2009-09-22
Le monde en 2050
L'an dernier, un des négateurs du changement climatique a signé un billet sur son blogue qui soulignait que si les émissions mondiales de gaz carbonique par personne étaient réduites de 80%, cela correspondrait aux émissions actuelles de deux pays : Haïti et la Somalie. Conclusion implicite : qui donc voudrait vivre en Somalie?
Tout d'abord, en utilisant les données (.XLS) de l'agence même qu'il cite, je n'obtiens pas les mêmes résultats. Peut-être parce que ces données concernent uniquement les émissions de gaz carbonique associées à la production et à la consommation de carburants fossiles. Néanmoins, en 2006, les émissions mondiales par tête étaient de 4,48 tonnes métriques de gaz carbonique selon cette source. Un cinquième de ce niveau correspondrait à 0,896 tonnes et les habitants des pays suivants, en 2006, produisaient moins que ce niveau : Haïti, en effet; l'Afghanistan, ce qui n'est pas plus gai; le Bangladesh; le Bhutan; le Myanmar; le Cambodge; Kiribati; le Laos; le Népal; le Nicaragua; le Pakistan; la Papouaise-Nouvelle-Guinée; le Paraguay; les Philippines; les îles Salomon; Samoa; le Sri Lanka; les îles Turks et Caicos; le Vanuatu; le Yémen; ainsi que tous les pays africains sauf l'Afrique du Sud, l'Algérie, l'Angola, le Botswana, le Congo (Brazzaville), Djibouti, l'Égypte, le Gabon, la Guinée équatoriale, la Libye, le Maroc, la Mauritanie, l'Île Maurice, l'Île Ste-Hélène, la Namibie, les Seychelles, le Swaziland et la Tunisie. Il ne s'agit pas d'une liste particulièrement réjouissante, mais elle n'est pas uniquement peuplée de pays en proie à la misère et à l'anarchie.
Se pourrait-il que Pielke ait utilisé une autre base de données, comme celle-ci des Nations Unies? Mais si les chiffres diffèrent légèrement, les résultats sont les mêmes. Toutefois, il convient de souligner que les émissions de gaz carbonique liées aux carburants fossiles ne constituent qu'une partie des émissions de gaz à effet de serre, même si c'est souvent la plus importante.
Par contre, ce chiffre d'une réduction de 80% du niveau mondial, Pielke le tire un peu de son chapeau. L'objectif actuel du G8 est d'obtenir une réduction d'au moins 50% d'ici 2050. Ceci est réitéré dans la déclaration (.PDF) issue du sommet de 2009, qui dit clairement :
« We recognise the broad scientific view that the increase in global average temperature above pre-industrial levels ought not to exceed 2°C. Because this global challenge can only be met by a global response, we reiterate our willingness to share with all countries the goal of achieving at least a 50% reduction of global emissions by 2050, recognising that this implies that global emissions need to peak as soon as possible and decline thereafter. As part of this, we also support a goal of developed countries reducing emissions of greenhouse gases in aggregate by 80% or more by 2050 compared to 1990 or more recent years. »
Ce sont les pays les plus riches (et donc parmi les plus grands émetteurs) qui sont invités à réduire de 80% leurs émissions par rapport à 1990 ou une année plus récente. Aux États-Unis, on se satisfait volontiers d'une réduction de 80% par rapport à 2005. Le Royaume-Uni vise une réduction de 80% par rapport à 1990. Et je reparlerai du Canada une autre fois...
En reprenant les chiffres de 2006, quels pays se situent donc à 50% de la moyenne mondiale des émissions de gaz carbonique par personne? Du coup, ce sont des pays comme le Brésil, l'Égypte, l'Inde ou l'Indonésie qui passent sous la barre. Donc, pour imaginer la vie en 2050, on n'a pas besoin d'imaginer un monde post-apocalyptique, il n'y a qu'à prendre ces pays en 2006 comme étant l'image possible du futur qui nous attend.
Quant au niveau retenu par les États-Unis, qui est en fait deux fois plus généreux, il dépasse celui de pays comme le Mexique en 2006, le Chili, Cuba, la Turquie, la Lettonie, l'Irak, le Liban ou la Thaïlande. Par contre, le niveau retenu par la Grande-Bretagne serait en fait inférieur à 50% de la moyenne mondiale des émissions par personne de sorte qu'elle rejoindrait les pays susdits : le Brésil en 2006, l'Égypte, l'Inde, etc.
Évidemment, il s'agit uniquement de faire converger les niveaux d'émissions de gaz à effet de serre, et non les niveaux de vie, comme voudraient nous le faire croire les Pielke de ce monde. Les écarts actuels démontrent qu'il est parfaitement possible de jouir de niveaux de vie essentiellement comparables tandis que les émissions diffèrent par un facteur de deux ou trois : ainsi, les émissions canadiennes représentent 2,85 fois celles de la France. Par conséquent, la France n'aurait qu'à réduire ses émissions de 66% par rapport à 2006 pour rejoindre la moyenne mondiale désirée en 2050 tandis que le Canada devrait les réduire de 88%...
