2010-03-16

 

SF féministe, féminine, pas du tout...

Dans son ouvrage Galactic Suburbia, Lisa Yaszek s'attache à un courant spécifique de la science-fiction qui s'écrivait aux États-Unis après la Seconde Guerre mondiale. Selon cet extrait (.PDF) du livre, elle a dénombré près de 300 femmes qui ont signé des textes de science-fiction dans cette veine caractérisée par l'emploi de points de vue féminins (mères et femmes au foyer) et de situations illuminant l'impact des sciences et de la technologie sur ces personnages féminins et leurs familles. Selon Yaszek, ce courant n'était pas encore féministe puisqu'il lui manquait la conscience politique propre aux autrices postérieures de la génération de Joanna Russ, mais il se distinguait néanmoins de la science-fiction pratiquée par des autrices plus visibles, comme Leigh Brackett, C. L. Moore et Andre Norton.

L'analyse de Yaszek ne porte essentiellement que sur la science-fiction en anglais publiée aux États-Unis; ce serait intéressant de lire une étude semblable sur la science-fiction en français, où une Nathalie Henneberg ne s'inscrit pas exactement dans cette veine littéraire domestique...

La science-fiction féministe d'expression anglaise a fait l'objet de nombreux écrits et elle est assez bien connue. Et même au Canada, les travaux universitaires d'envergure sur le sujet de la science-fiction — dont une quinzaine de thèses sur la SF féministe ou la SF par des femmes — sont assez nombreux. (Encore que Yaszek ne cite pas la thèse de Donna Louise Harris qui semblerait pourtant se rapporter à son sujet.) L'ouvrage de Yaszek vient donc enrichir nos connaissances de ce vaste domaine négligé qu'est la science-fiction.

Libellés :


Comments: Publier un commentaire

<< Home

This page is powered by Blogger. Isn't yours?