2011-02-21
Des solutions pour l'avenir du Québec?
Le manifeste (.PDF) de la nouvelle Coalition pour l'avenir du Québec fondée par François Legault et Charles Sirois est maintenant disponible. Idéologiquement, il tente de tracer une voie moyenne entre, d'une part, Québec Solidaire et, d'autre part, l'ADQ. Ce qui obligerait tout parti politique né de ce mouvement à passer sur le corps soit du PQ soit du PLQ.
A priori, toutefois, il ne s'agit pas de pêcher dans les eaux du PQ. Le manifeste dresse le constat d'une situation bloquée qui doit pousser le Québec à passer à autre chose : « À moins d’événements que rien ne laisse présager, ni un renouvellement constitutionnel qui satisferait une majorité de Québécois, ni la souveraineté n’adviendront dans un avenir prévisible. » Dans la mesure où le PQ continue à espérer le contraire, cela signifie qu'un parti « Legault » serait obligé d'oblitérer le PLQ afin de prendre le pouvoir.
En effet, la plupart des mesures préconisées sont (très) légèrement à droite du PQ et relèvent plus de nouvelles orientations dans la gestion de la chose publique que d'orientations politiques vraiment nouvelles.
Par exemple, en ce qui concerne l'éducation, le plan d'action propose, en premier lieu (au nom de la priorité absolue que constitue l'éducation), d'augmenter la rémunération des enseignants et de miser sur l'acquisition des connaissances (adieu, la réforme!) tout en réglant le sous-financement des universités en faisant appel tout à la fois au gouvernement et aux étudiants, et, en troisième lieu (au nom de l'accroissement de la performance des services publics), d'accorder plus d'indépendance aux établissements tout en soumettant les enseignants à une sélection et une évaluation plus exigeantes. Ceci heurtera une partie des enseignants et des étudiants, mais surtout ceux qui ne risquent pas de voter à droite du PQ...
Pour ce qui est de la défense du français, on reste fidèle au statu quo (appui des artistes et développement des industries culturelles), sauf pour ce qui est d'affecter plus de ressources que le PLQ à la francisation des immigrants (pas difficile !).
Au nom de l'amélioration de la performance des services publics, le manifeste propose de regrouper les médecins de famille « afin que tous les Québécois aient accès à un médecin de famille ». C'est une proposition cruciale, qui pourrait s'avérer payante électoralement... si les électeurs y croyaient. Il est aussi question d'assouplir le fonctionnement du système au terme d'un nouveau pacte avec les médecins. Certes, il suffirait que les dirigeants en aient la volonté. Et que les électeurs choisissent d'y croire, encore une fois...
L'assainissement des finances publiques est noté, ce qui fait du manifeste quelque chose de plus sérieux que tout document qui ferait comme si la dette québécoise n'existait pas.
Et ce qui pourrait également être payant dans le contexte actuel, c'est un engagement clair : « Il est nécessaire et urgent de faire la lumière sur la situation en ce qui a trait à la corruption dans le secteur de la construction car la confiance du public en dépend. La procédure d’octroi des contrats gouvernementaux pour les grands projets de construction et d’infrastructures doit également être beaucoup plus transparente. »
Le dernier point au programme pourrait être rassembleur du côté des gens d'affaire peu susceptibles de voter pour le PQ ou Québec Solidaire : « Créer une économie de propriétaires et non de succursales ». C'est l'imposition des entreprises et des individus qui serait révisée (comme travailleur autonome, j'aurais quelques suggestions...) et l'aide des gouvernments aux entreprises ne se ferait pas à l'aveuglette : « En évitant le saupoudrage et le mur-à-mur, il faut appuyer vigoureusement les meilleurs projets. » Ce qui pourrait éviter quelques gabegies dont on se souviendra...
Et, histoire de faire sérieux, le manifeste se termine sur un engagement en faveur du développement durable, respectueux de l'environnement.
