2009-09-11
Un auteur et son œuvre
Une fois n'est pas coutume : j'aimerais attirer l'attention sur le décès de Larry Gelbart (1928-2009).
Non, ce n'était pas du tout un auteur de science-fiction, et je ne peux pas dire qu'il ait influencé ce que j'écris. Et pourtant, je me souviens de la série télévisée M*A*S*H dont il a scénarisé la première centaine d'épisodes, en tout ou en partie, avec une affection certaine, peut-être supérieure à celle que j'éprouve pour n'importe quelle autre série de télé (y compris en science-fiction). Dans quelle mesure Larry Gelbart a-t-il contribué aux épisodes les plus formellement inventifs de la série, dont certains ont été tournés des années après son départ? Pas beaucoup, sans doute, mais il a certainement signé certains des plus amusants. À tout le moins, il a eu le mérite d'établir le concept et le cadre d'une série qui a su évoluer de manière très intéressante ; de nos jours, il est beaucoup trop commun d'observer que les scénaristes à la télévision ont l'air d'avoir appris tout ce qu'ils savent à la fac, recyclant à la lettre près des concepts inventés ailleurs et utilisés précédemment...
Quand est-ce que j'ai commencé à regarder M*A*S*H — et à comprendre les blagues, parfois quelque peu obscures pour un jeune francophone du Canada dans les monologues les plus étincelants d'Alan Alda? Sans doute après le départ de Gelbart, car je crois bien avoir découvert le personnage de Trapper dans les reprises, et non dans les diffusions d'origine. Je soupçonne que j'ai dû suivre la série en direct pendant les cinq ou six dernières années tout au plus (jusqu'en 1983, donc). Mais comme les anciens épisodes étaient rediffusés très souvent (surtout l'été?), j'ai pu suivre en parallèle pendant quelques années tant les inédits que les rediffusions. Et il est clair que l'humour de Gelbart durant les premières années se caractérisait par une franche dérision plus libérée que jamais (plus libérée qu'aujourd'hui?), dans ces États-Unis de l'après-Watergate... et de la crise du pétrole... et de la fin de la guerre au Viêt-nam... bref, dans un pays qui apprenait la vulnérabilité, l'humilité et une saine défiance de l'autorité. C'était une émission que nous regardions en famille ; mon père était de la même génération que Gelbart et son propre père avait été un médecin militaire.
Gelbart n'a pas fait mieux ensuite, si on excepte peut-être la part qu'il a prise au scénario de Tootsie. Du coup, on se rend compte de la rareté des conjonctions qui font qu'un créateur peut livrer le meilleur de lui-même, au bon moment, quand le public est prêt à le recevoir...
Non, ce n'était pas du tout un auteur de science-fiction, et je ne peux pas dire qu'il ait influencé ce que j'écris. Et pourtant, je me souviens de la série télévisée M*A*S*H dont il a scénarisé la première centaine d'épisodes, en tout ou en partie, avec une affection certaine, peut-être supérieure à celle que j'éprouve pour n'importe quelle autre série de télé (y compris en science-fiction). Dans quelle mesure Larry Gelbart a-t-il contribué aux épisodes les plus formellement inventifs de la série, dont certains ont été tournés des années après son départ? Pas beaucoup, sans doute, mais il a certainement signé certains des plus amusants. À tout le moins, il a eu le mérite d'établir le concept et le cadre d'une série qui a su évoluer de manière très intéressante ; de nos jours, il est beaucoup trop commun d'observer que les scénaristes à la télévision ont l'air d'avoir appris tout ce qu'ils savent à la fac, recyclant à la lettre près des concepts inventés ailleurs et utilisés précédemment...
Quand est-ce que j'ai commencé à regarder M*A*S*H — et à comprendre les blagues, parfois quelque peu obscures pour un jeune francophone du Canada dans les monologues les plus étincelants d'Alan Alda? Sans doute après le départ de Gelbart, car je crois bien avoir découvert le personnage de Trapper dans les reprises, et non dans les diffusions d'origine. Je soupçonne que j'ai dû suivre la série en direct pendant les cinq ou six dernières années tout au plus (jusqu'en 1983, donc). Mais comme les anciens épisodes étaient rediffusés très souvent (surtout l'été?), j'ai pu suivre en parallèle pendant quelques années tant les inédits que les rediffusions. Et il est clair que l'humour de Gelbart durant les premières années se caractérisait par une franche dérision plus libérée que jamais (plus libérée qu'aujourd'hui?), dans ces États-Unis de l'après-Watergate... et de la crise du pétrole... et de la fin de la guerre au Viêt-nam... bref, dans un pays qui apprenait la vulnérabilité, l'humilité et une saine défiance de l'autorité. C'était une émission que nous regardions en famille ; mon père était de la même génération que Gelbart et son propre père avait été un médecin militaire.
Gelbart n'a pas fait mieux ensuite, si on excepte peut-être la part qu'il a prise au scénario de Tootsie. Du coup, on se rend compte de la rareté des conjonctions qui font qu'un créateur peut livrer le meilleur de lui-même, au bon moment, quand le public est prêt à le recevoir...
Libellés : Télévision
Comments:
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Je connais M*A*S*H* de nom mais je ne l'ai jamais vue.. pourtant en sériemaniaque patentée j'aurai dû ! Une de plus à ajouter sur ma liste car ce que tu en dis a l'air intéressant et je la connais déjà un peu de réputation. :)
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