Tout d'abord, en utilisant les données (.XLS) de l'agence même qu'il cite, je n'obtiens pas les mêmes résultats. Peut-être parce que ces données concernent uniquement les émissions de gaz carbonique associées à la production et à la consommation de carburants fossiles. Néanmoins, en 2006, les émissions mondiales par tête étaient de 4,48 tonnes métriques de gaz carbonique selon cette source. Un cinquième de ce niveau correspondrait à 0,896 tonnes et les habitants des pays suivants, en 2006, produisaient moins que ce niveau : Haïti, en effet; l'Afghanistan, ce qui n'est pas plus gai; le Bangladesh; le Bhutan; le Myanmar; le Cambodge; Kiribati; le Laos; le Népal; le Nicaragua; le Pakistan; la Papouaise-Nouvelle-Guinée; le Paraguay; les Philippines; les îles Salomon; Samoa; le Sri Lanka; les îles Turks et Caicos; le Vanuatu; le Yémen; ainsi que tous les pays africains sauf l'Afrique du Sud, l'Algérie, l'Angola, le Botswana, le Congo (Brazzaville), Djibouti, l'Égypte, le Gabon, la Guinée équatoriale, la Libye, le Maroc, la Mauritanie, l'Île Maurice, l'Île Ste-Hélène, la Namibie, les Seychelles, le Swaziland et la Tunisie. Il ne s'agit pas d'une liste particulièrement réjouissante, mais elle n'est pas uniquement peuplée de pays en proie à la misère et à l'anarchie.
Se pourrait-il que Pielke ait utilisé une autre base de données, comme celle-ci des Nations Unies? Mais si les chiffres diffèrent légèrement, les résultats sont les mêmes. Toutefois, il convient de souligner que les émissions de gaz carbonique liées aux carburants fossiles ne constituent qu'une partie des émissions de gaz à effet de serre, même si c'est souvent la plus importante.
Par contre, ce chiffre d'une réduction de 80% du niveau mondial, Pielke le tire un peu de son chapeau. L'objectif actuel du G8 est d'obtenir une réduction d'au moins 50% d'ici 2050. Ceci est réitéré dans la déclaration (.PDF) issue du sommet de 2009, qui dit clairement :
« We recognise the broad scientific view that the increase in global average temperature above pre-industrial levels ought not to exceed 2°C. Because this global challenge can only be met by a global response, we reiterate our willingness to share with all countries the goal of achieving at least a 50% reduction of global emissions by 2050, recognising that this implies that global emissions need to peak as soon as possible and decline thereafter. As part of this, we also support a goal of developed countries reducing emissions of greenhouse gases in aggregate by 80% or more by 2050 compared to 1990 or more recent years. »
Ce sont les pays les plus riches (et donc parmi les plus grands émetteurs) qui sont invités à réduire de 80% leurs émissions par rapport à 1990 ou une année plus récente. Aux États-Unis, on se satisfait volontiers d'une réduction de 80% par rapport à 2005. Le Royaume-Uni vise une réduction de 80% par rapport à 1990. Et je reparlerai du Canada une autre fois...
En reprenant les chiffres de 2006, quels pays se situent donc à 50% de la moyenne mondiale des émissions de gaz carbonique par personne? Du coup, ce sont des pays comme le Brésil, l'Égypte, l'Inde ou l'Indonésie qui passent sous la barre. Donc, pour imaginer la vie en 2050, on n'a pas besoin d'imaginer un monde post-apocalyptique, il n'y a qu'à prendre ces pays en 2006 comme étant l'image possible du futur qui nous attend.
Quant au niveau retenu par les États-Unis, qui est en fait deux fois plus généreux, il dépasse celui de pays comme le Mexique en 2006, le Chili, Cuba, la Turquie, la Lettonie, l'Irak, le Liban ou la Thaïlande. Par contre, le niveau retenu par la Grande-Bretagne serait en fait inférieur à 50% de la moyenne mondiale des émissions par personne de sorte qu'elle rejoindrait les pays susdits : le Brésil en 2006, l'Égypte, l'Inde, etc.
Évidemment, il s'agit uniquement de faire converger les niveaux d'émissions de gaz à effet de serre, et non les niveaux de vie, comme voudraient nous le faire croire les Pielke de ce monde. Les écarts actuels démontrent qu'il est parfaitement possible de jouir de niveaux de vie essentiellement comparables tandis que les émissions diffèrent par un facteur de deux ou trois : ainsi, les émissions canadiennes représentent 2,85 fois celles de la France. Par conséquent, la France n'aurait qu'à réduire ses émissions de 66% par rapport à 2006 pour rejoindre la moyenne mondiale désirée en 2050 tandis que le Canada devrait les réduire de 88%...
Libellés : Effet de serre, Futurisme, Statistiques
Comments:
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Ceci dit la France n'a pas la superficie du Canada.. ceci explique sans doute cela. Et les trains y sont plus nombreux, électriques.. mais nucléaire au final..
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