compris comme des compromis temporaires, mais certainement pas garantis.

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Comments:
Tu as fait mouche. Il y a moins d’imprévisible qu’on ne le dit, surtout quand on s’informe et qu’on pratique la sf.
 
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