2009-01-13

 

Prévoir le futur

« Le temps, le temps... » chantait Aznavour, inoubliable. Et il ne parlait pas des froids qu'on nous promet pour les prochains jours.

On lutte tous contre le temps qui passe, mais ni rien ni personne ne gagne à la fin. Néanmoins, si on pense à sur le long terme, on pèse sur la marche des événements pour longtemps et on peut considérer qu'on gagne un surcroît d'existence dans l'avenir. Revenir à une saine appréciation du temps long, c'est un peu l'idéal de la Fondation du Long Now, qui voudrait sortir de la bulle du présent dont parlait Sylvie Denis à l'aube de ce siècle. Maintenant qu'on a liquidé la bulle techno, puis la bulle mobilière et maintenant la bulle financière, il serait temps de faire éclater la bulle de présent qui obnubile une génération lyrique vieillissante et bâillonne ceux qui croient que le futur pourrait être différent, sera différent et peut être rendu différent.

De fait, la pensée du futur commence à esquisser un timide retour. Parfois, on a la nostalgie des futurs du passé. Bernard Cazes a sorti l'an dernier une nouvelle édition de son Histoire des futurs, parue en 1985 pour la première fois. Eric Orchard vient de lancer un blogue sur les futurs des anciennes fictions futuristes; pour l'instant, Meta Chronicles ne compte qu'un billet, toutefois. Et puis, il y a le blogue des futurs que l'on espérait hier et qui n'ont jamais été réalisés. (Ces deux blogues sont dans les liens de gauche.)

L'utopie aussi renaît : aux États-Unis, le professeur Herbert J. Gans a voulu imaginer l'Amérique de 2033, reconstruite et améliorée après les désastreuses années Bush, dans Imagining America in 2033.

La catastrophe guette aussi. En 2007, les académies nationales des États-Unis publiaient un essai prémonitoire sur la situation compétitive en sciences et en génie de ce pays, Is America Falling Off the Flat Earth?, qui confirme en un sens que j'ai toujours eu raison de croire que la mondialisation était loin de se faire à sens unique comme on l'entendait dans certains cercles gauchistes. Et, en décembre dernier, le service géologique du gouvernement des États-Unis publiait un gros rapport sur les risques de changement brutal du climat planétaire, Abrupt Climate Change. La table des matières a de quoi stimuler tous les auteurs de romans post-apocalyptiques puisqu'elle va de la montée rapide des mers à une éruption de méthane, en passant par les changements de précipitations (sécheresses, inondations) et l'affaiblissement des grands courants marins de l'Atlantique, dont le Gulf Stream...

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