2011-05-02
Les plaisirs d'une élection
Avant de déprimer, il faut bien s'accorder quelques consolations :
— Qui a vaincu par l'épée périra par l'épée : il est bien connu que le système électoral canadien accorde une prime aux meneurs et pénalise les petits partis, voire les partis qui ont le malheur d'arriver bon seconds... Longtemps, le Bloc québécois a tiré profit de cette caractéristique du système pour se tailler une place disproportionnée au sein de la délégation québécoise présente au Parlement d'Ottawa. Cette fois, il en a pâti.
— Elizabeth May : l'exclusion par les médias des points de vue écologistes est depuis longtemps odieuse, mais l'élection de May au Parlement en tant que chef des Verts leur retire une excuse pour ne pas s'y intéresser. Avec une députée et 3,9% des suffrages, le Parti vert pourra désormais traiter sur un pied d'égalité avec le Bloc québécois et ses quatre députés correspondant à 6,1% des suffrages... comme il se doit.
— La vague orange au Québec permettra au Québec de contrôler l'opposition officielle au Parlement au lieu de disperser ses forces entre divers partis d'opposition. Mathématiquement, il est prouvé que les Conservateurs n'avaient pas besoin du Québec (ils auraient une majorité même avec zéro député au Québec), ce qui souligne la vanité des affirmations désespérées de Gilles Duceppe ces derniers jours. Mais le Québec gagnera en influence au sein du NPD et le NPD gagnera en crédibilité dans le reste du Canada, ce qui ouvre la porte à une victoire possible du NPD lors des prochaines élections. Au Québec, la vague orange avait eu deux semaines pour prendre toute son ampleur, mais le reste du Canada n'a eu qu'une semaine pour en tirer les conséquences, ce qui était trop court. Et les Conservateurs ont habilement profité de l'ultime fin de semaine (voir de la mort de Ben Laden comme rappel de l'insécurité internationale) pour semer des doutes et exploiter les imperfections d'un programme NPD un peu bancal. Néanmoins, on peut espérer que les Québécois qui ont choisi de faire confiance au NPD ne lui tourneront plus jamais complètement le dos si le NPD sait jouer son nouveau rôle à Ottawa.
— Enfin, il convient de rappeler que si la droite unie des Conservateurs a pu l'emporter sur une gauche désunie, la gauche désunie de l'époque de Chrétien avait su l'emporter en son temps sur la droite désunie. Ceci suggère qu'une gauche unie aurait de sérieuses chances de l'emporter sur une droite unie, puisque le NPD, les Libéraux et les Verts ont obtenu 53,4% des suffrages contre les 39,6% des suffrages obtenus par les Conservateurs...
— Qui a vaincu par l'épée périra par l'épée : il est bien connu que le système électoral canadien accorde une prime aux meneurs et pénalise les petits partis, voire les partis qui ont le malheur d'arriver bon seconds... Longtemps, le Bloc québécois a tiré profit de cette caractéristique du système pour se tailler une place disproportionnée au sein de la délégation québécoise présente au Parlement d'Ottawa. Cette fois, il en a pâti.
— Elizabeth May : l'exclusion par les médias des points de vue écologistes est depuis longtemps odieuse, mais l'élection de May au Parlement en tant que chef des Verts leur retire une excuse pour ne pas s'y intéresser. Avec une députée et 3,9% des suffrages, le Parti vert pourra désormais traiter sur un pied d'égalité avec le Bloc québécois et ses quatre députés correspondant à 6,1% des suffrages... comme il se doit.
— La vague orange au Québec permettra au Québec de contrôler l'opposition officielle au Parlement au lieu de disperser ses forces entre divers partis d'opposition. Mathématiquement, il est prouvé que les Conservateurs n'avaient pas besoin du Québec (ils auraient une majorité même avec zéro député au Québec), ce qui souligne la vanité des affirmations désespérées de Gilles Duceppe ces derniers jours. Mais le Québec gagnera en influence au sein du NPD et le NPD gagnera en crédibilité dans le reste du Canada, ce qui ouvre la porte à une victoire possible du NPD lors des prochaines élections. Au Québec, la vague orange avait eu deux semaines pour prendre toute son ampleur, mais le reste du Canada n'a eu qu'une semaine pour en tirer les conséquences, ce qui était trop court. Et les Conservateurs ont habilement profité de l'ultime fin de semaine (voir de la mort de Ben Laden comme rappel de l'insécurité internationale) pour semer des doutes et exploiter les imperfections d'un programme NPD un peu bancal. Néanmoins, on peut espérer que les Québécois qui ont choisi de faire confiance au NPD ne lui tourneront plus jamais complètement le dos si le NPD sait jouer son nouveau rôle à Ottawa.
— Enfin, il convient de rappeler que si la droite unie des Conservateurs a pu l'emporter sur une gauche désunie, la gauche désunie de l'époque de Chrétien avait su l'emporter en son temps sur la droite désunie. Ceci suggère qu'une gauche unie aurait de sérieuses chances de l'emporter sur une droite unie, puisque le NPD, les Libéraux et les Verts ont obtenu 53,4% des suffrages contre les 39,6% des suffrages obtenus par les Conservateurs...