Qu'est-ce qui manque? Tout dépend du point de vue. Si on veut un manifeste politique moyennement consensuel cherchant à rassembler autour d'un pôle de centre-droite, on trouvera qu'il ne lui manque pas grand-chose. Si on veut quelque chose de plus fondamental, qui soulèverait entre autres des questions démographiques (équité intergénérationnelle) et d'attractivité du français pour les immigrants, on cherchera ailleurs.
A priori, toutefois, il ne s'agit pas de pêcher dans les eaux du PQ. Le manifeste dresse le constat d'une situation bloquée qui doit pousser le Québec à passer à autre chose : « À moins d’événements que rien ne laisse présager, ni un renouvellement constitutionnel qui satisferait une majorité de Québécois, ni la souveraineté n’adviendront dans un avenir prévisible. » Dans la mesure où le PQ continue à espérer le contraire, cela signifie qu'un parti « Legault » serait obligé d'oblitérer le PLQ afin de prendre le pouvoir.
En effet, la plupart des mesures préconisées sont (très) légèrement à droite du PQ et relèvent plus de nouvelles orientations dans la gestion de la chose publique que d'orientations politiques vraiment nouvelles.
Par exemple, en ce qui concerne l'éducation, le plan d'action propose, en premier lieu (au nom de la priorité absolue que constitue l'éducation), d'augmenter la rémunération des enseignants et de miser sur l'acquisition des connaissances (adieu, la réforme!) tout en réglant le sous-financement des universités en faisant appel tout à la fois au gouvernement et aux étudiants, et, en troisième lieu (au nom de l'accroissement de la performance des services publics), d'accorder plus d'indépendance aux établissements tout en soumettant les enseignants à une sélection et une évaluation plus exigeantes. Ceci heurtera une partie des enseignants et des étudiants, mais surtout ceux qui ne risquent pas de voter à droite du PQ...
Pour ce qui est de la défense du français, on reste fidèle au statu quo (appui des artistes et développement des industries culturelles), sauf pour ce qui est d'affecter plus de ressources que le PLQ à la francisation des immigrants (pas difficile !).
Au nom de l'amélioration de la performance des services publics, le manifeste propose de regrouper les médecins de famille « afin que tous les Québécois aient accès à un médecin de famille ». C'est une proposition cruciale, qui pourrait s'avérer payante électoralement... si les électeurs y croyaient. Il est aussi question d'assouplir le fonctionnement du système au terme d'un nouveau pacte avec les médecins. Certes, il suffirait que les dirigeants en aient la volonté. Et que les électeurs choisissent d'y croire, encore une fois...
L'assainissement des finances publiques est noté, ce qui fait du manifeste quelque chose de plus sérieux que tout document qui ferait comme si la dette québécoise n'existait pas.
Et ce qui pourrait également être payant dans le contexte actuel, c'est un engagement clair : « Il est nécessaire et urgent de faire la lumière sur la situation en ce qui a trait à la corruption dans le secteur de la construction car la confiance du public en dépend. La procédure d’octroi des contrats gouvernementaux pour les grands projets de construction et d’infrastructures doit également être beaucoup plus transparente. »
Le dernier point au programme pourrait être rassembleur du côté des gens d'affaire peu susceptibles de voter pour le PQ ou Québec Solidaire : « Créer une économie de propriétaires et non de succursales ». C'est l'imposition des entreprises et des individus qui serait révisée (comme travailleur autonome, j'aurais quelques suggestions...) et l'aide des gouvernments aux entreprises ne se ferait pas à l'aveuglette : « En évitant le saupoudrage et le mur-à-mur, il faut appuyer vigoureusement les meilleurs projets. » Ce qui pourrait éviter quelques gabegies dont on se souviendra...
Et, histoire de faire sérieux, le manifeste se termine sur un engagement en faveur du développement durable, respectueux de l'environnement.
Qu'est-ce qui manque? Tout dépend du point de vue. Si on veut un manifeste politique moyennement consensuel cherchant à rassembler autour d'un pôle de centre-droite, on trouvera qu'il ne lui manque pas grand-chose. Si on veut quelque chose de plus fondamental, qui soulèverait entre autres des questions démographiques (équité intergénérationnelle) et d'attractivité du français pour les immigrants, on cherchera ailleurs.