2010-12-30
La vie derrière soi
Les jours, les mois, les ans, qui les a vus passer,
de l'aventurier sans foi, sans or, sans feu,
ou du bon ouvrier niché en banlieue
qui se traîne au tombeau, lent et le dos cassé ?
L'errant a couru au front, il a vu trépasser
des compagnons joyeux qui riaient de l'enjeu
de leurs jeunes efforts tant qu'ils mouraient heureux
d'avoir donné un nom à un monde ignoré.
L'ouvrier s'est casé, s'est logé, a servi
de toutes ses forces les volontés d'autrui
et n'a jamais manqué d'écouter son voisin
Mais si l'errant connaît les années révolues
par ce qu'il a fait malgré la soif ou la faim,
l'autre avait des enfants — et qui ne le sont plus.
de l'aventurier sans foi, sans or, sans feu,
ou du bon ouvrier niché en banlieue
qui se traîne au tombeau, lent et le dos cassé ?
L'errant a couru au front, il a vu trépasser
des compagnons joyeux qui riaient de l'enjeu
de leurs jeunes efforts tant qu'ils mouraient heureux
d'avoir donné un nom à un monde ignoré.
L'ouvrier s'est casé, s'est logé, a servi
de toutes ses forces les volontés d'autrui
et n'a jamais manqué d'écouter son voisin
Mais si l'errant connaît les années révolues
par ce qu'il a fait malgré la soif ou la faim,
l'autre avait des enfants — et qui ne le sont plus.
Libellés : Poème