2009-04-26
L'oubli, la repentance et le pardon
La torture, tout comme les autres crimes contre l'humanité, soulève la question de la meilleure manière de régler le cas des coupables. Aux yeux des lois internationales actuelles, il n'y a pas d'échappatoires possibles... en théorie. Aux États-Unis, l'administration Obama semble pourtant pencher pour une amnistie de facto, qui partirait du principe que le président doit jouir d'une immunité presque sans limite, de sorte qu'il serait injuste de condamner les subalternes quand leur supérieur ne peut pas être inquiété.
Néanmoins, dans une démocratie, la perte du pouvoir reste une sanction possible — et pacifique. La véritable question, c'est en fait de savoir s'il faut choisir entre une sanction plus dure des coupables et la paix sociale. Après la Seconde Guerre mondiale, en Allemagne comme en France ou au Japon, il a été possible de juger les coupables, mais le prix du sang avait déjà été payé au cours des années de guerre — la paix sociale avait déjà été sacrifiée. L'Espagne post-franquiste a choisi une certaine forme d'amnésie, en optant pour l'oubli. Après certaines dictatures ou certains régimes, par contre, on a préféré passer l'éponge et ne pas exiger la punition ou la repentance des coupables, mais en s'assurant de ne pas oublier non plus ce qui s'était passé. Les Commissions de la vérité et de la réconciliation ont voulu aller plus loin, du moins en théorie, troquant la confession et le repentir des bourreaux pour le pardon des victimes. Mais que vaut la repentance quand elle est obtenue sous la menace de poursuites pour ceux qui refuseraient d'avouer leurs crimes?
Aux États-Unis, la situation est d'autant plus compliquée que les crimes en cause ont quand même été d'une envergure limitée du point de vue du nombre, sinon de la gravité des actes. De plus, la paix sociale qui a permis l'élection pacifique de Barack Obama existe bel et bien, de sorte qu'on va s'y prendre à deux fois avant de la sacrifier pour punir un petit nombre de criminels. Une Commission de la vérité et de la réconciliation serait-elle envisageable? Mais l'idée vient d'ailleurs, ce qui vaut condamnation immédiate aux États-Unis... Et puis, pour obtenir des avis et des repentirs, il faudrait pouvoir menacer de poursuites les personnes responsables sans que ce soit un bluff. Pour l'instant, les États-Unis voudraient pouvoir opter pour l'oubli et laisser à Barack Obama la tâche de défaire ce que Bush a fait sans jamais dire tout haut pourquoi cela mérite d'être fait.
Néanmoins, dans une démocratie, la perte du pouvoir reste une sanction possible — et pacifique. La véritable question, c'est en fait de savoir s'il faut choisir entre une sanction plus dure des coupables et la paix sociale. Après la Seconde Guerre mondiale, en Allemagne comme en France ou au Japon, il a été possible de juger les coupables, mais le prix du sang avait déjà été payé au cours des années de guerre — la paix sociale avait déjà été sacrifiée. L'Espagne post-franquiste a choisi une certaine forme d'amnésie, en optant pour l'oubli. Après certaines dictatures ou certains régimes, par contre, on a préféré passer l'éponge et ne pas exiger la punition ou la repentance des coupables, mais en s'assurant de ne pas oublier non plus ce qui s'était passé. Les Commissions de la vérité et de la réconciliation ont voulu aller plus loin, du moins en théorie, troquant la confession et le repentir des bourreaux pour le pardon des victimes. Mais que vaut la repentance quand elle est obtenue sous la menace de poursuites pour ceux qui refuseraient d'avouer leurs crimes?
Aux États-Unis, la situation est d'autant plus compliquée que les crimes en cause ont quand même été d'une envergure limitée du point de vue du nombre, sinon de la gravité des actes. De plus, la paix sociale qui a permis l'élection pacifique de Barack Obama existe bel et bien, de sorte qu'on va s'y prendre à deux fois avant de la sacrifier pour punir un petit nombre de criminels. Une Commission de la vérité et de la réconciliation serait-elle envisageable? Mais l'idée vient d'ailleurs, ce qui vaut condamnation immédiate aux États-Unis... Et puis, pour obtenir des avis et des repentirs, il faudrait pouvoir menacer de poursuites les personnes responsables sans que ce soit un bluff. Pour l'instant, les États-Unis voudraient pouvoir opter pour l'oubli et laisser à Barack Obama la tâche de défaire ce que Bush a fait sans jamais dire tout haut pourquoi cela mérite d'être fait.