2011-02-09

 

Les squelettes de Furlong

C'est rare que je sois d'accord avec Christie Blatchford du Globe and Mail ou Réjean Tremblay de La Presse, mais c'est encore plus rare que le même jour et sur le même sujet, je sois du même avis qu'eux : John Furlong est un bien petit personnage.

Qui est Furlong? C'est l'homme qui, grâce aux milliards des contribuables canadiens, des compagnies canadiennes et des partenaires corporatifs internationaux, a offert au Canada les Jeux olympiques d'hiver en 2010. À plusieurs égards, en particulier sur le plan de la récolte de médailles d'or (et plus spécialement celles au hockey), ces Jeux ont laissé un excellent souvenir aux Canadiens, ce qui rejaillit sur leur organisateur. Mais le mérite propre de Furlong est mince. Il a dépensé de l'argent, mais il n'était pas obligé de dégager un profit. Et ce sont les athlètes (avec l'aide de fonds fédéraux et privés) qui se sont défoncés pour atteindre de nouveaux sommets. Ce qui a prouvé, une fois pour toutes, que les médailles s'achètent.

Ce qui relevait entièrement de Furlong, c'était la logistique, dont les installations olympiques et les cérémonies tant d'ouverture que de fermeture. Or, dans chaque cas, il y a eu ratage.

Ratage mortel dans le cas de la piste de luge et bobsleigh, qui a tué un jeune sportif alors que c'était envisageable, de l'avis de plusieurs experts, et même prévisible — comme on le sait maintenant, Furlong lui-même l'avait prévu. Mais rien n'avait été fait.

Et ratage symbolique dans le cas de la cérémonie d'ouverture gâchée par un problème mécanique (!) au moment suprême de l'allumage de la torche olympique — et par le manque de français. Je l'avais moi-même relevé, et toutes les tentatives de Furlong de se défendre n'ont pu lever les doutes de provincialisme qui pèsent sur sa conception de Jeux olympiques d'hiver au Canada.

En fin de compte, c'est pourtant un Québécois que Furlong devrait remercier pour ne pas avoir connu un pire sort médiatique : sans la médaille d'or d'Alexandre Bilodeau qui semble avoir inspiré des athlètes canadiens que l'on accusait déjà de craquer sous la pression, l'attention des médias ne l'aurait pas quitté. En fin de compte, même si Furlong essaie de refaire son image en lançant ce livre, j'espère bien que les squelettes dans son placard l'empêront de faire carrière en politique. On l'a assez vu.

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